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MINISTERE DE L'AGRICULTURE ET DE LA PECHE
SECRETARIAT GENERAL |
CIRCULAIRE SG/DAFL/SDFA/C2006-1516 Date: 17 août 2006 |
Date de mise en application :
immédiate |
Le Ministre de
l'agriculture et de la pêche |
Objet : Sécheresse 2006.
Dispositions à mettre en œuvre pour la reconnaissance des
pertes dues à la sécheresse 2006
Bases juridiques : articles L.361.1 et suivants, R*.361-1 et
suivants du code rural
Résumé : Les départements victimes de le
sécheresse 2006 doivent élaborer un dossier de demande de
reconnaissance conforme aux indications ci après, en vue de
son examen par la commission nationale des calamités agricoles
dont la prochaine réunion est prévue le 28 septembre
2006. Dès l'envoi du dossier de demande de reconnaissance, les
départements sont autorisés à mettre à la
disposition des sinistrés les formulaires de demande
d'indemnisation. Le seuil de pertes à la production (27 %) est
calculé, sans considération du découplage, en
prenant en compte les aides directes versées à
l'exploitation au titre de l'année 2005.
Mots-clés :
Calamités agricoles, sécheresse 2006,
reconnaissance
Destinataires |
|
Pour exécution : |
Pour information : |
SOMMAIRE
1.
CONSTITUTION ET TRANSMISSION DES DOSSIERS DE DEMANDE DE
RECONNAISSANCE ET DE DEMANDE DE CREDITS
D'INDEMNISATION
2. Délais et mise à la disposition des imprimés
aux sinistrés
3. Calcul des pertes individuelles
4. Dossiers pouvant donner lieu à une indemnisation
des pertes reconnues
5. MODALITES DE TRAITEMENT DES PERTES DE RÉCOLTE EN
CULTURES IRRIGUÉES
a. Cultures ayant pu être
irriguées normalement en 2006
b. Cultures qui devaient être conduites en mode irrigué
et n'ayant pu être irriguées normalement en 2006 du fait
des mesures de restriction ou d'interdiction d'usages de
l'eau
c. Cultures qui devaient être conduites en mode irrigué
et n'ayant pu être irriguées normalement en 2006 du fait
de l'insuffisance des réserves d'eau propres à
l'exploitation (retenue collinaire)
6. Cas des agriculteurs
couverts par une assurance récolte garantissant leurs cultures
contre le risque de sécheresse
Le ministre de l'agriculture et de la pêche a tenu à ce que les dommages dus à la sécheresse de cette année fassent l'objet d'un traitement rapide et approprié dans le cadre de la procédure des calamités agricoles.
A cet effet, les DDAF sont autorisées à diffuser les imprimés de demande d'indemnisation aux sinistrés dès l'envoi du dossier complet de demande de reconnaissance. Le courrier d'accompagnement aux sinistrés ou aux organismes faisant office d'intermédiaire vis à vis des sinistrés devra le cas échéant faire mention explicite de l'état d'avancement de la procédure de reconnaissance afin d'éviter toute incompréhension ultérieure dans le cas où l'état de calamité agricole ne serait pas reconnu sur la ou les commune concernées.
Les biens reconnus sinistrés par arrêtés ministériels suite à l'avis de la commission nationale peuvent faire l'objet, dans certaines conditions, d'une indemnisation par acompte avec les crédits délégués suite à la parution des arrêtés d'indemnisation.
1. CONSTITUTION ET TRANSMISSION DES DOSSIERS DE DEMANDE DE RECONNAISSANCE ET DE DEMANDE DE CREDITS D'INDEMNISATION
La procédure de reconnaissance a pour objectif de
sélectionner les zones et les cultures pour lesquelles les
dommages sont susceptibles d'être indemnisés. S'agissant
des pertes fourragères, cette étape de reconnaissance
requiert une attention toute particulière car elle impacte
directement et définitivement le coût de
l'indemnisation.
Les propositions
émises au plan local devront être fondées sur une
analyse technique réalisée à partir des données
climatiques objectives et des données provenant de l'expertise
collective locale. Il conviendra dans la plupart des cas de
délimiter les zones du département selon le niveau de
pertes estimé.
Le calcul des pertes par culture et par zone, en
référence à une année moyenne
matérialisée par le barème départemental,
s'appuiera :
- sur les données de terrain, enregistrées lors des
missions d'enquête. La méthode utilisée par le
département de la Loire pourra servir de base à vos
travaux (1) ;
- sur les informations fournies par les organisations de
producteurs et collecteurs ;
- sur les estimations réalisées par les services du
SCEES.
Ce dossier de demande de reconnaissance comprendra obligatoirement,
par zone homogène quant à l'intensité du sinistre
(tout le département, ou petite région agricole, le cas
échéant corrigée de certaines communes ou cantons)
:
- la situation de la pluviométrie mois par mois et
cumulée à partir d'avril 2006 jusqu'à la date des
dernières données connues des services de la
météorologie lors de la constitution du dossier et
comparées aux normales saisonnières avec calcul de la
durée de retour ;
- les superficies et rendements par culture déjà
récoltées pour lesquelles la reconnaissance est
demandée ;
- les rendements statistiques des 5 dernières années pour
chacune des lignes du barème relatives aux cultures dont la
reconnaissance est demandée ;
- les ventes moyennes habituelles de fourrages (s'il y a lieu)
;
- les effectifs des différentes espèces de cheptel,
exprimés en équivalent vache laitière (EVL)
(2) ;
- le chargement des surfaces fourragères ;
- le déficit de la ration en UF par EVL, la ration moyenne en
fourrages grossiers est fixée à 3000 UF par EVL ;
- le procès-verbal de la réunion du CDE au cours de
laquelle les éléments précités ont
été présentés ;
- le rapport du préfet.
Pour chaque culture, les zones proposées à la
reconnaissance devront toutes présenter, en moyenne, un taux
de perte supérieur ou égal à 27 %.
Ces données seront croisées, lors de leur instruction en
administration centrale avant présentation à la
Commission Nationale des Calamités Agricoles (CNCA), avec
celles issues, d'une part, du modèle ISOP et, d'autre part, de
la base des relevés satellite GEOSYS permettant le suivi d'un
indice de végétation par canton et par décade pour
les prairies et les grandes cultures. En cas de constat d'une
situation très hétérogène au sein d'une zone
présentée comme homogène dans le dossier de demande
de reconnaissance départemental, un découpage plus
précis pourra être demandé au département avant
présentation du dossier à la CNCA.
Afin de permettre la délégation d'un premier acompte par
arrêté d'indemnisation conjointement à la prise de
l'arrêté de reconnaissance, une première
évaluation des pertes sur les cultures au titre desquelles la
reconnaissance du caractère de calamité agricole est
sollicitée devra être jointe au dossier de demande de
reconnaissance. Il s'agit d'une part des pertes de récolte sur
les cultures de vente déjà récoltées lors de la
constitution du dossier, et d'autre part, du déficit fourrager
estimé à la date de constitution du dossier.
Pour l'estimation en valeur de ce déficit fourrager, les prix
de l'unité fourragère à retenir sont les suivants
:
|
Prix en euros par UF |
Zones de plaine |
0,11 |
Zones défavorisées hors montagne |
0,12 |
Zones de montagne et haute montagne |
0,14 |
2. Délais et mise à la disposition des imprimés aux sinistrés
La prochaine réunion de la
commission nationale des calamités agricoles est prévue
le jeudi 28 septembre 2006.
Afin de faciliter l'instruction de ces dossiers, les principaux
documents seront envoyés dès leur validation au niveau
départemental par mail à jean-louis.bonicel@agriculture.gouv.fr
et au plus tard le 5 septembre au
soir.
Dès l'envoi par courrier du dossier complet
validé de demande de reconnaissance, les imprimés de
demande d'indemnisation pourront être mis à la
disposition des sinistrés des zones concernées. Il devra
cependant être explicitement précisé que cette
opération, qui a pour objectif de raccourcir les délais
d'indemnisation, ne préjuge en rien de l'avis de la commission
nationale et de la décision du Ministre chargé de
l'agriculture.
3. Calcul des pertes individuelles
Dans la note du 22 mars 2006
relative aux barèmes départementaux, il était
indiqué " qu'en raison du découplage partiel, les aides
PAC ne seraient plus prises en compte pour le calcul du seuil de 27
% et ne devraient plus figurer au barème ".
Cependant les deux éléments suivants conduisent à
reporter cette application au 1er janvier 2007 (pour les
sinistres intervenus à compter de cette date) :
- d'une part les délais de parution des décrets
d'application de la loi d'orientation agricole, dont une partie
doit être présentée pour avis au Conseil d'Etat. Ces
textes prévoient le relèvement du seuil de 27 % à 42
% pour les productions végétales bénéficiant
antérieurement des aides PAC, compensant ainsi la non prise en
compte de ces aides au niveau de ces cultures . Leur
parution est une condition nécessaire à la mise en
œuvre des nouvelles modalités envisagées.
- d'autre part la date à laquelle seront mises à la
disposition des DDAF les montants des aides PAC
découplées versées au titre de l'année 2006,
qui interviendra au plus tôt fin 2006 et vraisemblablement au
cours du 1er semestre 2007, et qui rendra leur prise en
compte difficile pour l'instruction des dossiers d'indemnisation
relatifs à la sécheresse 2006.
Ainsi, pour les sinistres intervenant au cours de l'année
civile 2006, les pertes de récolte devront dépasser 27 %
du produit brut de l'espèce et 14 % du produit brut total de
l'exploitation, en tenant compte selon les cultures des aides
directes (entièrement couplées) versées au titre de
l'année 2005.
Enfin, les aides prises en compte dans le calcul du produit brut
total de l'exploitation seront désormais, et pour les
prochaines années, celles versées au titre de
l'année précédent le sinistre.
4. Dossiers pouvant donner lieu à une indemnisation des pertes reconnues
Dans la limite de l'acompte sur
crédits d'indemnisation qui sera alloué au
département par l'arrêté d'indemnisation pris
conjointement à celui de reconnaissance, les pertes reconnues
par l'arrêté de reconnaissance pourront donner lieu
à un début d'indemnisation selon les dispositions
suivantes.
Dès lors que plusieurs cultures susceptibles d'être
présentes dans les exploitations conjointement aux cultures
fourragères n'auront pas encore pu faire l'objet d'une
reconnaissance ni d'une évaluation fiable de leurs pertes
éventuelles, seuls les dossiers pour lesquels les pertes
reconnues et instruites à ce stade suffisent à elles
seules, à dépasser le seuil de perte globale de 14% du
produit brut peuvent être indemnisés pour ces pertes
sans risque que cette indemnisation soit ultérieurement
remise en cause.
S'agissant donc notamment, de dossiers
sollicitant une indemnisation des pertes fourragères reconnues
sur la période printemps-été, aucun acompte ne devra
être versé aux exploitations pour lesquelles la prise en
compte de pertes de récolte sur d'autres cultures, non
reconnues ou non encore instruites, est nécessaire au
dépassement du seuil précité.
Vous respecterez la
contrainte des crédits alloués soit en servant un acompte
aux exploitants, soit en indemnisant la totalité de leur perte
reconnue en appliquant un ordre de priorité ; ces
modalités de traitement devront être définies
après avis du comité départemental
d'expertise.
Au cas où, à titre dérogatoire, vous jugeriez
opportun de proposer à certains exploitants d'être
d'indemnisés dès maintenant, totalement ou partiellement
(acompte) pour leur pertes fourragères, nonobstant le risque
de non-atteinte du seuil de 14% dans l'hypothèse de l'absence
de perte (ou de perte insuffisante) sur les autres cultures, vous
devrez informer les intéressés du risque de reversement
auxquels ils s'exposent en sollicitant une telle
indemnisation.
5. MODALITES DE TRAITEMENT DES PERTES DE RÉCOLTE EN CULTURES IRRIGUÉES
a. Cultures ayant pu être irriguées normalement en 2006
Dans ce cas, aucune perte de récolte ne peut être indemnisée par le régime des calamités agricoles au titre de la sécheresse.
b. Cultures qui devaient être conduites en mode irrigué et n'ayant pu être irriguées normalement en 2006 du fait des mesures de restriction ou d'interdiction d'usages de l'eau
Les mesures de
restriction ou d'interdiction d'usage de l'eau ont été
annoncées ou sont entrées en vigueur avant l'implantation
de la culture
La perte ne doit pas être
évaluée sur la base du rendement "culture irriguée "
prévu au barème départemental, mais sur la base du
rendement " non irrigué ". Ainsi, si le rendement effectif
obtenu en 2006 par un exploitant relevant de ce cas de figure est
de 60 quintaux par hectare et que les rendements figurant au
barème sont de 100 quintaux en culture irriguée et de 70
quintaux en culture sèche, la perte à prendre en compte
est de 10 quintaux (70 - 60) et non de 40 quintaux (100 -
60).
Les mesures de restriction ou d'interdiction d'usage
de l'eau ont été annoncées et sont entrées en
vigueur après l'implantation de la culture
La
perte est alors évaluée sur la base du rendement "
culture irriguée ".
c. Cultures qui devaient être conduites en mode irrigué et n'ayant pu être irriguées normalement en 2006 du fait de l'insuffisance des réserves d'eau propres à l'exploitation (retenue collinaire)
L'état des
réserves était déjà insuffisant avant
l'implantation de la culture
La perte ne doit pas
être évaluée sur la base du rendement "culture
irriguée " prévu au barème départemental, mais
sur la base du rendement " non irrigué ".
L'état des réserves était suffisant
avant l'implantation de la culture
La perte est alors
évaluée sur la base du rendement " culture irriguée
".
d. prise en compte dans l'application informatique CALAM :
Il sera nécessaire d'ajouter des lignes au barème départemental pour tenir compte de ces différents cas .
6. Cas des agriculteurs couverts par une assurance récolte garantissant leurs cultures contre le risque de sécheresse
Certains exploitants ont souscrit pour 2006 les nouveaux contrats " multirisques et multiproduits " couvrant leurs cultures de vente contre, notamment, la sécheresse.
L'exploitant couvert par une
assurance multirisques, incluant la sécheresse, ne
relève pas du FNGCA pour les dommages dus à ce
sinistre sur les cultures qu'il a ainsi assurées. De plus en
application de l'article 8 du décret du 27 mars 2006 relatif
aux aides financières accordées par l'Etat à ce type
de contrat, les cultures assurées à ce titre sont
considérées dans le cadre de la procédure des
calamités agricoles comme n'ayant subi aucune perte. Aussi, en
particulier, si une culture est reconnue sinistrée dans une
zone, pour les exploitants de la zone qui se sont assurés
contre le risque de sécheresse pour la culture en cause, les
pertes sur cette culture ne peuvent en aucun cas être prises
en compte pour l'appréciation du seuil de 14%, même si
des pertes sur cette culture sont effectivement constatées
après indemnisation par la compagnie d'assurance du fait des
franchises.
Toutefois, certains contrats multirisques (ceux commercialisés
notamment par Groupama), excluent de leur garantie les pertes sur
cultures irrigables consécutives au défaut d'irrigation
entraîné par des mesures administratives.
Dans ce cas, les pertes peuvent être prises en compte par le
régime des calamités agricoles, sous réserve des
dispositions prévues au point 5 et que la prise en charge
éventuelle par la compagnie d'assurance soit déduite de
la perte indemnisable
Le Directeur-adjoint
des Affaires Financières
et de la Logistique
Philippe AUZARY
( 1) Méthode de calcul du département
de la Loire et coefficients UGB : annexe 1
( 2) Tableau des équivalences EVL :annexe 2