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MINISTERE DE L'AGRICULTURE
ET DE LA PECHE
DIRECTION GÉNÉRALE DES
POLITIQUES AGRICOLE, AGROALIMENTAIRE ET DES TERRITOIRES |
SECRÉTARIAT
GÉNÉRAL |
CIRCULAIRE |
Date de mise en application :
immédiate |
Le Ministre de
l'agriculture et de la pêche |
Objet : Aides d'urgence d'allègement des charges
financières et sociales mises en place dans le cadre de la
Conférence sur la situation économique de
l'agriculture.
Résumé : La présente circulaire précise,
dans le cadre de la Conférence sur la situation
économique de l'agriculture du 12 novembre 2008, les
modalités de mise en œuvre et de gestion des mesures de
Fonds d'allégement des charges (FAC) et de prise en charge des
cotisations sociales mises en place à cette occasion.
Mots-cles : Plan d'urgence - Conférence sur la
situation économique de l'agriculture - FAC - Prise en charge
de cotisations sociales
Destinataires |
|
Pour exécution
: |
Pour information
: |
SOMMAIRE
1. Comité
départemental de mise en œuvre du plan
d'urgence
2. Fonds d'allègement des charges
(FAC)
a. Sélection des
bénéficiaires : conditions générales
d'accès aux mesures
b. Caractéristiques des différentes mesures de
FAC
c. Application du
Règlement (CE) n 1535/2007 de la Commission du 20
décembre 2007 dit " De minimis "
d. Procédure d'attribution du
FAC
3. Prise en charge des
cotisations sociales
4. Mobilisation des enveloppes
5. Délais
Dans le cadre de la Conférence
sur la situation économique de l'agriculture du 12 novembre
2008, plusieurs mesures d'urgence ont été
décidées. Les agriculteurs confrontés à
l'incapacité à faire face à leurs
échéances pourront bénéficier de prêts de
trésorerie ou d'allègement de charges financières et
sociales. L'Etat mobilise 75 M€ auxquels s'ajoutent les 15
M€ de la mutualité sociale agricole et l'effort des
banques.
Mesures d'ordre bancaire type FAC : 60 M€ budget de
l'Etat
- prise en charge partielle des intérêts d'un prêt
à court terme ;
- prise en charge partielle ou totale des intérêts de
2009 pour les prêts bonifiés ;
- prise en charge partielle ou totale des intérêts de
2009 pour les prêts non bonifiés.
Prise en charge des cotisations sociales : 15 M€ Etat + 15
M€ MSA
La présente circulaire a pour objet de préciser les
conditions de mise en œuvre de ces mesures. Dans l'attente de
la mise à disposition effective des crédits d'engagement
et de paiement (pour les mesures FAC), il vous est demandé de
préparer la mise en oeuvre de la mesure sur la base des
montants par département ci-annexés. Une circulaire
complémentaire précisera les modalités d'engagement
et de paiement au plus tard au moment de la mise en place des
crédits début janvier.
Pour la suite de la Circulaire, les mentions aux DDAF devront
s'entendre comme faisant également référence aux
DDEA.
1. Comité départemental de mise en œuvre du plan d'urgence
Il est installé un
Comité départemental de mise en œuvre du plan
d'urgence sous l'autorité du Préfet. Il est
composé des représentants des services de l'Etat
concernés (DDAF, délégation des offices
professionnels, Trésorerie, Direction des services fiscaux),
de la Banque de France, de la chambre d'agriculture, de la
profession agricole, des organismes de protection sociale (MSA),
ainsi que de l'ensemble des établissements de crédit
concernés par ces dossiers. Les collectivités locales
participant au financement de certaines mesures pourront être
associées au comité départemental.
Ce comité sera chargé d'examiner les possibilités
d'allègement des charges financières et sociales pour les
exploitations les plus en difficulté. Dans ce cadre seront
également examinées les exonérations partielles ou
totales de la taxe sur le foncier non bâti (TFNB).
2. Fonds d'allègement des charges (FAC)
a. Sélection des bénéficiaires : conditions générales d'accès aux mesures
Peuvent bénéficier des
mesures de soutien décrites dans cette circulaire, les
exploitants agricoles, les groupements agricoles d'exploitation en
commun (GAEC), les exploitations agricoles à
responsabilité limitée (EARL), les autres personnes
morales ayant pour objet l'exploitation d'un domaine agricole et
dont plus de 50 % du capital est détenu par des exploitants
agricoles à titre principal.
Une analyse au cas par cas de tous les dossiers sera effectuée
afin de réserver le soutien aux exploitants les plus en
difficulté.
L'effort de l'Etat porte prioritairement sur les éleveurs de
bovins viande et ovins viande, qui sont les principaux
bénéficiaires de ces mesures. Les enveloppes
départementales tiennent compte de ce ciblage : leur
répartition est fondée pour 80% sur un critère "
vaches allaitantes et ovins allaitants ", et pour 20% sur les
critères " maraîchage ", " viticulture hors AOC et AOP "
et " autres ".
Une attention toute particulière doit également être
portée aux jeunes agriculteurs et aux récents
investisseurs.
La transparence GAEC doit être prise en compte pour cette
mesure. Ainsi, les plafonds sont multipliés par le nombre
d'exploitations regroupées au sein du GAEC, dans la limite de
trois exploitations par GAEC.
b. Caractéristiques des différentes mesures de FAC
Les mesures mises en place dans le cadre de cette circulaire diffèrent des mesures FAC traditionnellement mises en place. Aussi, nous vous demandons d'être particulièrement vigilant sur leurs caractéristiques.
► Prise en charge des intérêts d'un
prêt à court terme
Le principe de cette aide est le suivant : l'établissement de
crédit met en place un crédit court terme dont les
caractéristiques sont encadrées. En contrepartie, l'Etat
prend en charge, par le biais du FAC, la plus grande partie des
intérêts, étant entendu qu'une partie reste à
la charge des exploitants.
Le prêt à court terme (durée maximale de 12 mois)
mis en place par l'établissement de crédit doit se baser
sur un taux de référence (EURIBOR à un an à la
signature du prêt pour les prêts). La charge respective
des intervenants est la suivante :
- Etablissement de crédit : 1,5 point ;
- Etat : 2,5 points si l'exploitant est jeune agriculteur, maximum
2 points s'il ne l'est pas (sous forme de FAC) ;
- Exploitant : en tout état de cause, l'exploitant aura à
sa charge un minimum de 0,5 point.
Le montant de réalisation de ce prêt sera au maximum de
20 000 € par exploitant, avec une possibilité de
dérogation au cas par cas pour les secteurs viticole et porcin
ainsi que pour les productions sous serre.
Dans le cadre de l'enveloppe qui sera attribuée au
département, le FAC interviendra exclusivement sous forme de
prise en charge des intérêts sur les échéances
du prêt à court terme mis en place dans le cadre de cette
mesure. Le montant de l'aide devra correspondre à la prise en
charge par l'Etat des intérêts bancaires correspondant
à 2,5 points pour un JA et 2 points ou moins pour un non JA,
sans toutefois aller en-deçà d'une participation
résiduelle de l'exploitant de 0,5 point.
Ex : EURIBOR à un an de 4,5%, taux bancaire de 3%, le FAC
prend en charge 83 % des intérêts pour un JA et au
maximum 66% des intérêts pour un non JA. La
modulation à la baisse n'est possible que pour les non
JA.
► Prise en
charge des intérêts de l'année 2009 des prêts
bonifiés
Dans le cadre de l'enveloppe qui sera attribuée au
département, le FAC interviendra exclusivement sous forme de
prise en charge d'intérêts sur les échéances
des prêts professionnels bonifiés à long et moyen
terme, d'une durée supérieure à 24 mois. La prise en
charge d'intérêts s'applique sur les intérêts
de l'année 2009. L'aide prendra en charge la totalité des
intérêts (toujours dans la limite du " de minimis ") pour
les jeunes agriculteurs. Pour les autres, la prise en charge pourra
être partielle.
► Prise en
charge des intérêts de l'année 2009 des prêts
non-bonifiés
Dans le cadre de l'enveloppe qui sera attribuée au
département, le FAC interviendra exclusivement sous forme de
prise en charge d'intérêts sur les échéances
des prêts professionnels non bonifiés à long et
moyen terme, d'une durée supérieure à 24 mois. La
prise en charge d'intérêts s'applique sur les
intérêts de l'année 2009. L'aide prendra en charge
la totalité des intérêts (toujours dans la limite du
" de minimis " cf. point 3) pour les jeunes agriculteurs. Pour les
autres, la prise en charge pourra être partielle
Dans le cadre d'un partenariat entre l'Etat et les
établissements de crédit, cette aide FAC est
conditionnée à la mise en place pour l'exploitant
demandeur d'un prêt de consolidation par l'établissement
de crédit.
Ce prêt de consolidation devra répondre aux
caractéristiques suivantes :
- durée maximum : 5 ans ;
- taux : 3,5 % ;
- différé d'amortissement : 1 an.
c. Application du Règlement (CE) n 1535/2007 de la Commission du 20 décembre 2007 dit " De minimis "
Le Règlement (CE) no 1535/2007
de la Commission du 20 décembre 2007 concernant l'application
des articles 87 et 88 du traité CE aux aides " de minimis
" dans le secteur de la production de produits agricoles
prévoit que les aides accordées à un exploitant ne
doivent pas excéder un plafond de 7 500 euros par
bénéficiaire sur une période de trois exercices
fiscaux.
Les aides de l'Etat de la présente circulaire sont soumises
à ce régime. Les bénéficiaires doivent en
être informés lors du versement de l'aide et le respect
du plafond doit être vérifié par la DDAF.
d. Procédure d'attribution du FAC
Concertation locale
Celle-ci doit être réalisée dans le cadre du
Comité de mise en œuvre du plan d'urgence
prévu au point 1 de la présente circulaire.
Dans le cadre de cette concertation, vous établirez des
critères permettant de cibler la mesure sur les seules
exploitations présentant de réelles difficultés pour
faire face à leurs échéances. Ces critères
devront être facilement quantifiables.
Vous pourrez ainsi utiliser les
critères suivants (liste non exhaustive) :
- le taux de spécialisation ;
- les ratios financiers (taux d'endettement, annuités sur EBE
par exemple) ;
- la baisse de marge ;
- les dettes fournisseurs.
Ces critères vous permettront de hiérarchiser les
demandes individuelles et de moduler les montants d'aide
distribués en fonction de leur degré de priorité et
de l'enveloppe mise à votre disposition.
Les mesures d'octroi systématique sont exclues.
Les données bancaires (par exemple, annuités)
nécessaires à cette instruction vous seront fournies,
à votre demande, par les établissements de
crédit.
Constitution et
pré-instruction des dossiers de demande par les
établissements bancaires
L'exploitant sollicitant du FAC doit s'adresser en premier lieu
à son établissement de crédit et lui communiquer la
situation comptable de son exploitation, ainsi que tout document
nécessaire à l'instruction du dossier, en tenant compte
de tous les critères définis localement. Dans le chiffre
d'affaires de l'exploitation, le chiffre d'affaires lié à
l'activité professionnelle dans laquelle l'exploitation est
spécialisée devra être clairement
identifié.
Les établissements de crédit sont tenus de présenter
au Comité départemental l'ensemble des dossiers qui leur
ont été soumis.
Les aides FAC, d'une façon générale, peuvent
être mises en place par l'ensemble des établissements de
crédit. Toutefois, pour celles mises en place par
l'intermédiaire d'un prêt bonifié (mesures 2b de la
présente circulaire), les banques doivent être
habilitées dans le cadre de la Convention d'habilitation
à distribuer des prêts bonifiés à l'agriculture
sur la période 2007-2013. Les mesures 2a et 2c seront ouvertes
aux établissements signataires de la charte.
La DDAF communique à l'établissement de crédit
toutes les informations complémentaires éventuellement
nécessaires pour la pré-instruction des dossiers
(liées par exemple aux critères locaux introduits dans le
cadre de la concertation locale).
L'établissement de crédit sollicité pour mettre en
place une aide FAC se verra remettre par le demandeur une
attestation sur l'honneur par laquelle il atteste ne solliciter
pour le même objet aucune autre aide auprès d'un autre
établissement bancaire. Cette déclaration sur l'honneur
doit être jointe au dossier du demandeur transmis à la
DDAF.
L'établissement de crédit complétera les
données fournies par le demandeur et la DDAF par ses propres
informations concernant l'endettement professionnel du demandeur
(éventuellement complétées par celles
afférentes à l'endettement professionnel auprès
d'autres établissements de crédit dans le cas de
demandeurs " multibancaires "), pour déterminer notamment les
ratios financiers établis dans le cadre de la concertation
locale.
Un état nominatif des demandes assorti, pour chacune d'elles,
des valeurs de critères généraux et locaux de
recevabilité, de l'assiette et du montant du prêt
proposé, est transmis par les établissements de
crédit à la DDAF pour instruction. La DDAF pourra
demander qu'une copie du dossier complet constitué par
l'établissement de crédit lui soit adressée afin de
pouvoir procéder à l'instruction.
3. Prise en charge des cotisations sociales
Dans le cadre du plan d'urgence
présenté au monde agricole ce 12 novembre, une enveloppe
exceptionnelle de crédits à hauteur de 30 millions
d'euros est destinée à prendre en charge les cotisations
sociales des chefs d'exploitations ou d'entreprises agricoles
confrontés à des difficultés financières
notamment du fait des crises bovines et ovines, de la crise des
fruits et légumes, de l'horticulture ainsi que de la crise
viticole.
Une attention particulière devra être également
portée aux jeunes agriculteurs et aux récents
investisseurs.
Ces prises en charge s'inscrivent dans le cadre de l'article L
726-3 du code rural dont les modalités de mise en œuvre
sont précisées à l'article R 726-1-4 du même
code. Elles sont attribuées dans les conditions définies
par la circulaire DGFAR/SDPS/C2007-5039 du 2 juillet 2007.
Les chefs d'exploitations ou d'entreprises agricoles dans une
situation particulièrement difficile peuvent déposer
auprès de leur caisse de mutualité sociale agricole une
demande de prise en charge de cotisations sociales. Les demandes
sont examinées au cas par cas par le comité
départemental qui décide de leur éligibilité et
fixe le montant de la prise en charge dans le cadre de l'enveloppe
attribuée au département, au vu de critères
définis en concertation avec la Caisse de MSA. Les
critères définis au paragraphe 2 peuvent notamment
être retenus.
Les prises en charge sont transmises au Conseil d'administration de
la Caisse de mutualité sociale agricole qui les
valide.
4. Mobilisation des enveloppes
Fonds d'allègement des charges
Une enveloppe nationale de 60
millions d'euros sera consacrée aux trois dispositifs de FAC
décrits dans la présente circulaire.
Une répartition départementale est annexée à la
présente circulaire. Une circulaire complémentaire
précisera au début du mois de janvier les conditions de
délégation de l'enveloppe.
Prise en charge des
cotisations sociales
L'enveloppe exceptionnelle de 30 millions d'euros mobilisée
pour les prises en charge de cotisations sociales provient pour 15
millions d'euros de crédits supplémentaires d'action
sanitaire et sociale de la mutualité sociale agricole (MSA) et
pour 15 millions d'euros de crédits d'Etat.
Je vous demande de réunir le
premier comité départemental dans les meilleurs
délais et de me rendre compte, au plus tard le 31
décembre 2008 des critères et des ratios financiers
que vous aurez retenus.
La circulaire complémentaire qui paraîtra au plus tard au
moment de la mise en place des crédits précisera
notamment les procédures spécifiques relatives à la
gestion du FAC, les modalités de contrôles et les dates
de mise en oeuvre.
Vous me tiendrez informé de tout cas
particulier ou toute difficulté rencontrés dans
l'application des dispositions de la présente
circulaire.
Le Ministre de
l'Agriculture et de la Pêche |