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MINISTERE DE L'AGRICULTURE ET DE LA PECHE
DIRECTION DES POLITIQUES ECONOMIQUE
ET INTERNATIONALE |
DIRECTION GENERALE DE LA FORET ET
DES AFFAIRES RURALES |
DIRECTION GENERALE DE L'ALIMENTATION |
CIRCULAIRE |
Date de mise en application :
immédiate |
Le Ministre de
l'agriculture et de la pêche |
Objet : Contrôles sur place et réductions
relatifs à la conditionnalité des aides 2006
Résumé : Cette circulaire expose les conditions
réglementaires de sélection et de réalisation des
contrôles sur place de la conditionnalité des aides au
titre de l'année civile 2006. Elle expose le mode
d'établissement du taux de réduction des aides si des
anomalies sont constatées. Elle présente les missions de
l'autorité coordinatrice de contrôle qui aura notamment
en charge de veiller au respect des principes de progressivité
et d'écoute dans la mise en oeuvre des contrôles.
Cette circulaire sera complétée par un manuel de
procédures rédigé par l'ONIC qui comportera les
instructions opérationnelles pour sa mise en œuvre.
Mots clés :
REFORME DE LA PAC, contrôles SUR PLACE, CONDITIONNALITE,
Système Intégré de Gestion et de Contrôle,
FEOGA-Garantie
Destinataires |
|
Pour exécution : |
Pour information : |
La conditionnalité des aides du
premier pilier de la Politique Agricole Commune est un
élément essentiel de la réforme de la PAC
décidée en juin 2003 par le Conseil des Ministres de
l'Agriculture de l'Union Européenne. Elle consiste à
soumettre le paiement intégral des aides du premier pilier de
la PAC au strict respect d'un certain nombre d'exigences liées
aux attentes de la société en matière
d'environnement, de santé publique et de bien-être des
animaux. Ces exigences reposent sur des textes réglementaires
(dix-neuf règlements et directives européennes) ou des
mesures définies au niveau national sur la base d'orientations
communautaires (les bonnes conditions agricoles et
environnementales).
L'objet de cette circulaire est de présenter le contenu de la
réglementation communautaire concernant les contrôles et
les réductions d'aides relatifs à la conditionnalité
ainsi que les modalités retenues en France en application de
cette réglementation pour l'année 2006, seconde
année d'application de la conditionnalité.
La circulaire sera complétée par un manuel des
procédures opératoires rédigé par l'ONIC.
De plus, des guides à l'usage des contrôleurs
explicitant la réalisation pratique des contrôles
conditionnalité seront fournis par les différents
organismes de contrôle.
En 2006, la conditionnalité est contrôlée sur place
par quatre organismes de contrôle :
► La Direction départementale de l'agriculture et de la
forêt (DDAF) pour les exigences réglementaires relevant
du domaine " Environnement ". Toutefois, au regard de ces
exigences, le contrôle est effectué par la Direction
départementale des services vétérinaires (DDSV)
lorsqu'il s'agit d'exploitations soumises au régime des
Installations Classées pour la Protection de l'Environnement
(ICPE).
► La DDSV pour les exigences réglementaires relatives
aux productions animales relevant du domaine " Santé publique,
santé des animaux et des végétaux ". Comme à
l'heure actuelle, le contrôle peut être effectué par
la DDAF pour une partie des contrôles de l'identification
bovine.
► La Direction Régionale de l'Agriculture et de la
Forêt / Service régional de la Protection des
Végétaux (DRAF / SRPV) pour les exigences
réglementaires relatives aux productions végétales
relevant du domaine " Santé publique, santé des animaux
et des végétaux "
► L'Office national interprofessionnel des grandes cultures
(ONIC) pour les mesures définies au niveau national et
constituant le domaine des " Bonnes Conditions Agricoles et
Environnementales " (BCAE), y compris le maintien des
pâturages permanents.
Pour chaque organisme de contrôle, les contrôles sur
place doivent porter sur 1% des exploitations demandeuses d'aides
directes et soumises aux exigences correspondant à ses
prérogatives de contrôle, à l'exception des
règlements pour lesquels il est prévu un taux de
contrôle différent. Les exploitations à
contrôler sont sélectionnées pour partie sur la base
d'une analyse de risques globale prenant en compte l'ensemble des
mesures contrôlées. En 2006, la sélection de type
aléatoire pourra être utilisée dans la limite de 25%
des exploitations à contrôler, sauf instruction
particulière.
Tout contrôle conditionnalité fait l'objet d'un rapport
de contrôle précis établi par l'organisme de
contrôle, comportant notamment le relevé
détaillé des cas de non-conformité éventuels
constatés.
Afin d'assurer un pilotage efficace des contrôles
conditionnalité, la DDAF est chargée, sous
l'autorité du Préfet, d'être le service
coordonnateur des contrôles. A ce titre, des missions lui
sont confiées en amont de la campagne de contrôle. Elle
prend également en charge le suivi des contrôles et les
suites qui leur seront données.
La DDAF prépare, avec les organismes de contrôle, la
campagne de contrôle. Elle indique aux organismes de
contrôle le nombre d'exploitations à contrôler. Sur
la base des programmes de contrôles, relatifs aux
réglementations visées par la conditionnalité, de
chaque organisme de contrôle, elle s'assure :
► de la limitation du nombre de visites sur une même
exploitation en ayant recours au logiciel de coordination des
contrôles ;
► de la bonne répartition dans le temps des
différents contrôles (conditionnalité, police de
l'eau, police des ICPE...) effectués sur une même
exploitation au titre des réglementations visées par la
conditionnalité ;
► du caractère exceptionnel, des contrôles
menés sur deux ou trois domaines au titre de la
conditionnalité. (1)
Tout au long de la campagne de contrôle, la DDAF assure le
suivi des contrôles, ainsi que des flux d'informations
nécessaires avec les organismes de contrôle, les
organismes payeurs et l'administration centrale. Afin de
procéder à une évaluation du dispositif de la
conditionnalité, la DDAF établit, en étroite
concertation avec les organismes de contrôle, des bilans
réguliers de la mise en œuvre de la
conditionnalité.
La DDAF est invitée à organiser régulièrement,
en collaboration avec les différents organismes de
contrôle, des réunions de discussion avec les
représentants des organisations professionnelles
agricoles.
Les contrôles et leurs suites doivent être conduits
dans un esprit d'écoute et de dialogue. Ainsi, dans le
cadre de la conditionnalité, l'exploitant contrôlé
peut être prévenu sans que le délai de préavis
ne dépasse 48 heures. A la fin du contrôle sur place, le
contrôleur invite l'agriculteur à faire part de ses
observations dans le rapport de contrôle. A la suite des
contrôles, la DDAF rédige une synthèse des rapports
de contrôle récapitulant les constats faits sur
l'exploitation agricole et elle calcule, le cas échéant,
le taux de réduction à appliquer aux aides directes au
titre de la conditionnalité. Elle communique la synthèse
et le taux de réduction éventuel à l'agriculteur
concerné et l'invite à faire part de ses observations.
Après la procédure contradictoire, la DDAF adresse la
notification à l'exploitant et assure sa transmission aux
organismes payeurs. Enfin, elle traite, le cas échéant,
les demandes de recours.
En 2006, afin de faire preuve de pédagogie et de
progressivité, certaines anomalies relatives aux exigences
réglementaires qui entrent nouvellement dans le champ de la
conditionnalité feront uniquement l'objet d'une lettre de
rappel à la réglementation qui sera envoyée
directement à l'exploitant par l'organisme de contrôle.
Les anomalies mineures, qui étaient pondérées à
zéro dans le calcul du taux de réduction
conditionnalité en 2005, seront pondérées à
deux points en 2006. Cependant, pour certains textes du domaine "
Santé publique, santé des animaux et des
végétaux ", le taux de réduction
conditionnalité ne sera calculé que si le total des poids
des anomalies constatées dépasse un seuil fixé pour
chaque grille.
Le référentiel "
agriculture raisonnée " intègre l'ensemble du champ de la
conditionnalité (les exigences du domaine Santé
publique, santé des animaux et des végétaux sont en
cours d'intégration) et les exploitations sont qualifiées
par des organismes certificateurs. En conséquence, dans la
mesure où le risque d'y constater des anomalies est moindre,
la pression de contrôle peut être réduite pour les
exploitations qualifiées au titre de cette démarche. En
pratique, les exploitations qualifiées au titre de
l'agriculture raisonnée ne pourront pas être
sélectionnées dans les analyses de risques menées
par les différents corps de contrôle pour la
sélection des exploitations à contrôler au titre de
la conditionnalité.
A partir de 2006, des anomalies constatées pourraient
constituer une répétition d'une anomalie déjà
constatée lors d'un contrôle effectué en 2005 au
titre de la conditionnalité. Dans ce cas, le taux de
réduction des aides directes à appliquer au titre de la
conditionnalité fait l'objet d'un calcul particulier
prévu par la réglementation.
Les anomalies constatées en dehors d'un contrôle
conditionnalité, dans le cadre des activités normales de
police réglementaire, ne seront prises en compte que si elles
représentent plus d'une anomalie majeure au regard de la
grille spécifique " conditionnalité ".
Les difficultés d'application du dispositif seront
signalées par le Préfet et le service coordonnateur des
contrôles au Ministre de l'Agriculture et de la Pêche -
DPEI.
Le Ministre de
l'Agriculture et de la Pêche |
( 1) En 2006, si une exploitation est contrôlée pour la conditionnalité, ce sera au titre d'un seul domaine. Dans le domaine " Santé publique, santé des animaux et des végétaux ", le contrôle sera limité aux exigences relevant du corps de contrôle intervenant (DDSV ou DRAF/SRPV). La sélection d'une même exploitation pour des contrôles conditionnalité portant sur plusieurs domaines sera exclue, sauf si l'exploitation fait partie d'une sélection orientée liée à une très forte suspicion d'anomalie.