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MINISTERE DE L'AGRICULTURE ET DE LA PECHE
DIRECTION
GÉNÉRALE DE LA FORÊT ü Sous-direction des exploitations
agricoles |
DIRECTION GÉNÉRALE DE L'ENSEIGNEMENT ET DE LA RECHERCHE ü Sous-direction des politiques de formation |
CIRCULAIRE |
Date de mise en application :
immédiate |
Le Ministre de
l'agriculture et de la pêche |
Objet : Aide à la réinsertion professionnelle en
faveur des exploitants en difficulté et congé de
formation des chefs d'exploitation ou d'entreprise agricole.
Bases juridiques : loi 2006-11 du 5 janvier 2006
d'orientation agricole - décret n°88-529 du 4 mai 1988
(articles D. 352-15 à D. 352-21 du code rural) - décret
n° 2006-1628 du 18 décembre 2006 (art. D. 352-22 à
D. 352-30 du code rural).
Décision d'agrément C(2007)-1595 de la Commission
Européenne du 2 avril 2007 (Aide n°NN 75/B/2005 : aides
à la restructuration et à la réinsertion
professionnelle).
Résumé : Préciser les modalités de mise
en œuvre des dispositifs d'aide à la réinsertion
professionnelle et du congé de formation au profit des
exploitants en difficulté.
Mots-clés : agriculteurs en difficulté - aide
à la réinsertion professionnelle - congé de
formation
Annule et remplace la circulaire DEPSE/SDSA/C89 n°7014 du 16
juin 1989.
Destinataires |
|
Pour exécution : |
Pour information : |
La présente circulaire a pour
objet de préciser les modalités de mise en œuvre des
différentes mesures offertes au titre du dispositif existant
d'aides à la réinsertion professionnelle et intègre
les nouvelles dispositions relatives au congé de formation au
profit des chefs d'exploitation ou d'entreprise agricole (notion
introduite par la loi 2006-11 du 5 janvier 2006 d'orientation
agricole qui exclut les entreprises de travaux agricoles)
contraints de cesser leur activité pour des motifs
économiques.
Elle annule et remplace la circulaire DEPSE/SDSA/C89 n°7014 du
16 juin 1989.
Les exploitants agricoles rencontrant des difficultés
économiques sur leur exploitation, jugée sans perspective
de redressement en commission départementale d'orientation de
l'agriculture (CDOA) ou dans le cadre d'une procédure
collective de liquidation judiciaire par le TGI, et qui ne
remplissent pas les conditions d'éligibilité à la
préretraite, peuvent prétendre au bénéfice de
l'aide à la réinsertion professionnelle (ARP) régie
par le décret n°88-529 du 4 mai 1988 (art. D 352-15
à D 352-21 du code rural).
L'ARP comporte une prime de départ de 3.100 € par actif,
augmentée de 50% en cas de déménagement, et la
possibilité pour le bénéficiaire de suivre une
formation professionnelle rémunérée d'une durée
de 6 mois, pouvant être portée à 12 mois, lorsque la
formation suivie conduit à une qualification qui ne peut
être acquise sur une durée plus courte et si la
qualification acquise est porteuse d'emploi.
Afin d'améliorer la reconversion professionnelle des chefs
d'exploitation ou d'entreprise agricole en difficulté et sans
perspective de redressement, la loi d'orientation agricole du 5
janvier 2006 a créé le congé de formation (art. L.
353-1 du code rural). Ce dispositif consiste en une période de
formation qui peut être assortie d'un revenu d'accompagnement
fixé à 75% du SMIC précisé par le décret
n°2006-1628 du 18 décembre 2006.
L'aide à la réinsertion et le congé de formation
peuvent être cumulés par les seuls chefs d'exploitation
sauf en ce qui concerne les aides à la formation. Toutefois,
l'exploitant peut bénéficier du congé de formation
sans avoir bénéficié de l'aide à la
réinsertion professionnelle.
Il vous appartiendra de gérer les deux dispositifs dans le
cadre de l'enveloppe budgétaire qui vous sera allouée
chaque année sur le BOP 154 - action 3 (sous-action 33 : "
aides au départ " qui permet également de financer la
préretraite).
Il convient de rappeler que les crédits sont fongibles (aides
au départ, stages à l'installation, agridiff et dans la
limite de 20% pour le Ficia) et qu'il vous appartient de gérer
les priorités.
Vous voudrez bien me rendre compte sous le présent timbre des
éventuelles difficultés que pourraient susciter les
présentes instructions.
Le Directeur
général de l'enseignement |
Le Directeur
général de la forêt |
Sommaire
FICHE
N°1 Aide
à la réinsertion professionnelle
(ARP)
I. Conditions
d'éligibilité de l'exploitation
1. Reconnaissance des difficultés de
l'exploitation, sans perspectives de
redressement
2. Dispositions particulières
II. Conditions d'éligibilité du
demandeur
1. Nature et durée de l'activité du
demandeur
2. Engagements du demandeur
3. Dispositions particulières
III. Avantages liés à l'aide à la
réinsertion professionnelle
1. L'aide au départ
1.1. Montant et modalités de
versement
1.2. Dispositions particulières
2. Les aides à la
formation
2.1. Modalités de la formation
2.2. Dispositions
particulières
3. Plafond d'aides - cas particuliers
IV. Instruction des demandes
1. Retrait du dossier
2. Dépôt du dossier à
l'ODASEA
3. Examen du dossier par la CDOA
4. Décision préfectorale
V. Mise en paiement des aides par le
CNASEA
1. Primes de
départ
2. Aides à la formation
FICHE
N°2 Congé de formation
I.Conditions d'éligibilité du
demandeur
1. Conditions d'éligibilité à la
formation
2. Conditions d'éligibilité au revenu
d'accompagnement
II. Avantages liés à l'octroi du congé de
formation
1. Parcours de formation
1.1. Contenu
1.2.
Durée
1.3. Contractualisation
1.4. Protection sociale des stagiaires
2 - Le revenu
d'accompagnement
2.1.La demande
2.2. Le montant
2.3. Convention de règlement
2.4. Dispositions particulières
III. Instruction des
demandes
1. Retrait du dossier
2. Examen du dossier par la CDOA
3. Décision préfectorale
IV. Versement du revenu
d'accompagnement
ANNEXES
- Tableaux comparatifs des dispositifs et des règles de cumul
et de non cumul
- Article 74 de la loi n° 2006-1771 du 30 décembre 2006
de
finances rectificative pour 2006
- Imprimés de demande d'aides ARP et Congé de
formation
- Modèles de décisions d'octroi ou de refus des aides
sollicitées
FICHE N°1
Aide à la réinsertion professionnelle
Décret n°88-529 du 4 mai 1988 - art. D 352-15 à D 352-21 du Code rural
I. Conditions d'éligibilité de l'exploitation
1. Reconnaissance des difficultés de l'exploitation, sans perspectives de redressement
Le dispositif d'aide à la réinsertion
professionnelle s'adresse aux agriculteurs contraints de cesser
leur activité agricole, dès lors que :
▪ leur exploitation a été jugée inapte au
redressement, sur décision du préfet, après avis de
la section " agriculteurs en difficulté " de la commission
départementale d'orientation de l'agriculture (CDOA) ou
▪ leur exploitation a été soumise à
l'ouverture d'une procédure collective de liquidation
judiciaire devant le tribunal de grande instance (TGI).
La reconnaissance des difficultés aiguës de
l'exploitation sans perspective de redressement, repose sur le
principe suivant : l'actif de l'exploitation ne couvre pas
l'endettement lié à l'exploitation et ne permet pas de
financer une nouvelle période culturale.
Par ailleurs, au niveau local, des critères, définis sur
la base de ratios économiques, peuvent être établis
pour apprécier les réelles difficultés
économiques et financières du demandeur afin de
déterminer l'inaptitude de l'exploitation au
redressement.
2. Dispositions particulières
L'ARP peut être proposée par la CDOA dans le cadre
plus général du dispositif AGRIDIFF, lorsque la structure
ne justifie plus l'emploi de deux unités de travail, par
exemple, et que le redressement est conditionné au départ
de l'exploitation d'une personne travaillant à temps plein,
tel que le conjoint collaborateur ou l'aide familial.
Dans les cas de cessation d'activité liés à des
problèmes de santé (invalidité, handicap) ou à
des conditions familiales difficiles (divorce, séparation,
veuvage), ou lorsque l'outil de production ne peut répondre
aux exigences des directives communautaires, il ne peut être
accordé que le seul bénéfice des aides à la
formation (pas d'octroi de la prime de départ). L'examen de
ces dossiers devra faire ressortir que de réelles
difficultés économiques ont pu éventuellement
être aggravées par des problèmes de santé ou
familiaux, ou à l'inverse que des problèmes personnels
remettent en cause l'équilibre financier de l'exploitation
(par le coût de l'emploi d'une main d'œuvre
extérieure de remplacement, par exemple).
II. Conditions d'éligibilité du demandeur
1. Nature et durée de l'activité du demandeur
Pour bénéficier de l'aide à la réinsertion
professionnelle, le demandeur doit justifier de 5 années
d'activité agricole au sens de l'art. L. 311-1 du code rural (
(1) précédant immédiatement le dépôt de la
demande d'ARP, en qualité de :
o exploitant agricole ou
associé exploitant, à titre principal, affilié
à l'assurance maladie, invalidité, maternité des
personnes non-salariées des professions agricoles (AMEXA),
ou
o conjoint de chef d'exploitation à titre principal
participant au travaux ou de conjoint collaborateur,
bénéficiant à ce titre de l'AMEXA, ou
o aide familial bénéficiant de l'AMEXA.
2. Engagements du demandeur
Le bénéficiaire de l'aide à la réinsertion professionnelle doit s'engager à renoncer définitivement à travailler dans l'agriculture en qualité de chef d'exploitation ou d'entreprise agricole. Le bénéficiaire de l'aide à la réinsertion professionnelle peut toutefois conserver une parcelle de subsistance qui ne doit pas excéder un hectare de surface agricole utile pondérée (SAUP).
3. Dispositions particulières
Les conditions d'examen
d'éligibilité au bénéfice de l'ARP peuvent
être assouplies par le préfet dans les cas suivants
:
▪ si le demandeur est radié de la MSA depuis moins de 3
mois et n'a pas retrouvé d'emploi ;
▪ si le demandeur a été amené à
réduire son activité dans les 12 mois précédant
le dépôt de sa demande pour des motifs économiques
et financiers et est inscrit auprès de la MSA en qualité
de cotisant solidaire et n'a pas retrouvé d'emploi ;
▪ si le demandeur, radié de la MSA à la date de la
liquidation judiciaire de son exploitation, a été
autorisé, dans le cadre de cette procédure, à
poursuivre son activité jusqu'à la fin de l'année
culturale.
III. Avantages liés à l'aide à la réinsertion professionnelle
A compter de la décision préfectorale d'attribution de l'aide à la réinsertion professionnelle, le demandeur dispose d'un délai de deux ans pour cesser son activité (radiation MSA) et pour solliciter les différentes aides : primes de départ, de déménagement et aides à la formation (prise en charge des frais de formation et perception d'une rémunération pendant le stage).
1. L'aide au départ
1.1. Montant et modalités de versement
D'un montant de 3.100 €,
l'aide au départ peut être majorée de 50 % dans le
cas d'un changement de domicile. Elle est payée en plusieurs
fractions.
▪ La première fraction de 1.550 € est versée
dès la cessation d'activité de l'intéressé
;
▪ La seconde fraction de 1.550 € est versée lors
de l'entrée en stage, ou de l'embauche, ou à l'expiration
d'un délai maximum de 2 ans suivant la décision
préfectorale d'octroi de l'aide ;
▪ Un complément de 1.550 € peut être
alloué si le bénéficiaire, contraint de quitter son
lieu d'habitation, justifie d'un changement de domicile permanent
et définitif de résidence, intervenu dans le délai
de deux ans suivant l'octroi du bénéfice de l'ARP
( (2) ).
1.2. Dispositions particulières
Si la cessation d'activité
intervient plus de deux ans à compter de la date de la
décision préfectorale, une nouvelle demande doit
être déposée en vue d'obtenir, le cas
échéant, une nouvelle décision préfectorale
d'octroi de l'ARP. En effet, les conditions économiques
relatives à l'exploitation peuvent avoir évolué
pendant cette période.
En cas de non-respect par le bénéficiaire de son
engagement à ne plus revenir à l'agriculture en
qualité de chef d'exploitation ou d'entreprise agricole, il
peut être contraint de rembourser la prime de départ
qu'il a perçue, assortie des intérêts au taux
légal.
2. Les aides à la formation
Le bénéficiaire de l'ARP sera orienté en priorité vers un stage de formation agréé par le préfet de région. Si aucune offre de formation agréée n'est disponible dans le cadre du dispositif régional, le bénéficiaire pourra obtenir la prise en charge de ses frais de formation et de sa rémunération au titre d'un financement au titre du BOP 154 - action 3 (aides au départ). Cette possibilité doit toutefois rester très limitée.
2.1. Modalités de la formation
Le bénéficiaire de l'ARP a
la possibilité d'effectuer un stage de formation
professionnelle d'une durée de 6 mois. Cette durée peut
être portée à 12 mois, lorsque la formation suivie
conduit à une qualification qui ne peut être acquise sur
une durée plus courte et si la qualification acquise est
porteuse d'emploi.
Pendant sa formation, le stagiaire est rémunéré au
taux fixé par le code du travail pour la formation
professionnelle, en application du décret n°88-368 du 15
avril 1988 et bénéficie de la protection sociale au titre
de stagiaire de la formation professionnelle.
Le bénéficiaire de l'aide à la réinsertion
professionnelle a droit à une participation de l'Etat aux
frais de formation.
Pour bénéficier de la prise en charge des frais de
formation, le bénéficiaire doit impérativement et
préalablement être radié de la MSA.
Il convient de préciser que les frais d'hébergement et de
nourriture sont à la charge du bénéficiaire de
l'aide à la réinsertion professionnelle.
2.2. Dispositions particulières
Dans l'hypothèse où la
cession des terres ou de l'exploitation a été
initiée avant l'entrée en stage, le
bénéficiaire peut solliciter la prise en charge de ses
frais de formation avant d'être radié de la MSA. Dans ce
cas, le bénéficiaire doit attester sur l'honneur de son
intention de cesser toute activité sur l'exploitation.
Si le bénéficiaire de l'ARP interrompt la formation avant
son terme, le versement de la rémunération est suspendu
et le remboursement des sommes perçues peut être
exigé par décision du ministre de l'agriculture et de la
pêche.
3. Plafond d'aides - cas particuliers
Il peut être accordé, au
maximum :
▪ deux primes de départ par exploitation
(individuelle ou sociétaire),
Dans les GAEC, cette disposition s'applique dans la limite de trois
exploitations regroupées.
Exemple :
Dans un GAEC constitué de 4 exploitations regroupées
:
▪ 6 associés exploitants au maximum, quel que
soit leur statut (chef d'exploitation, conjoint ou aide familial),
pourront prétendre au bénéfice de la prime de
départ.
IV. Instruction des demandes
1. Retrait du dossier
Confronté à des difficultés économiques et souhaitant se reconvertir, l'agriculteur retire son dossier de demande d'aide(s) (cf. imprimé-type en annexe) à la DDAF du département où se situe le siège de l'exploitation agricole.
2. Dépôt du dossier à l'ODASEA
Le candidat dépose son dossier
auprès de l'ODASEA, chargé de la préparation de
l'instruction du dossier, du département où se situe le
siège de l'exploitation agricole, qui :
▪ établit, s'il y a lieu, un bilan de la situation
économique de son exploitation agricole : l'exploitation doit
être reconnue en difficulté. La réalisation d'une
analyse technico-économique, par un expert choisi par
l'exploitant sur une liste d'experts définie par le
préfet, permet de vérifier ces difficultés.
▪ vérifie si le
candidat peut prétendre à l'ARP, en justifiant des
conditions précisées aux points I et II.
Après avoir préparé l'instruction du dossier du
demandeur, l'ODASEA le transmet à la DDAF.
3. Examen du dossier par la CDOA
La DDAF enregistre la date de
réception du dossier complet :
- imprimé de demande d'aide à la réinsertion
professionnelle ;
- justificatif d'état civil (photocopie lisible de la carte
d'identité ou du livret de famille) ;
- le bilan de la situation économique de l'exploitation
agricole ;
- attestation MSA précisant le statut et la période
d'affiliation du demandeur,
- RIB ou RIP (ou copie lisible) au nom du demandeur.
La DDAF vérifie le respect des conditions
d'éligibilité du demandeur (cf. points I et II).
La DDAF soumet le dossier à l'avis de la CDOA.
La CDOA se prononce sur la situation de difficultés
économiques de l'exploitation et sur l'octroi ou le refus des
aides.
4. Décision préfectorale
Après avis de la CDOA, le
Préfet décide de l'octroi ou du refus de l'attribution
des aides demandées au titre de l'aide à la
réinsertion professionnelle dans le respect de l'enveloppe
budgétaire allouée au financement de la mesure et des
choix opérés au niveau local.
Au préalable, il demande l'engagement comptable des dossiers
correspondants auprès de la délégation
régionale du CNASEA (à titre transitoire, l'ARP et le
congé de formation, constituant des aides d'Etat, restent
gérées sous OCEAN), sur le BOP 154 - action 3
(sous-action 33 : " aides au départ ").
Il convient de rappeler que les crédits sont fongibles (aides
au départ, stages à l'installation, agridiff et dans la
limite de 20% pour le Ficia) et qu'il vous appartient de gérer
les priorités.
V. Mise en paiement des aides par le CNASEA
1. Primes de départ
▪ La première fraction de
1.550 € est versée sur justificatif de la cessation
d'activité agricole (attestation de radiation MSA).
▪ La seconde fraction de 1.550 € est versée à
l'issue de la formation sur justificatif de l'obtention d'un
diplôme ou sur présentation d'un document attestant que
le stage est achevé. Pour le bénéficiaire qui ne
suit pas de formation, la 2ème fraction est
versée sur justificatif d'un nouvel emploi. Si
l'intéressé n'est pas en mesure d'apporter ce
justificatif, la 2ème fraction est versée
à l'expiration d'un délai maximum de 2 ans suivant la
décision préfectorale d'octroi de l'aide.
▪ Le complément de 1.550 € est alloué si le
bénéficiaire, contraint de quitter son lieu d'habitation,
justifie d'un changement de domicile permanent et définitif de
résidence, intervenu dans le délai de deux ans suivant
l'octroi du bénéfice de l'ARP et attesté par la
fourniture des copies de factures EDF/GDF de sa nouvelle adresse ou
par la fourniture d'une attestation originale du maire de la
commune d'arrivée.
2. Aides à la formation
Pour bénéficier des aides
à la formation, le bénéficiaire de l'aide à la
réinsertion professionnelle doit faire part à la
délégation régionale du CNASEA de son souhait de
suivre un stage (intitulé, dates...). La formation
souhaitée doit être agréée par l'Etat ou la
Région. Si ce n'est pas le cas, la délégation
régionale doit demander un agrément individuel à la
Préfecture de Région.
La prise en charge des frais de formation est calculée à
partir d'un barème horaire variable selon le niveau de la
formation, à l'exception des formations spécifiques de
conduite qui sont prises en charge selon un forfait (permis B :
457,35 € - permis C : 2.439,18 € - permis D : 762,25
€ - permis EC : 6.097,96 €).
Ces frais sont payés directement par le CNASEA au centre de
formation selon les modalités en vigueur.
FICHE N°2
Congé de formation
Décret n°2006-1628 du 18 décembre 2006 - art. D 352-22 à D 352-30 du Code rural
Ce dispositif consiste en un parcours de formation en vue de
la reconversion professionnelle, qui peut être, le cas
échéant, assorti d'un revenu d'accompagnement.
Tout dispositif de droit commun qui peut s'avérer plus
favorable au demandeur en termes de revenus ou de formation, tel
que le contrat de professionnalisation pour adulte, le CIF-CDD
(congé individuel à la formation), ..., devra être
examiné avant de retenir le congé de formation.
Le congé de formation et l'aide à la réinsertion
professionnelle peuvent être cumulés, sous certaines
conditions, par les seuls chefs d'exploitation à l'exception
des aides à la formation (cf. tableau n°2 de l'annexe 1).
L'exploitant peut bénéficier du congé de formation
sans bénéficier de l'aide à la réinsertion
professionnelle.
I. Conditions d'éligibilité du demandeur
1. Conditions d'éligibilité à la formation
Pour postuler au seul bénéfice d'un parcours de
formation, le demandeur doit avoir été reconnu en
difficulté par le préfet (cf. paragraphe I de la fiche
n°1) et contraint de cesser son activité en qualité
de chef d'exploitation ou d'entreprise agricole (tout autre statut
est exclu).
2. Conditions d'éligibilité au revenu
d'accompagnement
Pour postuler au revenu d'accompagnement, le demandeur doit :
▪ Avoir eu le statut de chef d'exploitation ou d'entreprise
agricole pendant au moins cinq ans et avoir cessé son
activité agricole (attestation délivrée par la
MSA),
▪ Avoir choisi une formation répondant à l'un des
critères ci-dessous mentionnés à l'article L. 900-3
du code du travail :
o Formation enregistrée dans le répertoire national des
certifications professionnelles (RNCP),
Ou
o Formation reconnue dans les classifications d'une
convention collective (CQP - certificat de qualification
professionnelle, par exemple),
Ou
o Formation figurant sur une liste établie par
la commission paritaire nationale de l'emploi (CPNE) d'une branche
professionnelle,
et avoir obtenu l'accord de financement par un fonds de
formation,
▪ Etre inscrit en qualité de demandeur d'emploi,
▪ S'engager à renoncer définitivement à travailler dans l'agriculture en qualité de chef d'exploitation ou d'entreprise agricole.
II. Avantages liés à l'octroi du congé de formation
1. Parcours de formation
Les éléments suivants sont indiqués pour expliquer le parcours de formation. Aucune aide ne peut être mobilisée au titre du BOP 154 - action 3 " aides au départ " pour le financement de tout ou partie de ce parcours de formation.
1.1. Contenu
Outre la formation conduisant à un diplôme, un
certificat de qualification professionnelle (CQP), ..., le
demandeur peut bénéficier durant son parcours de
formation de différentes actions s'inscrivant dans la
circulaire DGEFP n° 2006/35 du 14 novembre 2006 du
ministère chargé de l'emploi et relative à l'action
de formation et aux prestations entrant dans le champ de la
formation professionnelle continue.
Le demandeur peut être aidé par l'ANPE et l'APECITA
(association pour l'emploi des cadres, ingénieurs et
techniciens de l'agriculture et de l'agroalimentaire ) ou tout
autre organisme d'orientation ou d'accompagnement pour
élaborer son parcours de formation. Ces organismes coordonnent
leurs actions pour optimiser le parcours d'accès à
l'emploi et préconisent l'organisme référent qui
assurera la contractualisation du parcours de formation avec le
financeur (OCA ou OPCA).
1.2. Durée
Le parcours de formation ne peut pas avoir une durée inférieure à 1 semaine, soit 30 heures de formation, consécutives ou non.
Le parcours de formation fait l'objet d'une convention entre
:
▪ le bénéficiaire,
▪ l'organisme de formation.
Cette convention décrit les étapes du parcours :
▪ les actions préalables et celles qui suivent les
actions de formation,
▪ les actions de formation prévues, leur durée,
date et lieu de déroulement.
Elle indique les actions relevant de l'art. L. 900-3 du code du
travail.
Elle est soumise à l'organisme de financement (OCA ou OPCA)
pour agrément selon les modalités définies par
celui-ci.
Elle précise en outre, qu'à l'exclusion des frais de
transport, d'hébergement et de restauration, aucun frais
inhérent au contenu de la formation (documents, photocopies,
protection individuelle de sécurité,...) ne peut
être à la charge du stagiaire.
1.4. Protection sociale des stagiaires
Durant toute période de formation qui relève de l'art. L. 900-3 du code du travail et qui est inscrite dans le parcours de formation, le stagiaire bénéficie de la protection sociale des stagiaires de la formation professionnelle.
2 - Le revenu d'accompagnement
2.1. La demande
Le revenu d'accompagnement doit être demandé
auprès du DDAF du siège de l'exploitation dans les douze
mois suivant l'arrêt de l'activité (date de radiation de
la MSA).
Après avis de la CDOA rendu dans le délai d'un mois
à compter de la date de réception du dossier complet par
le DDAF, le préfet décide de l'octroi de ce revenu, dans
la limite de l'enveloppe budgétaire allouée.
2.2. Le montant
Le revenu d'accompagnement est égal à 75% du SMIC
horaire multiplié par 35 heures par semaine. Il est versé
mensuellement pendant une durée cumulée qui ne peut
dépasser 12 mois.
Si au cours d'une semaine, le temps de formation est inférieur
à 30 heures, le revenu d'accompagnement dont peut
bénéficier le demandeur, est réduit en proportion
selon la formule suivante :
Schéma
2.3. Convention de règlement
Le CNASEA et l'organisme de financement (OCA ou OPCA) peuvent établir une convention pour que ce dernier effectue lui-même les opérations afférentes au revenu d'accompagnement (versement du revenu au bénéficiaire, déclarations aux organismes de protection sociale, ...).
2.4. Dispositions particulières
Si le bénéficiaire du congé de formation
interrompt la formation avant son terme, le préfet peut exiger
de la part du stagiaire, après examen des motifs de
l'arrêt de la formation, le remboursement des sommes
versées au titre du revenu d'accompagnement.
Le revenu d'accompagnement ne peut pas être cumulé avec
:
▪ l'allocation de préretraite accordée au titre
d'agriculteur en difficulté (dès lors que la mesure sera
à nouveau mise en oeuvre),
▪ les aides au financement de la formation professionnelle
dans le cadre de la réinsertion professionnelle prévue
aux articles D. 352-15 et suivants du code rural (ARP),
▪ le revenu minimum d'insertion (RMI),
▪ un avantage perçu dans le cadre de tout contrat de
travail, y compris les contrats de travail comprenant une formation
: contrat d'apprentissage, contrat de professionnalisation, CI-RMA,
contrat d'avenir, contrat d'accompagnement dans l'emploi, ...
▪ toute autre rémunération des stagiaires de la
formation professionnelle continue.
Dans les exploitations sous forme sociétaire, il ne peut
être accordé que deux revenus d'accompagnement aux
associés exploitants. Dans les GAEC, cette disposition
s'applique dans la limite de trois exploitations
regroupées.
Exemple : Un GAEC de 4 exploitations est reconnu en
difficulté ; seuls les chefs d'exploitation ou d'entreprise
agricole, de 3 exploitations sur les 4 constitutives du GAEC, sont
éligibles au revenu d'accompagnement, soit au maximum 6
dossiers.
III. Instruction des demandes
1. Retrait du dossier
Le dossier de congé de formation est retiré puis retourné complet à la DDAF du département du siège de l'exploitation.
2. Examen du dossier par la CDOA
La DDAF enregistre la date de réception du dossier complet
:
- imprimé de demande du revenu d'accompagnement du congé
de formation ;
- attestation de radiation MSA (précisant le statut et la
durée d'affiliation) ;
- justificatif d'état civil (photocopie lisible de la carte
d'identité ou du livret de famille) ( (3) ) ;
- le bilan de la situation économique de l'exploitation
agricole ( (4)
) ;
- attestation administrative d'inscription en qualité de
demandeur d'emploi ;
- convention de parcours de formation signée par les parties
;
- décision d'agrément de stage relevant de l' art. L.
900-3 du code du travail par l'OPCA ;
- RIB ou RIP (ou copie
lisible) au nom du demandeur ( (5) ).
La DDAF procède à l'examen du respect des conditions
réglementaires des demandeurs (cf. point I).
La DDAF soumet le dossier à l'avis de la CDOA qui se prononce
dans le délai d'un mois à compter de la date de
réception du dossier complet.
3. Décision préfectorale
Après avis de la CDOA, le
Préfet décide de l'octroi ou du refus de l'attribution du
revenu d'accompagnement du congé de formation, dans le respect
de l'enveloppe budgétaire allouée au financement de la
mesure et des choix opérés au niveau local.
Au préalable, il demande l'engagement comptable des dossiers
correspondants auprès de la délégation
régionale du CNASEA (à titre transitoire, l'ARP et le
congé de formation, constituant des aides d'Etat, restent
gérées sous OCEAN), sur le BOP 154 - action 3
(sous-action 33 : " aides au départ ").
Il convient de rappeler que les crédits sont fongibles (aides
au départ, stages à l'installation, agridiff et dans la
limite de 20% pour le Ficia) et qu'il vous appartient de gérer
les priorités.
IV. Versement du revenu d'accompagnement
Le versement du revenu
d'accompagnement est réalisé par la délégation
régionale du CNASEA, au vu de la décision
préfectorale d'octroi et après réception de
l'attestation de présence en formation transmise par
l'organisme de formation.
Pour les actions de formation se déroulant sur plusieurs mois,
une attestation de présence est adressée chaque mois par
l'organisme de formation à la délégation
régionale du CNASEA.
Toute interruption temporaire ou définitive de la formation
par le stagiaire, est notifiée par le centre de formation au
CNASEA et au préfet (DDAF).
( 1) ) L'article L. 311-1 du code rural dispose
que : " Sont réputées agricoles toutes les activités
correspondant à la maîtrise d'un cycle biologique de
caractère végétal ou animal et constituant une ou
plusieurs étapes nécessaires au déroulement de ce
cycle ainsi que les activités exercées par un exploitant
agricole qui sont dans le prolongement de l'acte de production ou
qui ont pour support l'exploitation. Les activités marines
sont réputées agricoles, nonobstant le statut social dont
relèvent ceux qui les pratiquent. Il en est de même des
activités de préparation et d'entraînement des
équidés domestiques en vue de leur exploitation, à
l'exclusion des activités de spectacle. "
( 2) 1) en outre, l'article 74 de la loi n° 2006-1771 du 30
décembre 2006 de finances rectificative pour 2006 prévoit
un crédit d'impôt en faveur des demandeurs d'emploi et
titulaires de minima sociaux qui déménagent pour
reprendre une activité salariée. Les conditions figurent
en annexe 2.
( 3) 1) sauf si l'intéressé a déposé une
demande d'ARP comportant le document.