Photocopie électronique, cliquez sur l'icône |
MINISTERE DE L'AGRICULTURE, DE
L'ALIMENTATION, DE LA PECHE,
DE LA RURALITE ET DE L'AMENAGEMENT DU
TERRITOIRE
MINISTERE DE L'ECOLOGIE, DU
DEVELOPPEMENT DURABLE,
DES TRANSPORTS ET DU LOGEMENT
DIRECTION DES PÊCHES
MARITIMES ET DE L'AQUACULTURE |
DIRECTION GÉNÉRALE DE
L'AMÉNAGEMENT, |
CIRCULAIRE |
Date de mise en application :
immédiate |
La Ministre de
l'écologie, du développement durable, des transports et
du logement |
Objet : Diffusion de la Charte d'engagement pour le
développement durable de l'aquaculture française
Résumé :
La présente circulaire a pour
objet de diffuser la Charte d'engagement pour le développement
durable de l'aquaculture française, notamment à
l'attention des services chargés de la mise en œuvre des
dispositions législatives et réglementaires issues du
code. de l'environnement ainsi que de ceux qui ont à
connaître du suivi et de l'accompagnement des filières
piscicoles, continentale ou marine.
Mots-clés : charte, aquaculture
durable
DESTINATAIRES |
|
Pour exécution
: |
Pour information
: |
I. Rappel du contexte
La production
aquacole mondiale augmente constamment avec une croissance annuelle
de l'ordre de 8 à 10% (FAO 2007), confirmant qu'il s'agit
d'une activité stratégique comme source de
protéines. Aujourd'hui, près de la moitié du poisson
et plus du tiers de l'ensemble des animaux aquatiques
consommés dans le monde, essentiellement en Asie, proviennent
déjà de l'aquaculture et non plus de la pêche.
Le développement de l'aquaculture est toutefois le fait d'un
nombre limité de pays. Dans de nombreux Etats, elle ne
progresse pas ou peu. C'est le cas en France et dans d'autres Etats
membres de l'Union européenne.
Le secteur aquacole français a largement démontré
ses capacités de production et ses potentialités. Son
savoir-faire et la qualité de ses produits sont largement
reconnus. Pour autant, la production aquacole française de
mollusques et de poissons stagne voire diminue pour certaines
branches d'activité.
Les entreprises aquacoles françaises sont confrontées
à des contraintes fortes, tels la concurrence de plus en plus
grande pour l'accès à l'espace littoral et,
particulièrement pour la pisciculture, l'application de normes
environnementales plus strictes et un déficit d'image encore
trop important.
Face à l'enjeu que représente l'approvisionnement de la
population en protéines d'origine marine ou d'eau douce, le
développement de ce secteur économique est
nécessaire pour la sécurité alimentaire des
populations, que ce soit en France, en Europe ou dans le monde, en
complément des pêcheries de captures. L'aquaculture
constitue en outre un secteur créateur de richesses et
d'emplois (près de 20 000 emplois en France), structurant pour
les territoires littoraux et ruraux. Le potentiel de
développement du secteur recèle par ailleurs une
opportunité en termes de croissance verte (émergence de
l'aquaculture multi-trophique intégrée ou synergie entre
l'aquaculture offshore et le développement des
énergies marines renouvelables).
C'est pourquoi, il paraît souhaitable de conforter les
secteurs de production déjà bien implantés comme
l'ostréiculture et la salmoniculture dulçaquicole et
aider à lever les freins au développement de l'ensemble
des autres productions aquacoles, marines ou continentales.
Par ailleurs, le développement durable des filières
piscicoles est intrinsèquement lié à la
préservation des milieux naturels dont elles sont directement
dépendantes. Les efforts entrepris depuis de nombreuses
années par les entreprises aquacoles pour limiter leurs
impacts négatifs sur l'environnement (rejets dans les cours
d'eau, prélèvements d'eau notamment en période
d'étiage du fait de dérivations, rupture de
continuité écologique par des barrages ou obstacles
infranchissables, risque d'introduction d'espèces exotiques
dans les milieux aquatiques et pouvant présenter un potentiel
invasif) doivent être poursuivis pour permettre l'atteinte du
bon état écologique des cours d'eau ou des zones
estuariennes / côtières. Ces efforts génèrent
des coûts en termes d'investissements ou de développement
de pratiques ou procédures plus durables.
C'est dans ce contexte que le 11 février 2011, le
Ministère de l'Agriculture, de l'Alimentation, de la
Pêche, de la Ruralité et de l'Aménagement du
Territoire (MAAPRAT), le Ministère de l'Ecologie, du
Développement Durable, des Transports et du Logement (MEDDTL),
l'Office National de l'Eau et des Milieux Aquatiques (ONEMA), le
Comité Interprofessionnel des Produits de l'Aquaculture (CIPA)
et la Fédération Française d'Aquaculture (FFA) ont
signé ensemble une Charte d'engagement pour le
développement durable de l'aquaculture française (cf.
annexe I) et immédiatement installé le Comité
national de liaison institué par celle-ci.
La conclusion de cette charte illustre par ailleurs l'attention
portée par les services de l'Etat à la déclinaison
concrète des engagements issus des Grenelle de l'Environnement
et de la Mer au cours desquels il a été souligné que
l'aquaculture est une activité à la fois
génératrice et sentinelle de perturbations des
écosystèmes aquatiques et que ses externalités
positives peuvent interagir favorablement avec les efforts de
préservation de la biodiversité des habitats
associés aux sites d'élevage (zones humides
particulièrement sensibles, sites Natura 2000...).
Enfin, il convient de faire le lien entre cette circulaire et
l'obligation instaurée par l'article L. 923-1-1 du code rural
et de la pêche maritime d'élaboration de schémas
régionaux de développement de l'aquaculture marine,
organisant le recensement officiel des sites propices à ces
filières. Le décret d'application de cet article est en
cours de signature.
II. Objectifs de cette charte
Les objectifs de cette charte sont
notamment les suivants :
a. conforter les relations positives de travail entre tous les
partenaires signataires et les étendre aux organisations non
gouvernementales à vocation environnementale ou aux
associations de protection des consommateurs ;
b. faciliter l'application des normes environnementales par les
filières piscicoles (salmoniculture d'eau douce, pisciculture
marine, pisciculture d'étangs) ;
c. veiller à une approche aussi uniforme que possible de
celles-ci sur le territoire national.
A l'issue de la première réunion du comité national
de liaison, des groupes techniques thématiques associant des
représentants professionnels et des administrations ont
été constitués ; ces groupes ont pour mission de
proposer des solutions pragmatiques aux problématiques
rencontrées par les pisciculteurs dans le cadre de leur
activité quotidienne et de leurs relations avec les services
de l'Etat ou de l'ONEMA (police de l'eau, des installations
classées pour la protection de l'environnement, normes
applicables en matière de biosécurité des
installations dont sanitaires et zoo-sanitaires).
Les sujets suivants sont considérés comme prioritaires et
doivent faire l'objet de propositions au cours des prochains mois
:
d. application des notions de débit réservé pour les
ouvrages à vocation piscicole,
e. interaction du classement des cours d'eau avec
l'épidémiologie des maladies des poissons,
f. prédation du cheptel par le grand cormoran,
g. mise en œuvre des arrêtés applicables aux
piscicultures d'eau douce et diffusion de leur circulaire
d'application (arrêtés ministériels du
1er avril 2008, en cours d'adaptation, fixant d'une part
les règles techniques auxquelles doivent satisfaire les
piscicultures d'eau douce soumises à autorisation au titre du
livre V du code de l'environnement et d'autre part les
prescriptions générales applicables aux installations,
ouvrages, travaux ou activités soumis à déclaration
en application des articles L. 214-1 à L. 214-6 de ce
même code).
Des travaux seront engagés par la suite sur d'autres sujets
intéressant la filière, les deux ministères et
l'ONEMA, avec l'appui de l'institut technique agricole
compétent (ITAVI).
I. Déclinaison régionale de cette charte
Dans un premier temps, il vous est demandé de :
1. désigner un correspondant
'référent piscicole' au sein chaque direction
régionale, départementale ou service placé sous
votre autorité et ayant à connaître de ces questions
(DRAAF, DREAL, DIRM, DDT(M)... ; DAAF ou DM dans les
collectivités d'outre-mer) ;
2. contribuer à la diffusion de cette charte, auprès de
l'ensemble des partenaires intéressés, y compris les
associations de protection de l'environnement, ainsi que faciliter
sa mise en œuvre au niveau local ;
3. évaluer l'opportunité de mettre en place des
comités régionaux ou de bassin (prévus au II de la
charte), en vue de favoriser la concertation locale ;
4. formuler toute proposition destinée à faciliter
l'atteinte des objectifs de cette charte ;
5. faire connaître les éventuelles difficultés ou
problématiques particulières liées à
l'application de cette charte, au niveau régional ou
local.
De telles informations, destinées à constituer un
réseau et à nourrir la réflexion, seront transmises
par courrier électronique à la boîte
institutionnelle suivante :
bppc.dpma@agriculture.gouv.fr
Pour le Ministre de
l'agriculture, de l'alimentation, de la pêche, de la
ruralité et de l'aménagement du territoire |
Pour la Ministre de
l'écologie, du développement durable, des
transports |