MINISTERE DE L'AGRICULTURE,
DE L'ALIMENTATION, DE LA PECHE ET DES AFFAIRES RURALES
CHARTE DE LA QUALITÉ DE LA RÉGLEMENTATION
Afin de garantir une meilleure qualité de la réglementation, d'en faciliter l'application par les exploitations, les entreprises et les particuliers intéressés, ainsi que par les services de l'administration, les établissements publics et organismes sous tutelle et d'assurer, pour tous, une bonne sécurité juridique, le ministère de l'agriculture, de l'alimentation, de la pêche et des affaires rurales (MAAPAR) s'engage, par la signature du ministre, sur proposition des directeurs d'administration centrale, en présence des responsables des corps d'inspection et de contrôle, à :
I - CLARIFIER ET ALLEGER LA REGLEMENTATION
1°) En facilitant la
détermination du droit applicable par une intervention
rapide des textes d'application des nouvelles normes
(préparation en principe simultanée) ainsi que des
textes de transposition des directives
communautaires.
2°) En conduisant, lors de
l'intervention d'un nouveau règlement communautaire, une
réflexion sur les abrogations et modifications de normes
nationales nécessaires à la clarification du droit
applicable dans le domaine traité.
(ceci afin d'éviter une superposition d'obligations et de
veiller aux modalités de contrôle et
sanction)
3°) En recueillant de façon continue
les propositions de modification de dispositions
législatives et réglementaires devenues obsolètes,
posant des problèmes d'application ou dont le rapport entre la
charge de travail administratif et les effets attendus n'est pas
satisfaisant.
Le Service des affaires juridiques (SAJ)
et le Délégué à la simplification en feront la
synthèse et les complèteront le cas échéant, en
fonction des besoins révélés par l'évolution
des contentieux et des consultations dont le SAJ est saisi. Cette
procédure sera rappelée annuellement aux directions
d'administration centrale, aux services déconcentrés
(DRAF, DDAF, DAF, DRAM, DDAM et DDSV) ainsi qu'aux
établissements publics sous tutelle du ministère et aux
caisses centrales de la MSA. Les éventuelles demandes de
modification présentées par les usagers seront
également regroupées. Un point sera fait deux fois par an
lors d'une réunion de la Commission inter-directions de la
simplification (CODIS).
4°) En procédant, sous l'égide du Comité permanent de coordination des inspections (COPERCI), à un travail de réévaluation systématique des principaux domaines de réglementation du ministère, conformément à un programme triennal soumis à l'avis de l'ensemble des directions du ministère et à l'approbation du ministre.
II - ASSURER LA BONNE QUALITE DES NORMES PRODUITES
C'est à dire : des textes (lois, ordonnances, décrets, arrêtés) clairs, faciles à appliquer, qui n'engendrent pas de coûts et contraintes disproportionnés pour les usagers ou l'administration.
1°) En renforçant la
phase préalable à la décision d'édicter une
nouvelle norme :
Une bonne partie de la production
normative est contrainte (textes d'application de lois ou de
transposition de directives), la marge de manœuvre
laissée au rédacteur du texte pouvant toutefois
varier.
Les services du ministère veilleront, avant de prendre la
décision d'édicter une nouvelle norme, et dans la
mesure où ils conservent une marge de manœuvre :
- à ce que soient clairement énoncés le
problème à traiter, l'objectif poursuivi et
le public visé ;
- à ce que soit justifié le recours à une
nouvelle norme (évolution prévisible en l'absence de
norme, état du droit relatif au problème à traiter,
absence de solution alternative) ;
- à ce que soit justifié le niveau de norme
proposé, ainsi que les grandes lignes de son
contenu, les conditions de sa cohérence avec la
législation existante (recensement des textes à
modifier ou abroger, cohérence avec la réglementation
communautaire), et évaluée la nécessité de
mesures transitoires et de périodes d'adaptation ou
de simulation ;
- à ce que soit autant que possible menée à ce
stade, une première concertation avec les services
chargés de l'application de la future norme et les
représentants des usagers.
L'objectif de la nouvelle norme, le public visé, et le contenu des mesures seront repris dans l'exposé des motifs ou le rapport au ministre ou au Premier ministre, qui attestera du bon déroulement de cette première phase en justifiant la nécessité du recours à un nouveau texte législatif ou réglementaire.
2°) En veillant dans la
phase de rédaction et de préparation des nouvelles
mesures :
- au respect des principes de la Charte de la
simplification du 3 juillet 2003 (avec notamment, le souci
d'économiser les nouvelles demandes d'information aux usagers)
;
Les projets de textes ayant une incidence sur le fonctionnement
des service ou les relations entre l'administration et les usagers
seront communiqués pour avis au Délégué à
la simplification, dans des conditions convenues entre celui-ci et
la direction compétente ; le délégué à la
simplification décidera, le cas échéant, de saisir
la CODIS.
- à la poursuite de la concertation avec les services
chargés de l'application et les représentants des
usagers ;
Une évaluation du coût économique et
administratif de la mesure sera recherchée.
- à la préparation simultanée du texte
consolidé ainsi que d'explications à destination des
services chargés d'appliquer la norme et des usagers
;
(l'objectif étant d'anticiper les
difficultés et de faciliter l'application ultérieure du
texte)
- à ce que soit envisagée
systématiquement la possibilité d'une mise en oeuvre
différée ou progressive de la nouvelle norme, afin de
mettre à profit ce délai pour l'information de l'ensemble
des personnes et des services intéressés sur les
nouvelles dispositions ;
- à la réalisation d'une étude d'impact
lorsque celle-ci a fait l'objet d'une décision
interministérielle ou si elle apparaît nécessaire au
service rédacteur ;
- au recueil de l'avis du Service des affaires juridiques
sur les projets de lois , ordonnances et décrets ;
(le moment de cette saisine et le délai de réponse du
service étant définis conjointement)
- à la mise au point simultanée des systèmes
d'information éventuellement nécessaires à
l'application du texte préparé ;
- à la définition d'indicateurs d'évaluation
des effets des mesures prévues.
(lorsqu'une évaluation quantitative de ces effets peut
être raisonnablement envisagée)
Une fiche attestant du respect des étapes ci-dessus énumérées accompagnera le projet de texte tout au long de son élaboration jusqu'à sa publication.
3°) En assurant un suivi
efficace des textes préparés par d'autres ministères
:
Lorsqu'ils seront saisis par un autre ministère
d'une demande d'avis sur un projet de texte, les services du MAAPAR
en accuseront réception en indiquant le délai dans lequel
la demande peut être traitée et le nom de la personne
chargée de l'étude du dossier. Une direction saisie
à tort retransmettra le texte aux services compétents. Il
en sera de même si plusieurs directions sont
concernées.
III - ASSURER LA BONNE APPLICATION DES NORMES PRODUITES
1°) En permettant aux
services un accès plus aisé aux textes qu'ils sont
chargés d'appliquer par :
- la poursuite de l'effort
de codification ;
- le regroupement sur l'intranet , sous forme de liens avec
des sites juridiques ou sous forme consolidée, avec, si
possible, un système de recherche par mots-clés, de
l'ensemble des textes nationaux et communautaires ainsi que des
traités internationaux applicables dans les domaines de
l'agriculture, de la forêt, de l'alimentation, de la
pêche et des affaires rurales ;
- l'optimisation du contenu du Bulletin officiel et de
NOCIA, ainsi que de leur commodité
d'accès.
2°) En facilitant la mise en
œuvre des nouvelles normes :
- les circulaires
d'application ne doivent pas ajouter au droit applicable ;
elles éviteront aussi de le paraphraser et de chercher à
traiter tous les cas de figure, afin de laisser leur pleine
responsabilité, une fois le cadre réglementaire connu,
aux responsables des services déconcentrés. Elles se
borneront à expliquer et commenter. On préférera des
guides de procédures dans tous les domaines où ce sera
possible.
Le délégué à la simplification sera
consulté sur les projets de circulaires ayant un impact sur le
fonctionnement des services ou les relations entre administration
et usagers, dans des conditions déterminées en accord
avec chaque direction.
- une aide systématique
à l'application des textes les plus importants sera mise
en place, selon des modalités adaptées.
Par exemple :
- réunions d'information et de
formation ;
- mise en ligne de réponses aux
questions les plus fréquemment posées ;
- boîte électronique questions - réponses
permettant des échanges entre directions auteur de la norme et
services d'application. (ouverte pour une durée limitée
à quelques mois, afin de respecter la déconcentration des
responsabilités) ;
- ouverture de forums
déconcentrés.
IV - METTRE DES MOYENS AU SERVICE DE CES OBJECTIFS
1°) Des aides aux services
rédacteurs :
- un " guide du rédacteur "
sera préparé par la responsable de la qualité de la
réglementation et disponible sur l'intranet : il sera
complété par des guides spécifiques pour les
principaux domaines de réglementation du ministère (ex :
guide du rédacteur de textes statutaires), ainsi que par une
grille d'évaluation de la qualité des
procédures prévues par la nouvelle norme ;
- des actions de formation des rédacteurs de normes
seront organisées par la Directrice du SAJ, responsable de la
qualité de la réglementation, avec le concours du
Délégué à la simplification et du
COPERCI.
2°) Un responsable, un point
de contrôle :
- le service rédacteur
désignera, pour chaque texte, un responsable, qui
s'assurera du bon déroulement de la procédure
d'élaboration de la norme et de son application ;
- le bureau du cabinet, qui constitue un point de passage
obligé pour l'ensemble des textes réglementaires,
vérifiera la présence du rapport (prévu au
II-1°) justifiant le recours à une nouvelle norme,
ainsi que de la fiche de suivi (prévue au II-2°),
avant de transmettre pour publication ou de présenter à
la signature du ministre un projet d'arrêté ou de
décret.
En cas d'extrême urgence, le directeur de cabinet du ministre
pourra cependant autoriser le bureau du cabinet à transmettre
pour contreseing ou publication, un projet de texte ne disposant
pas d'une fiche de suivi complète.
3°) Une évaluation des
normes produites :
- l'effet des principales normes
sera évalué au plus tard à l'issue de la
troisième année civile complète d'application, en
fonction des indicateurs élaborés dès la
rédaction du texte (cf II, 2°) ;
- le COPERCI évaluera régulièrement l'ensemble du
droit applicable (cf I).
4°) Une évaluation
annuelle de l'application de la présente charte par
:
- l'utilisation d'indicateurs de suivi
(définis, selon le cas, au sein du ministère ou dans le
cadre interministériel) de la procédure
d'élaboration des normes (existence et remplissage de la fiche
de suivi...) ainsi que de l'évolution du volume des normes de
portée générale (articles de loi, ordonnances,
décrets et arrêtés réglementaires) ou de
circulaires produites ou supprimées annuellement ;
- une réunion-bilan annuelle du responsable de la
qualité de la réglementation avec les responsables des
corps de contrôle, les directeurs et le Délégué
à la simplification, dont le compte-rendu fera l'objet d'un
rapport au ministre et d'une présentation devant
les responsables des services déconcentrés.
Le 27 septembre 2004
Le ministre de
l'Agriculture, de l'Alimentation,
de la Pêche et des Affaires Rurales
Hervé GAYMARD