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MINISTERE DE L'AGRICULTURE
ET DE LA PECHE
SECRÉTARIAT
GÉNÉRAL |
CIRCULAIRE SG/SAFSL/SDTPS/C2008-1542 Date: 06 octobre 2008 |
Date de mise en application :
Immédiate |
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Objet : Exonération partielle en début
d'activité des cotisations dues au régime de protection
sociale des personnes non salariées agricoles.
Bases juridiques : articles L.731-13 du code rural,
décret n2008-564 du 16 juin 2008 pris en application de
l'article 18 de la loi n 2007-1786 du 19 décembre 2007 de
financement de la sécurité sociale pour 2008; article
L.161-1-1 et D.161-1-1-1 du code de la sécurité
sociale.
Mots-cles : Exonération de cotisations Jeunes
Agriculteurs.
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Pour exécution
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Pour information
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L'article L.731-13 du code rural accorde aux jeunes chefs
d'exploitation et d'entreprise agricole, pendant cinq années,
et sous certaines conditions une exonération partielle des
cotisations dont ils sont redevables auprès du régime de
protection sociale des personnes non salariées agricoles. La
loi de financement de la sécurité sociale pour 2008 a
modifié l'article L.731-13 afin que cette exonération
soit suspendue et reportée pour les jeunes chefs
d'exploitation ou d'entreprise agricole qui interrompent
momentanément leur activité. Le décret n 2008-564 du
16 juin 2008 a fixé la durée maximale de l'interruption
d'activité permettant aux intéressés de
bénéficier de ce dispositif.
La présente circulaire a pour objet de préciser les
modalités d'application de l'exonération jeunes
agriculteurs. Elle annule et remplace la circulaire
DEPSE/SDPS/C2002-7005 du 7 février 2002.
1 - CHAMP D'APPLICATION
Le bénéfice des exonérations partielles est
réservé aux jeunes chefs d'exploitation ou d'entreprise
agricole, qu'ils soient affiliés au régime de protection
sociale des non salariés agricoles en fonction de la surface
de l'exploitation ou en fonction du nombres d'heures
consacrées à l'activité agricole.
Le droit aux exonérations est ouvert aux jeunes chefs
d'exploitation ou d'entreprise agricole, que leur activité
soit exercée à titre individuel ou à titre
sociétaire.
Les exonérations accordées sont attachées à la
personne même du chef d'exploitation ou d'entreprise et ne
peuvent être accordées qu'une fois. En conséquence
:
► un jeune chef qui a déjà bénéficié
des exonérations partielles au titre d'une activité
agricole ne peut obtenir les mêmes avantages
ultérieurement à l'occasion d'une nouvelle
installation.
► Toute personne remplissant les conditions requises
reprenant l'exploitation d'un bénéficiaire des
exonérations jeune agriculteur (JA) peut à titre
personnel bénéficier d'exonérations.
► En cas de passage à une coexploitation ou à un
régime sociétaire, le coexploitant ou l'associé d'un
chef d'exploitation bénéficiant des exonérations JA,
peut, s'il en remplit les conditions, bénéficier
lui-même d'exonérations.
2 - CONDITIONS REQUISES
Pour bénéficier d'une exonération partielle des
cotisations dont il est redevable pour lui-même,
l'intéressé doit être âgé de 18 ans au
moins et de 40 ans au plus à la date de son affiliation en
qualité de chef d'exploitation ou d'entreprise à titre
exclusif ou principal au régime de protection sociale des
personnes non salariées agricoles. Ainsi, le jeune agriculteur
peut prétendre au bénéfice de ce dispositif entre
son 18ème anniversaire et le jour précédant son
41ème anniversaire.
La limite d'âge de 40 ans est, le cas échéant,
reculée :
d'une durée égale au temps de service actif légal effectivement accompli, éventuellement prolongé par une période de maintien sous les drapeaux, exigée par les circonstances ;
d'un an par enfant à charge.
3 - DUREE DES EXONERATIONS
Le droit aux exonérations est ouvert pour une durée de
cinq ans à compter de la première année au titre de
laquelle des cotisations sont dues. Ainsi :
le jeune chef d'exploitation ou d'entreprise dont
l'affiliation intervient le 1er janvier bénéficie du
dispositif dès sa première année d'activité
;
le jeune chef d'exploitation ou d'entreprise dont
l'affiliation intervient en cours d'année civile, n'est
redevable de cotisations qu'à partir du 1er janvier qui suit
son affiliation du fait de l'application du principe
d'annualité. Dans ce cas, la première année
d'exonération est celle qui suit l'année au cours de
laquelle a eu lieu l'affiliation.
La loi de financement de la sécurité sociale pour 2008 a
mis en place un dispositif de suspension et de reconduction des
exonérations en cas de cessation momentanée de
l'activité professionnelle agricole. Ainsi, le jeune chef
d'exploitation ou d'entreprise agricole qui interrompt
momentanément son activité, pour quelque raison que ce
soit, alors qu'il se trouve dans la période des cinq
années d'exonération, peut demander la suspension et le
report du dispositif d'exonération jusqu'à la reprise de
son activité de chef d'exploitation ou d'entreprise
agricole.
Toutefois, pour ouvrir droit à ce dispositif de suspension et
de report, la cessation d'activité ne peut dépasser une
durée de 36 mois. Cette limite a été fixée par
le décret n2008-564 du 16 juin 2008.
En outre, une mesure transitoire (art. 2 du décret
susmentionné) est prévue pour les jeunes chefs
d'exploitation ou d'entreprise qui se trouvent en période de
cessation d'activité à la date de publication du
décret, soit le 18 juin 2008. Ceux-ci peuvent
bénéficier du dispositif à condition, d'une part que
la cessation d'activité ait débuté avant
l'expiration des cinq années d'exonération, d'autre part
qu'à la date du 18 juin 2008, la cessation d'activité
n'ait pas dépassé 36 mois.
4 - MONTANT DES EXONERATIONS
Les cotisations faisant l'objet d'exonérations sont
réduites de :
65% au titre de la première année ;
55% au titre de la deuxième année ;
35% au titre de la troisième année ;
25% au titre de la quatrième année ;
15% au titre de la cinquième année.
Le montant des exonérations est plafonné. Ce plafond est
revalorisé chaque année et fixé dans le décret
annuel relatif au financement du régime de protection sociale
des personnes non salariées agricoles.
5 - COTISATIONS CONCERNEES PAR L'EXONERATION
Le bénéfice de l'exonération partielle concerne
les cotisations techniques et complémentaires d'assurance
maladie, invalidité et maternité, de prestations
familiales et d'assurance vieillesse dont les jeunes chefs
d'exploitation ou d'entreprise sont redevables pour
eux-mêmes.
Ainsi, font l'objet d'une exonération partielle :
la cotisation personnelle d'assurance maladie
(AMEXA),
la cotisation individuelle d'assurance vieillesse
(AVI),
les cotisations d'assurance vieillesse agricole (AVA) et
d'allocations familiales.
A l'inverse, ne font pas l'objet d'exonération :
la cotisation retraite complémentaire
obligatoire,
la cotisation ATEXA due par le chef pour lui-même et
les membres de sa famille,
la cotisation invalidité du conjoint,
les cotisations d'assurance maladie dues pour les aides
familiaux et associés d'exploitation,
les cotisations vieillesse des collaborateurs
d'exploitation et des aides familiaux ou associés
d'exploitation,
les cotisations sur salaires dues, le cas
échéant, pour l'emploi de salariés.
Les cotisations réduites doivent être enregistrées
aux différents comptes techniques ou de gestion correspondant
aux cotisations dont le jeune agriculteur est redevable pour
lui-même.
Le montant des exonérations ainsi accordées doit
être porté à la connaissance des
intéressés. A cet effet, les formulaires utilisés
pour l'appel des cotisations sociales font apparaître, par
branche, le montant des cotisations qui seraient effectivement
payées par les jeunes chefs d'exploitation ou d'entreprise
agricole, s'ils ne bénéficiaient pas d'une
exonération partielle et le montant des cotisations qui leur
sont demandées.
6 - CAS PARTICULIER : CUMUL ACCRE- EXONERATIONS JEUNE AGRICULTEUR
L'article L.161-1-1 du code de la sécurité sociale
prévoit que les bénéficiaires de l'aide à la
création ou à la reprise d'une entreprise prévue
à l'article L. 5141-1 du code du travail ( dispositif ACCRE)
sont exonérés de cotisations d'assurance maladie,
maternité, vieillesse et décès et d'allocations
familiales.
Cette exonération porte sur une durée de douze mois et
est appliquée à des revenus plafonnés à 120% du
SMIC.
L'exonération ACCRE est une exonération totale d'une
durée de douze mois à compter de la date d'affiliation de
l'assuré alors que l'exonération partielle pour les
jeunes agriculteurs s'étend sur cinq années
décomptées en années civiles à compter de la
première année au titre de laquelle des cotisations sont
dues.
Il en résulte que, pour les jeunes chefs d'exploitation ou
d'entreprise qui remplissent les conditions prévues, les deux
dispositifs ACCRE et exonérations JA peuvent se juxtaposer
pendant quelques mois, voire à l'extrême, une année
entière si l'affiliation de l'intéressé est
intervenue au 1er janvier.
En conséquence, pour la première année au titre
de laquelle des cotisations sont dues, il convient d'appliquer de
façon concomitante les deux dispositifs :
Si l'intéressé a été affilié au
1er janvier de l'année N :
L'exonération ACCRE est appliquée pour la totalité
des 12 mois de l'année N. L'exonération JA, dont
l'application est concomitante, est appliquée aux cotisations
dues au titre de la part des revenus excédant le plafond de
120% du SMIC. Celles-ci seront donc réduites de 65%, taux
prévu pour la 1ère année d'exonération JA, dans
la limite du plafond d'exonération JA.
En N+1, l'exonération JA est appliquée au taux prévu
pour la seconde année d'exonération (soit 55%).
Si l'intéressé a été affilié
au cours de l'année N :
Du fait du principe de l'annualité, les cotisations
d'assurance maladie, vieillesse et prestations familiales ne sont
pas appelées au jeune chef d'exploitation au cours de
l'année N. Toutefois, l'exonération ACCRE commence à
courir à compter de la date d'affiliation de
l'intéressé et ce jusqu'à la fin du douzième
mois qui suit cette même date.
Dans le même temps, l'exonération JA commence à
courir au 1er janvier de l'année suivant celle au cours de
laquelle a eu lieu l'affiliation, soit au 1er janvier N+1.
En conséquence, si les revenus professionnels de
l'intéressé sont supérieurs au plafond fixé
à 120% du SMIC, le taux d'exonération JA prévu pour
la première année , soit 65%, est appliqué aux
cotisations dues au titre de la part des revenus excédant ce
plafond.
Pour la période restant à courir entre la fin du
12ème mois d'exonération ACCRE et le 31 décembre de
l'année N+1, seule est appliquée l'exonération JA au
taux de 65%, dans la limite du plafond prévu pour les
exonérations JA.
En N+2, l'exonération JA est appliquée au taux
prévue pour la seconde année d'exonération (soit
55%).
Cas des entreprises relevant du régime fiscal des micro-entreprises.
L'exonération ACCRE peut être prolongée de 12 ou
24 mois pour les créateurs ou repreneurs d'entreprises soumis
au régime des micro BIC ou micro BNC, dans la limite d'un
plafond de chiffre d'affaires (loi de cohésion sociale du
18/01/2005 - circulaire DGFAR/SDPS 5049 du 20 novembre 2006
modifiée par circulaire DGFAR/SDPS/C2008-5019 du 15 avril
2008).
Si le revenu professionnel est inférieur au montant
annuel du Revenu Minimum d'Insertion (RMI) : l'exonération est
totale.
Si le revenu professionnel est au plus égal à
1820 fois le montant horaire du SMIC :
l'exonération est totale pour les cotisations dues
sur la part du revenu inférieure au montant annuel du RMI
;
l'exonération est de 50% pour les cotisations dues
sur la part du revenu comprise entre le montant du RMI et 1820 fois
le montant horaire du SMIC.
Pour ces entreprises, le dispositif prévu en cas de
prolongation de l'ACCRE s'applique alors que les années
d'exonération JA continuent à courir. Ainsi, pendant
cette prolongation, les exonérations JA s'appliquent, au taux
correspondant aux années en cours, aux cotisations restant
dues au titre de la part des revenus excédant le plafond
prévu pour la prolongation de l'exonération ACCRE.
Le Directeur des
affaires financières, sociales |