Photocopie électronique, cliquez sur l'icône |
MINISTERE DE L'AGRICULTURE ET DE LA PECHE
SECRETARIAT GENERAL
|
CIRCULAIRE SG/DAFL/SDFA/C2007-1504 Date: 24 janvier 2007 |
Date de mise en application : |
Le Ministre de
l'agriculture et de la pêche |
Objet : Principales
dispositions fiscales intéressant l'agriculture adoptées
au cours de l'année 2006 qui résultent des lois de
finances pour 2007 et rectificative pour 2006.
Résumé : Note d'information qui a pour objet de
faire le point sur ces différentes mesures.
Mots-clés : fiscalité agricole
Destinataires |
Pour information : |
I - LOI DE
FINANCES POUR 2007 (loi n°1666-2006 du 21 décembre
2006)
Impôt sur le
revenu
Impôts directs
locaux
Taxes
diverses
II - LOI DE FINANCES RECTIFICATIVE POUR 2006 (loi
n°1771-2006 du 30 décembre 2006)
Impôt sur le revenu
Fiscalité
immobilière
Droits d'enregistrement
Taxes diverses
AUTRES TEXTES
I - LOI DE FINANCES POUR 2007 (loi n°1666-2006 du 21 décembre 2006)
1) Plus-values
professionnelles (art 19 et 20)
La loi de finances rectificative pour 2005 a mis en place un
régime d'exonération des plus-values professionnelles
réalisées à l'occasion du départ à la
retraite de l'exploitant. Ce dispositif est modifié sur deux
points :
- assouplissement des conditions relatives à la date du
départ à la retraite du cédant, laquelle peut
désormais intervenir soit dans l'année suivant la
cession, soit dans l'année précédente. Auparavant,
le départ à la retraite et la cessation de fonction
devaient nécessairement intervenir dans les douze mois qui
suivaient la cession.
- extension de
l'exonération aux plus-values placées antérieurement
en report d'imposition sur le fondement de dispositifs garantissant
une neutralité fiscale à certaines opérations (
notamment apport d'une entreprise individuelle ou d'une branche
complète d'activité à une société, option
pour l'IS d'une société de personnes...).
2) Crédit
d'impôt recherche (art 16)
Plusieurs aménagements sont apportés au crédit
d'impôt recherche, notamment son extension aux frais de prise
et de maintenance des certificats d'obtention végétale
ainsi qu'aux frais de défense et aux amortissements y
afférents. (L'obtention végétale est une
variété végétale nouvelle créée ou
découverte, elle peut faire l'objet d'un titre appelé
certificat d'obtention végétale qui s'apparente à un
brevet industriel).
NB : le plafond du crédit d'impôt recherche est
relevé de 10 M€ à 16 M€ par la LFR
2006.
1) Coefficient de majoration forfaitaire (art
79)
Tous les ans, les valeurs locatives foncières servant de base
aux impôts directs locaux font l'objet d'une revalorisation
forfaitaire. Pour l'année 2007, les coefficients de
revalorisation sont uniformément fixés à 1,018. Ceci
concerne notamment les propriétés non
bâties.
2) Taxe pour frais de chambres d'agriculture (art
91).
Les dépenses de fonctionnement des chambres d'agriculture sont
financées pour partie par la taxe pour frais de chambres
d'agriculture qui constitue une imposition additionnelle à la
taxe foncière sur les propriétés non bâties. Le
produit de la taxe est déterminé chaque année par
les chambres d'agriculture à partir de celui arrêté
l'année précédente et augmenté dans des
conditions déterminées par la loi.
Pour 2007, le taux maximal de l'augmentation du produit de la taxe
est fixé à 1,8%
Taxe sur l'ameublement (art 109)
La taxe pour le développement des industries de
l'ameublement est étendue aux industries du bois. Seront
désormais soumis à la taxe les fabricants établis en
France et les importateurs des produits du secteur des industries
du bois.
Le taux de la taxe applicable aux produits du secteur des
industries du bois est fixé à 0,10% du chiffre d'affaires
hors taxe de l'entreprise afférent aux opérations
taxables, ce taux est de 0,20% pour le secteur de l'ameublement.
Son produit est affecté à hauteur de 70% au Comité
professionnel de développement économique des industries
de l'ameublement (CODIFA) et à hauteur de 30% au Centre
technique du meuble .
Cette taxe, instituée par la LFR pour 2005, est due par les
acheteurs de lait et les producteurs de lait de vache
détenteurs d'une quantité de référence
individuelle pour la vente directe au sens du règlement CE
n°1788-2003 du Conseil du 29 septembre 2003 établissant
un prélèvement dans le secteur du lait et des produits
laitiers.
Afin d'aligner les dispositions du droit national sur le
règlement précité, le tarif de la taxe ONILAIT est
modifié à la baisse. Ce tarif , qui était auparavant
à 30,91€ par 100 kg de lait, est fixé à
28,54€ pour 2006-2007 et à 27,83€ pour les
campagnes suivantes.
II - LOI DE FINANCES RECTIFICATIVE POUR 2006 (loi n°1771-2006 du 30 décembre 2006)
1) Durée de
l'exercice (art 67-IV).
L'article 73 du code général des impôts, qui fixe
à douze mois la durée de l'exercice d'un exploitant
agricole soumis au régime réel, est abrogé.
Désormais, les exploitants peuvent définir librement la
date de clôture de leur exercice notamment en fonction de
considérations propres à l'entreprises.
Toutefois, en application de l'article 37 du CGI, si aucun bilan
n'est clos au titre d'une année, l'impôt est dû sur
la période écoulée depuis la fin de la dernière
période imposée jusqu'au 31 décembre de l'année
considérée.
2) Droits à
paiement unique - Etalements des résultats exceptionnels (art
67).
Le dispositif d'étalement des revenus exceptionnels prévu
à l'article 75-0A du CGI est étendu aux droits à
paiement unique (DPU) pour les exploitants qui, en application des
nouvelles règles de comptabilisation de ces droits, seraient
conduits à comptabiliser au titre d'un même exercice des
DPU accordés au titre de 2006 et 2007.
Jusqu'en 2006, les exploitants comptabilisaient les aides PAC au
moment de leur encaissement. A compter de 2007, pour les DPU, le
rattachement s'effectuera à la date du dépôt de la
demande, le 15 mai de chaque année. Ainsi, pour les
exploitants qui clôturent leur exercice en cours d'année,
cette nouvelle règle peut conduire à déclarer deux
annuités d'aides PAC au titre d'un seul exercice
comptable.
Afin d'atténuer l'impact fiscal et social de cette
nouvelle règle de comptabilisation, la loi de finances permet
aux exploitants d'étaler sur sept ans la seconde annuité.
Ceci ne s'applique qu'aux exploitants qui clôturent leur
exercice entre le 31 mai et le 30 novembre 2007 et perçoivent
deux versements sur un même exercice.
A noter qu'ils peuvent également opter pour une nouvelle date
de clôture d'exercice supprimant ainsi la double imposition
sur un même exercice (cf mesure précédente).
3) Abattement sur le
bénéfice des jeunes agriculteurs (art 65)
L'abattement sur le bénéfice des jeunes agriculteurs est
porté de 50% à 100% au titre de l'exercice au cours
duquel les exploitants inscrivent la DJA en comptabilité. Il
s'agit de l'exercice au cours duquel la décision d'octroi de
l'aide a été notifiée à l'exploitant, la date
de versement effectif de l'aide est sans incidence pour
l'application de l'abattement.
Cette mesure conduit
à exonérer totalement d'impôt sur le revenu la
dotation d'installation. Elle retire tout intérêt à
l'application du régime d'étalement des subventions
d'équipement prévu à l'article 42 septies du CGI en
ce qui concerne la DJA.
4) Imputation des
déficits (art 68)
Conformément à l'article 156-1-1° du CGI, les
déficits agricoles ne peuvent pas s'imputer sur le revenu
global lorsque le total des revenus nets d'autres catégories
dont dispose le contribuable excède 61 080€ (pour 2005).
Lorsque ce seuil est dépassé, les déficits agricoles
peuvent uniquement être reportés sur les
bénéfices agricoles des six années suivantes.
Pour l'imposition des revenus de 2006, cette limite est portée
à 100 000 € notamment pour tenir compte des effets de
l'intégration dans le barème de l'impôt sur le
revenu de l'abattement de 20% applicable aux traitements et
salaires et aux bénéfices des adhérents des centres
de gestion agréés.
TVA sur les activités immobilières (art 69)
A compter du 1er janvier 2007, les SAFER ne sont plus exonérées de TVA sur les cessions immobilières qu'elles effectuent (TVA sur la marge due par les marchands de biens).
Taxe locale d'équipement (art 137)
Les conseils municipaux sont autorisés à exonérer
de TLE les constructions de serre de production agricole dont le
permis de construire a été délivré entre le
1er janvier 1996 et le 31 décembre 1998, date
à compter de laquelle l'ensemble des bâtiments agricoles
ont été exonérés de TLE.
Cette exonération est subordonnée à une
décision du conseil municipal prise avant le 31 décembre
2008. Elle est d'application rétroactive et ouvre droit à
restitution de la taxe mise à la charge des
bénéficiaires de permis de construire délivrés
entre le 1er janvier 1996 et le 31 décembre
1998.
Droits de mutations à titre onéreux applicables aux biens agricoles (art 6)
Le présent texte apporte deux précisions sur le champ d'application du droit fixe de 125 € prévu à l'article 732 du CGI.
1) Vente de biens
mobiliers dépendant d'une exploitation agricole
Jusqu'à présent, les cessions de cheptels et autres biens
mobiliers dépendant d'une exploitation bénéficiaient
du droit fixe sous réserve que la cession ne soit pas
corrélative à la vente totale ou partielle du
fonds.
Le droit fixe s'applique désormais sous réserve que la
cession ne soit pas corrélative à la vente totale ou
partielle des terres. En revanche, il s'applique
également lorsque la cession des biens mobiliers est
concomitante à celle des bâtiments d'exploitation (qu'il
s'agisse d'une exploitation hors sol ou non).
2) Cession à
titre onéreux du fonds agricole
Les cessions à titre onéreux de fonds agricoles,
réalisées à compter du 7 janvier 2006, sont soumises
au droit fixe de 125 € même lorsqu'elles interviennent
concomitamment à la vente des terres agricoles dépendant
de l'exploitation.
En l'absence de cette précision le droit fixe n'aurait pu
s'appliquer car, en cas de vente corrélative avec les terres,
les éléments du fonds demeuraient des immeubles par
destination passibles du droit de vente d'immeubles (5%).
Droits de mutations à titre gratuit applicables aux parts de GFA (art 6)
Une précision
d'ordre rédactionnel est apporté à l'article
793-1-4° du CGI qui prévoit une exonération
partielle de droit de mutation à titre gratuit pour les parts
de GFA non exploitants.
La notion de " fonds agricole " est remplacée par " immeubles
à destination agricole " afin qu'il n'y ait pas de confusion
avec le fonds agricole créé par la loi d'orientation
agricole. Il est rappelé que l'exonération partielle ne
concerne que la fraction de la valeur nette des parts
correspondants aux biens donnés à bail à long terme
ou à bail cessible hors cadre familial.
Remboursement partiel de TIPP et TICGN (art 3)
Les mesures de remboursement partiel de taxe de consommation
sur le fioul domestique, le fioul lourd et le gaz naturel
utilisés à des fins agricoles, en vigueur depuis fin 2004
, sont reconduites pour l'année 2006 .
Le montant du remboursement s'élève à :
- 5 € par hectolitre
pour les quantités de gazole acquises entre le 1er janvier et
le 31 décembre 2006 ;
- 1,665 € par 100
kilogrammes net pour les quantités de fioul lourd acquises
entre le 1er janvier et le 31 décembre 2006 ;
- 1,071 € par
millier de kilowattheures pour les volumes de gaz acquis entre le
1er janvier et le 31 décembre 2006.
Taxe sur le chiffre d'affaires des exploitants agricoles (art 106)
Cette taxe, qui
remplace les anciennes taxes parafiscales ANDA, est composée
d'une partie forfaitaire et d'une partie variable fixée par
tranche de chiffres d'affaires hors TVA à 0,19% jusqu'à
370 000 € et 0,05% au-delà.
Afin de limiter le montant de la taxe due par les exploitants
agricoles à un certain pourcentage fixé à 120 % de
la cotisation de référence (total des sommes
acquittées pour l'année 2002 au profit de l'ANDA), un
mécanisme de plafonnement de la part variable a été
mis en place au titre de 2003 et des années suivantes. Le
présent article maintient le principe du plafonnement à
120% pour l'année 2007.
Loi portant engagement national pour le logement (n°2006-872 du 13 juillet 2006)
Deux mesures sont susceptibles d'intéresser les terrains
agricoles :
- l'article 24 autorise le conseil municipal à majorer la
valeur locative cadastrale des terrains constructibles situés
dans certaines zones urbaines. La valeur locative peut être
augmentée d'une valeur forfaitaire de 0,50, 1, 1,50, 2, 2,50,
ou 3 €/m2 , la majoration étant auparavant fixée
à 0,76 € au maximum par m2.
Cette mesure peut avoir un impact important sur le montant de la
taxe foncière sur les propriétés non
bâties.
- l'article 26 autorise les communes à instituer une nouvelle
taxe sur la première cession à titre onéreux de
terrains qui ont été rendus constructibles du fait de
leur classement par un document d'urbanisme. La loi de finances
pour 2007 étend aux établissements publics de
coopération intercommunale la possibilité d'instituer et
de percevoir cette taxe sous réserve de l'accord de l'ensemble
des communes qu'il regroupe.
Cette contribution, assise sur les deux tiers du prix de vente ,
est égale à 10% de ce montant (soit 6,2/3% du prix de
cession). Elle est due par le cédant.
La taxe forfaitaire ne s'applique pas aux cessions de terrains
devenus constructibles figurant à l'actif d'une entreprise
industrielle, artisanale, commerciale, agricole ou affectés
à l'exercice d'une profession non commerciale.
Loi n°2006-1772 du 30 décembre 2006 sur l'eau et les milieux aquatiques (art 84)
La principale mesure intéressant les agriculteurs est le
remplacement de la redevance élevage basée sur la
déclaration d'activité polluante par une redevance pour
pollution de l'eau dont le montant est de 3 € par unité
des gros bétail (UGB) à partir d'un seuil de 90 UGB (150
UGB en montagne) et d'un chargement de 1,40 UGB/ha de surface
agricole utilisée. Une franchise est appliquée pour les
quarante première UGB. La redevance sera triplée si
l'exploitation ne respecte pas les réglementations relatives
à la qualité des eaux et aux installations
classées.
En outre, la taxe générale sur les activités
polluantes applicable aux produits phytosanitaires est
transformée en une redevance pour pollution diffuse au profit
des agences de l'eau.
Le Directeur des affaires financières
et de la logistique :
François de LA GUERONNIERE