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MINISTERE DE L'AGRICULTURE ET DE LA PECHE
Direction des affaires
financières et de la logistique |
CIRCULAIRE SG/DAFL/SDFA/C2006-1504 Date: 21 mars 2006 |
Date de mise en application :
immédiate |
Le Ministre de
l'agriculture et de la pêche |
Objet : Fonds d'allégement des charges en faveur des
éleveurs de volailles en situation financière
difficile.
Résumé : La présente circulaire précise
les modalités de mise en oeuvre et de gestion du Fonds
d'allégement des charges (FAC) destiné aux éleveurs
de volailles, qui connaissent de graves difficultés
financières du fait de la baisse des cours liée aux
risques d'épizootie de grippe aviaire.
MOTS-CLES : Volailles - FAC
Destinataires |
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Pour exécution : |
Pour information : |
SOMMAIRE
1.
Sélection des bénéficiaires : conditions
générales d'accès aux mesures
2. Caractéristiques de la
mesure
3. Application du
Règlement (CE) n° 1860/2004 de la commission du 6 octobre
2004 dit De minimis
4. Mobilisation des enveloppes
départementales
5. Procédure d'attribution des aides
5.1. Phase de concertation
locale.
5.2. Constitution et
pré instruction des dossiers de demande par les
établissements bancaires
5.3. Procédures spécifiques relatives à la mise
en place du fonds d'allégement de la dette
agricole.
6. Facturation par les établissements
bancaires
7. Contrôles
8. Délais
Afin de venir en aide aux
exploitations spécialisées en élevage de volailles
en difficultés financières du fait de la baisse des cours
liée aux risques d'épizootie de grippe aviaire sur le
territoire français, il a été décidé la
mise en place d'une enveloppe 1 M€ de Fonds d'allègement
des charges (FAC).
La présente circulaire a pour objet de préciser les
conditions de mise en œuvre de cette mesure.
1. Sélection des bénéficiaires : conditions générales d'accès aux mesures
Peuvent bénéficier de la
mesure de soutien décrite dans cette circulaire, les
exploitants agricoles, les groupements agricoles d'exploitation en
commun (GAEC), les exploitations agricoles à
responsabilité limitée (EARL), les autres personnes
morales ayant pour objet l'exploitation d'un domaine agricole et
dont plus de 50 % du capital est détenu par des exploitants
agricoles à titre principal, dans la mesure où ces
exploitations remplissent l'ensemble des conditions
énoncées ci-après :
► Elles sont spécialisées en élevage de
volailles à hauteur au minimum de 50 % de leur chiffre
d'affaires ;
► Elles rencontrent une campagne 2006 particulièrement
défavorable, entraînant une baisse prévisible
significative de leur chiffre d'affaires par rapport à leur
chiffre d'affaires moyen constaté des trois dernières
années.
Vous porterez une
attention toute particulière aux jeunes agriculteurs et aux
récents investisseurs.
2. Caractéristiques de la mesure
Dans le cadre de l'enveloppe qui sera attribuée au département, le FAC interviendra exclusivement sous forme de prise en charge d'intérêts sur les échéances des prêts professionnels à long et moyen terme, d'une durée supérieure à 24 mois, bonifiés et non bonifiés. La prise en charge d'intérêts s'applique sur les intérêts de l'année 2006. L'aide sera, en tout état de cause, plafonnée à 10% de l'échéance annuelle (intérêts et capital) des prêts professionnels.
3. Application du Règlement (CE) n° 1860/2004 de la commission du 6 octobre 2004 dit De minimis
Le Règlement (CE) no 1860/2004 de la commission du 6 octobre 2004 concernant l'application des articles 87 et 88 du traité CE aux aides de minimis dans les secteurs de l'agriculture et de la pêche prévoit que les aides accordées à un exploitant ne doivent pas excéder un plafond de 3 000 euros par bénéficiaire sur une période de trois ans.
4. Mobilisation des enveloppes départementales
Une enveloppe nationale de 1
M€ de FAC est ouverte pour le dispositif.
Les enveloppes départementales vous seront notifiées
prochainement. Elles seront par ailleurs directement
incrémentées sous Océan, logiciel du CNASEA
utilisé dans la gestion des mesures FAC.
Il appartiendra à chaque DDAF de vérifier que le total
des aides accordées par mesure n'excède pas l'enveloppe
attribuée à son département.
J'appelle votre attention sur l'égalité de traitement
qu'il vous appartient d'assurer entre les clients des
différents établissements de crédit. A cette fin,
toute répartition par réseau bancaire de l'enveloppe qui
vous est impartie est à proscrire. Seuls les
éléments d'appréciation résultant de
l'instruction individualisée de chaque dossier doivent guider
les choix d'attribution de l'aide.
5. Procédure d'attribution des aides
5.1. Phase de concertation locale.
Celle-ci doit être
réalisée dans le cadre d'un comité de suivi
installé sous l'autorité du Préfet et
réunissant notamment des représentants des services de
l'Etat concernés (DDAF, Trésor Public,
délégation de l'Office national interprofessionnel de
l'élevage et de ses productions), des organismes de protection
sociale (MSA) et de la chambre d'agriculture, ainsi que l'ensemble
des établissements de crédit concernés par ces
dossiers, les collectivités locales participant au financement
de certaines mesures et les représentants de la profession
agricole.
Dans le cadre de cette concertation, vous établirez des
critères (notamment sur la base de ratios financiers)
permettant de cibler la mesure sur les seules exploitations
répondant aux conditions générales d'accès
prévues au point 1. Ces critères devront être
facilement quantifiables. Vous devrez également décider
de critères locaux complémentaires, vous permettant de
hiérarchiser les demandes individuelles et de les
moduler.
Ces critères locaux d'éligibilité seront
définis en fonction de l'enveloppe mise à disposition du
département, en excluant des mesures d'octroi
systématique qui réduiraient la portée et
l'efficacité de la mesure.
Les données bancaires (par exemple, annuités)
nécessaires à cette instruction vous seront fournies,
à votre demande, par les établissements de
crédit.
5.2. Constitution et pré instruction des dossiers de demande par les établissements bancaires
L'exploitant sollicitant du FAC doit
s'adresser en premier lieu à son établissement de
crédit et lui communiquer la situation comptable de son
exploitation, ainsi que tout document nécessaire à
l'instruction du dossier, en tenant compte de tous les
critères définis localement. Dans le chiffre d'affaires
de l'exploitation, le chiffre d'affaires lié à l'atelier
avicole devra être clairement identifié.
La DDAF communique à l'établissement de crédit
toutes les informations complémentaires éventuellement
nécessaires pour la pré-instruction des dossiers
(liées par exemple aux critères locaux introduits dans le
cadre de la concertation locale).
L'établissement de crédit complètera les
données fournies par le demandeur et la DDAF par ses propres
informations concernant l'endettement professionnel du demandeur
(éventuellement complétées par celles
afférentes à l'endettement professionnel auprès
d'autres établissements de crédit dans le cas de
demandeurs " multibancaires "), pour déterminer notamment les
ratios financiers établis dans le cadre de la concertation
locale.
Un état nominatif des demandes assorti, pour chacune d'elles,
des valeurs de critères généraux et locaux de
recevabilité est transmis par les établissements de
crédit à la DDAF pour instruction. La DDAF pourra
demander qu'une copie du dossier complet constitué par
l'établissement de crédit lui soit adressée afin de
pouvoir procéder à l'instruction.
5.3. Procédures spécifiques relatives à la mise en place du fonds d'allégement de la dette agricole.
Pour les modalités de gestion de cette aide
on se reportera à la circulaire DPEI/SPM/SDCPV/C2002-4017et
DAF/SDFA/C2002-1505 du 3 avril 2002.
Pour chaque demande de prise en charge au titre du FAC,
l'établissement de crédit fait une demande d'autorisation
de versement (AV) auprès de la DDAF, à l'aide du
formulaire disponible au CNASEA (catégorie 79 pour le FAC "
volailles "). La DDAF complète le numéro de dossier
de ce formulaire, numéro qui sera reporté sur la fiche de
proposition d'engagement comptable.
Si la demande est jugée recevable par la DDAF et qu'elle
envisage de délivrer l'AV, la DDAF transmet alors à la
direction régionale du CNASEA (DR-CNASEA) compétente une
fiche de proposition d'engagement comptable. La DR-CNASEA
vérifie l'état de consommation de l'enveloppe
allouée au département concerné et retourne à
la DDAF, en cas de crédits suffisants, le formulaire
d'engagement comptable visé par ses soins. La DR-CNASEA
attribue alors un numéro d'engagement comptable.
L'autorisation de versement (AV), sur laquelle devra être
précisé le numéro de l'engagement comptable, peut
être délivrée et retournée à
l'établissement de crédit, en en adressant une copie au
CNASEA et en informant le bénéficiaire.
6. Facturation par les établissements bancaires
Selon le rythme de l'arrivée des AV aux délégations régionales du CNASEA et, au minimum, tous les mois, le CNASEA adressera aux organes centraux des établissements de crédit pour lesquels des AV ont été délivrées, la liste des numéros des AV accordées pour leurs clients, accompagnée du montant de ces AV. Chaque établissement de crédit disposera alors d'un délai de quinze jours pour effectuer le rapprochement de ces éléments avec les données dont elle dispose. Si aucun écart n'est constaté entre ces deux sources d'information, l'établissement de crédit établit une facture et l'adresse au CNASEA. Ce dernier la certifie dans un délai de quinze jours et effectue le paiement des sommes ainsi certifiées. Si des anomalies apparaissent au cours de la phase de rapprochement des données, l'établissement de crédit contacte le CNASEA pour examiner les raisons des écarts constatés et corriger les erreurs éventuelles. La certification de la facture et le paiement à l'établissement de crédit interviennent dès que les anomalies ont été rectifiées.
Outre les contrôles a priori
réalisés au moment de l'instruction des demandes, des
contrôles a posteriori des dossiers individuels seront
effectués par les administrations départementales ou
nationale compétentes ou par le CNASEA. Ils porteront sur
l'éligibilité des bénéficiaires et les
caractéristiques du prêt ayant fait l'objet de l'aide
FAC.
L'exécution de ces mesures exceptionnelles peut, en outre,
faire l'objet de contrôles effectués, selon les
modalités qui leur sont propres, par les corps de
contrôle de l'Etat chargés de vérifier l'affectation
des aides publiques.
Pour ce faire et après décision et financement des
mesures d'aide sus-citées, les pièces justificatives
doivent être conservées par les établissements de
crédit pendant les trois années suivant la fin de la
dernière mesure concernée.
Ces dossiers comportent :
- les pièces utilisées pour vérifier la
recevabilité de la demande (liées notamment à
l'introduction de critères locaux d'éligibilité)
;
- la déclaration sur l'honneur fournie par l'emprunteur
;
- l'attestation d'adhésion à une organisation de
producteurs, le cas échéant ;
- les données comptables de l'exploitation ;
- l'autorisation de versement (AV) accordée par le préfet
pour la mesure FAC
Je vous demande de mettre en œuvre cette mesure dans les meilleurs délais et de me rendre compte, au plus tard le 31 mai 2006, des critères et des ratios financiers que vous aurez retenus pour la mise en œuvre de cette instruction.
En tout état de cause, les
autorisations de financement et les autorisations de versement
devront être délivrées au plus tard le 31 juillet
2006.
Vous voudrez bien me faire
connaître, sous le présent timbre, les éventuelles
difficultés d'application de cette instruction.
Le Directeur de
cabinet
Michel CADOT
ANNEXE
Précisions sur les critères d'éligibilité
► Taux de spécialisation en production de
volailles
Le taux de
spécialisation est déterminé, sur la base de
résultats comptables, à partir du chiffre d'affaires
généré par l'activité d'élevage de
volailles et du chiffre d'affaires total de l'exploitation. Il sera
calculé comme suit :
- au numérateur, le chiffre d'affaires provenant des
livraisons de volailles : le chiffre d'affaires hors taxes
résultant des livraisons de volailles de l'exploitation
;
- au dénominateur, le chiffre d'affaires total de
l'exploitation : le chiffre d'affaires total hors taxes de
l'exploitation, intégrant l'ensemble des aides directes
couvertes par toutes les organisations communes de marché
(OCM), mais excluant les autres mesures de soutien, notamment les
mesures agro-environnementales, la prime au maintien des
systèmes d'élevage extensifs et les indemnités
compensatoires de handicaps naturels.
Il s'agit de chiffres d'affaires se rapportant au dernier exercice
comptable clos connu (a priori 2005).
Pour les exploitants ayant récemment débuté une
activité d'élevage de volailles et ne disposant pas des
données antérieures justifiant un chiffre d'affaires, le
taux de spécialisation s'appréciera sur la base des
documents prévisionnels officiels (études
prévisionnelles d'installation,...). Pour les exploitations ne
disposant ni de comptabilité, ni de documents
prévisionnels officiels, le taux de spécialisation pourra
être apprécié sur la base de la déclaration de
TVA.
Pour les exploitations sous forme sociétaire et les GAEC, le
taux de spécialisation est celui de l'exploitation prise dans
son ensemble.
► Définition des jeunes agriculteurs et des récents
investisseurs
Vous considérerez
comme " jeune agriculteur " l'exploitant installé, avec ou
sans aides, depuis moins de cinq ans à la date de parution de
la présente circulaire.
Les récents investisseurs sont les exploitants qui ont
été bénéficiaires d'aides publiques à
l'investissement depuis le 1er janvier 2004.