Photocopie électronique, cliquez sur l'icône |
MINISTERE DE L'AGRICULTURE ET DE LA PECHE
DIRECTION GENERALE DES POLITIQUES
ECONOMIQUE, EUROPEENNE ET INTERNATIONALE |
CIRCULAIRE DGPEI/SDEPA/C2006-4072 Date: 2 octobre 2006 |
Date de mise en application : immédiate |
Le Ministre de l'agriculture et de la
pêche |
Objet : indemnisation des éleveurs bovins
situés dans la zone réglementée fièvre
catarrhale ovine du nord de la France
Résumé : En raison des restrictions aux
échanges consécutives à la découverte de cas de
fièvre catarrhale ovine (FCO) dans le nord de la France, les
producteurs bovins situés dans les zones d'interdiction, de
protection et de surveillance sont dans l'obligation de se
soumettre à des mesures d'ordre sanitaire et
vétérinaire qui les pénalisent concernant la gestion
des veaux de huit jours et des broutard(e)s.
Base réglementaire : règlement (CE) N°
1860/2004 de la Commission du 6 octobre 2004 concernant
l'application des articles 87 et 88 du traité CE aux aides
de minimis dans les secteurs de l'agriculture et de la
pêche
MOTS-CLES : Office de l'Elevage, filière bovine,
fièvre catarrhale, de minimis
Destinataires |
|
Pour exécution
: |
Pour information
: |
1. Dispositif
général
2. Bénéficiaires de l'aide
3. Frais éligibles
4. Montants et nature de
l'aide
5. Modalités d'instruction des
demandes
6. Modalités de versement des
aides
7. Contrôles administratifs après
paiement
Annexes
1. Dispositif général
A la suite de la découverte de plusieurs cas de fièvre catarrhale ovine dans le nord de la France, un dispositif sanitaire a été mis en place par la Direction générale de l'Alimentation. Ce dispositif comprend des zones d'interdiction, de protection et de surveillance qui peuvent être modifiées en fonction de l'évolution épidémiologique de la situation française. La zone ainsi réglementée est présentée dans l'annexe 1. Les mesures d'interdiction de sortie des animaux vivants de la zone réglementée vers la zone indemne du territoire français ou toute zone indemne européenne pénalisent fortement les producteurs de veaux de huit jours et des broutard(e)s. Par conséquent, est mise en place selon les modalités définies par la présente circulaire une indemnisation partielle des producteurs qui maintiendront sur leur exploitation des veaux de huit jours ou des broutard(e)s supplémentaires nés dans la zone réglementée et présents dans la dite zone à partir du 1er septembre 2006.
Les bénéficiaires de l'aide sont des éleveurs naisseurs, naisseurs-engraisseurs ou engraisseurs qui participent à l'effort de stockage en zone réglementée. L'effort de stockage consiste soit à maintenir sur l'exploitation, pendant une période minimum d'un mois, des veaux de huit jours ou des broutards (mâle ou femelle) nés sur l'exploitation et qui étaient généralement vendus entre septembre et décembre, soit d'augmenter à partir de broutard(e)s provenant de la zone réglementée la mise en production de jeunes bovins par rapport à l'activité enregistrée l'année précédente. L'aide est destinée à compenser partiellement les surcoûts induits par le maintien d'animaux supplémentaires sur l'exploitation.
Pour être éligible, l'éleveur doit :
► avoir le siège de son exploitation en zone
réglementée à la date du dépôt de sa
demande ;
► s'engager à maintenir sur son exploitation au moins 10
bovins supplémentaires nés dans la zone
réglementée correspondant aux critères
d'éligibilité définis au paragraphe 3 ;
► avoir une demande d'indemnisation dont le montant total est
supérieur ou égal à 300 euros ;
► s'engager à garder sur l'exploitation les animaux
déclarés maintenus pour une période d'au moins 1
mois si l'animal est né sur l'exploitation, d'au moins 6 mois
si l'animal n'est pas né sur l'exploitation ;
► avoir acheté dans la zone réglementée les
broutard(e)s déclaré(e)s en surnuméraires dans tout
atelier de production de jeunes bovins.
L'éleveur peut recevoir un complément des
collectivités territoriales (conseil général ou
conseil régional) par animal s'il s'engage à maintenir
les animaux sur son exploitation au moins 6 mois.
La durée minimale de maintien sur l'exploitation pourra
être modifiée à la baisse au vu de l'évolution
des conditions sanitaires.
Sont visés les frais de maintien sur l'exploitation des
animaux suivants:
- les veaux de huit jours nés dans un élevage laitier,
généralement vendus avant leur troisième semaine
pour partir dans des ateliers d'engraissement de veaux de boucherie
ou de taurillons. La période de détention
supplémentaire sera calculée à partir de la date de
naissance de l'animal et au plus tôt au 1er
septembre 2006.
- les broutard(e)s, bovins maigres qui ont atteint l'âge de 8
mois entre le 1er septembre 2006 et le 1er décembre
2006 et qui sont maintenus sur l'exploitation en supplément de
ceux habituellement gardés et élevés. La
période de détention supplémentaire des animaux sera
calculée à partir de l'âge de 8 mois.
- les broutard(e)s qui sont pris dans des ateliers
spécialisés de production de jeunes bovins entre le
1er septembre et le 1er décembre 2006 en
supplément des effectifs habituellement engraissés. La
période de détention de 6 mois demandée des animaux
sera calculée à partir de l'âge de 8 mois.
Le nombre de broutard(e)s pris en compte pour calculer les frais
indemnisés ne pourra être supérieur à la
différence entre les effectifs de broutard(e)s présents
au 1er décembre 2006 et ceux présents au
1er décembre 2005.
Le nombre de veaux de 8 jours pris en compte pour calculer les
frais indemnisés doit être inférieur ou égal au
nombre de veaux sortis de l'exploitation entre le 15 septembre 2005
et le 15 décembre 2006.
4. Montants et nature de l'aide
Le montant de l'indemnité est fixé à 10 euros par
mois avec un maximum de 40 euros par veau de 8 jours et 15 euros
par mois avec un maximum de 60 euros par broutard (mâle ou
femelle). L'enveloppe globale réservée à cette
mesure en 2006 est au maximum de 1,5 M€.
Un complément d'indemnité des collectivités
territoriales (conseil général ou conseil régional)
est possible sous condition de maintien des animaux pendant une
période minimum de 6 mois. Ce complément est fixé
à 20 euros pour les veaux et 30 euros pour les broutards ou
jeunes bovins (mâles ou femelles).
Les éleveurs répondant aux conditions énoncées
au point 2 peuvent être attributaires, au titre du
présent dispositif, d'une aide d'un montant forfaitaire
maximum de 3 000 € quel que soit le statut juridique de
l'exploitation et le nombre des associés.
Cette aide est une aide de minimis au sens de la
réglementation communautaire. Les éleveurs doivent en
être informés lors du versement de celle-ci. Par
ailleurs, le respect du plafond de 3 000 € prévu par la
réglementation doit être vérifié par la
DDAF.
Pour mémoire, les aides déjà mises en place dans
le cadre de minimis sont les suivantes : FAC sécheresse
été 2003, aide éleveurs laitiers PARMALAT, aide
fruits et légumes 2005, aide viticulture 2005, aide
éleveurs laitiers NAZART, aide producteurs de lavande ONIPPAM,
aide fruits et légumes FAC et Agridiff, aide poulet de chair
2006, aide à l'engraissement 2006, aides distillation
2006.
5. Modalités d'instruction des demandes
Les éleveurs éligibles au dispositif, pourront
déposer, à compter de la publication de la circulaire et
au plus tard jusqu'au 1er décembre 2006, une seule
demande par bénéficiaire auprès des DDAF
concernées.
L'éleveur dépose une demande (cf. modèle annexe 2)
précisant le nombre d'animaux qu'il s'engage à maintenir
sur son exploitation ainsi que la liste des animaux concernés
(cf. modèle annexe 3).
La DDAF établit dès réception des demandes la liste
des éleveurs bénéficiaires après contrôle
du respect des règles d'éligibilité prévues aux
paragraphes 2 et 3 en utilisant les données de la BDNI. Elle
recense les autres aides de minimis reçues par l'éleveur
et calcule le montant de l'aide à verser au
bénéficiaire dans le respect du plafond de 3 000 euros
par éleveur, toutes aides de minimis confondues.
Ce dispositif sera abrogé et adapté au vu de
l'évolution sanitaire.
6. Modalités de versement des aides
Le versement de l'aide accordée par l'Etat est assuré
par l'Office de l'Elevage.
La collectivité territoriale (conseil régional ou conseil
général) qui souhaite participer au dispositif pourra
confier à l'Office le versement de l'aide complémentaire
par convention de délégation sous réserve que
celle-ci soit signée avant le 15 novembre 2006. En l'absence
de convention, la DDAF enverra copie des demandes à la
collectivité territoriale concernée.
La DDAF fera parvenir à l'Office de l'Elevage, et le cas
échéant à la collectivité territoriale
concernée, avant le 10 janvier 2007, les
éléments suivants :
- l'original de la demande des éleveurs (selon le modèle
joint en annexe2),
- un relevé d'identité bancaire ou postal de chaque
bénéficiaire,
- un tableau synthétique reprenant pour chaque
bénéficiaire, les coordonnées du
bénéficiaire, le nombre d'animaux éligibles par
catégorie, le montant des aides de minimis déjà
reçues et le montant de l'aide calculée. L'Office de
l'Elevage fournira aux DDAF la téléprocédure
permettant la transmission électronique et l'édition de
ce tableau, sur lequel le DDAF attestera du respect des conditions
d'éligibilité des bénéficiaires. Ce document
sera à transmettre sous forme d'édition papier
visée par le DDAF et sous support informatique.
Après réception et traitement des demandes individuelles,
l'Office de l'Elevage verse à l'éleveur
les montants précisés au point 3, en informant les
bénéficiaires de la nature de minimis de
l'aide.
7. Contrôles administratifs après paiement
A l'issue de la période de maintien effectif des animaux,
la DDAF assure le contrôle exhaustif à posteriori du
respect des obligations de maintien selon l'engagement de
l'éleveur. La BDNI permet de vérifier si un animal est
sorti de l'exploitation pendant sa période de détention.
La vente d'un ou plusieurs animaux présents sur la liste
remise par l'exploitant correspond à un non respect de
l'engagement de l'éleveur et entraîne une demande de
remboursement des sommes versées dans leur totalité
après respect d'une procédure contradictoire. La mort de
l'animal pendant la période de détention, reconnue cas de
force majeure, ne nécessite pas le remboursement des sommes
reçues.
Après réalisation des contrôles, la DDAF adresse
à l'Office de l'Elevage et, le cas échéant, au
Conseil régional ou général, un tableau
récapitulatif indiquant par éleveur le nombre d'animaux
initialement déclarés et le nombre d'animaux
effectivement conservés sur l'exploitation (cf. annexe
4).
Au vu de ce document, l'Office de l'Elevage demandera le
remboursement des aides indûment perçues aux
éleveurs n'ayant pas respecté leurs engagements.
Le Ministre de l'Agriculture et de la
Pêche
Dominique BUSSEREAU