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MINISTERE DE L'EMPLOI, DE LA COHESION SOCIALE ET DU LOGEMENT

Secrétariat Général
Direction de l'administration générale et de la modernisation des services
Mission d'appui et de coordination des services déconcentrés

39-43, quai André-Citroën 75902- Paris Cedex 15
Suivi par : Odile LAUTARD
Tél : 01.44.38.36.09 - Fax :01.44.38.36.66

odile.lautard@dagemo.travail.gouv.fr

MINISTERE DE L'AGRICULTURE ET DE LA PECHE

Secrétariat Général
Service de la modernisation
Suivi par : Michel Barthas
Tel : 01.49.55.60.42
michel.barthas@agriculture.gouv.fr

Direction Générale de la Forêt et des Affaires Rurales
Mission d'inspection des services de l'ITEPSA
19, avenue du maine 75732 paris cedex 15
suivi par : jp le carlier de veslud

Tél : 01.49.55.44.23 - Fax : 01.49.55.81.84
jean-pierre.le-carlier-de-veslud@agriculture.gouv.fr

NOTE DE SERVICE / INSTRUCTION TECHNIQUE
SG/MICAPCOR 2006-2
SG/SM/N2006-1409
DGFAR/MISITEPSA/N2006-5013
Date: 28 avril 2006

Date de mise en application : 1er mai 2006

Le Ministre de l'emploi, de la cohésion sociale
et du logement
Le Ministre de l'agriculture et de la pêche
à
Messieurs les préfets de Dordogne et du Pas-de-Calais
Messieurs les directeurs départementaux du travail, de l'emploi et de la formation professionnelle de Dordogne et du Pas-de-Calais
Messieurs les directeurs départementaux de l'agriculture et de la forêt de Dordogne et du Pas-de-Calais
Madame et Monsieur les chefs des services de l'inspection du travail, de l'emploi et de la politique sociale agricoles de Dordogne et du Pas-de-Calais

 

Objet : expérimentation d'un rapprochement entre les services de l'inspection du travail, de l'emploi et de la politique sociale agricoles et les directions départementales du travail, de l'emploi et de la formation professionnelle.
Bases juridiques : circulaire du Premier ministre en date du 2 janvier 2006
Résumé : expérimentation d'un rapprochement entre les services de l'ITEPSA et les DDTEFP
MOTS-CLES : expérimentation, rapprochement, ITEPSA, DDTEFP

Destinataires

  • Pour exécution :
    Messieurs les préfets de Dordogne et du Pas-de-Calais

    Messieurs les directeurs départementaux du travail, de l'emploi et de la formation professionnelle de Dordogne et du Pas-de-Calais
    Messieurs les directeurs départementaux de l'agriculture et de la forêt de Dordogne et du Pas-de-Calais

    Madame et Monsieur les chefs des services de l'inspection du travail, de l'emploi et de la politique sociale agricoles de Dordogne et du Pas-de-Calais
  • Pour information :
    Madame et Monsieur les directeurs régionaux du travail, de l'emploi et de la formation professionnelle d'Aquitaine et du Nord-Pas de Calais
    Messieurs les directeurs régionaux de l'agriculture et de la forêt d'Aquitaine et du Nord-Pas de Calais
    Messieurs les chefs des services régionaux de l'inspection du travail, de l'emploi et de la politique sociale agricoles d'Aquitaine et du Nord-Pas de Calais

 

Les constats préalables
I - Organisation des services
II - Pilotage et suivi


Les présentes instructions ont pour objet d'en préciser les modalités et de définir les conditions de son évaluation à l'échéance.
Cette expérimentation s'inscrit dans le cadre des projets de réforme de l'administration départementale de l'Etat et ne préjuge en rien des décisions qui seront prises à son terme par le gouvernement.
Les constats préalables :
- L'harmonisation progressive de la réglementation du travail en agriculture avec celle de l'industrie et du commerce ne justifie plus une inspection du travail autonome.
- Le découpage par secteur d'activité (industrie, commerce, agriculture et transport) est de plus en plus complexe, et souvent arbitraire et sans fondement (scieries, IAA) : il est nécessaire de réduire les risques de contentieux et les interrogations sur des questions de compétence (silos portuaires, autoroutes, etc...).
- la réforme initiée en 1975 par la création du corps interministériel n'est pas aboutie.
Les avantages attendus du regroupement des services d'inspection du travail des ministères chargés du travail et de l'agriculture se situent sur trois plans.
A) Pour l'usager
- Rendre plus lisible l'action des services d'inspection du travail - un seul service, une seule adresse, une seule réponse - quel que soit le secteur d'activité.
- Rendre plus accessible aux entreprises agricoles, les aides de l'Etat en matière d'emploi et de formation professionnelle, conséquence de l'unification des instruments de la politique de l'emploi entre les mains des services du ministère du travail.
- Améliorer la qualité du service public lors des absences et vacances de poste.
B) Pour l'administration
- Simplifier l'organisation de l'Etat et mieux organiser son action dans le domaine du contrôle de la législation du travail, en particulier dans le champ santé sécurité au travail, en regroupant sous une seule autorité les agents chargés du contrôle.
- Renforcer la mission première de l'inspection du travail qui est le contrôle de l'application de la réglementation du travail, en développant les missions d'information et de conseil des partenaires sociaux par une approche généraliste et unifiée.
C) Pour les agents de contrôle
- Répondre à une attente des agents de l'ITEPSA qui, suite au drame de Dordogne, s'estiment isolés et soumis parfois aux pressions de la profession.
- Répondre au fait que dans de nombreux départements, la taille du service de l'ITEPSA est insuffisante (1 ou 2 agents de contrôle).
- Augmenter les capacités d'appui par la mobilisation de toutes les ressources disponibles sur les plans juridiques méthodologiques et techniques.
- Assurer à terme une meilleure gestion des absences et des intérims.
Ces avantages ne doivent pas cacher les risques potentiels que cette réforme peut engendrer, même s'il nous appartient, dans le cadre de ce projet, d'y apporter des réponses. En effet, les risques potentiels pourraient se manifester par :
- La réduction du nombre de contrôles dans le secteur agricole, notamment dans celui de la production et du nombre d'interventions des services d'inspection sur des risques spécifiques à l'agriculture (phytosanitaires par exemple), avec pour conséquence de réduire la protection due aux salariés agricoles. L'exemple des DOM, où les services sont unifiés depuis de nombreuses années, démontre cependant que ce risque n'est pas vérifié.
- La perte de l'échelon social départemental et de sa connaissance du terrain, des entreprises et des secteurs professionnels peut se traduire par une réduction de l'information du ministère de l'agriculture, concernant la situation sociale du secteur et rendre plus difficile, la mise en œuvre d'une politique autonome, tant en matière de réglementation du travail que de promotion de l'emploi.
L'expérimentation proposée dans la présente note vise un double objectif, celui d'améliorer le système actuel tout en limitant les risques identifiés ci-dessus. C'est pourquoi l'organisation prévue fixe les règles suivantes :
Le ministère de l'agriculture conserve :
- toutes ses prérogatives actuelles en matière d'élaboration et de contrôle de la réglementation du travail. Concrètement, ce rôle " politique " du ministère se traduit par le fait qu'il continue à donner des instructions aux services quant aux modalités d'application du droit du travail applicable au secteur agricole tel qu'il est défini aujourd'hui.
- toutes ses missions actuelles dans les domaines de la négociation collective et du règlement des conflits collectifs.
- sa qualité d'autorité hiérarchique des décisions des inspecteurs du travail ou des chefs de service de l'ITEPSA, ainsi que des DDTEFP lorsque le sujet concerne une entreprise du secteur agricole.

I - Organisation des services

A compter du 1er mai 2006, le service départemental de l'ITEPSA est placé sous l'autorité du DDTEFP.
a) Le transfert concerne l'ensemble des missions actuelles du service de l'ITEPSA : inspection du travail, emploi, protection sociale et secrétariat du contentieux ainsi que la totalité des agents (contrôle et secrétariat). La taille des services ne justifie pas l'éclatement de ses missions.
La mission inspection du travail s'exerce selon les règles fixées au sein de la DDTEFP. Le DDTEFP veillera à ce que le service ITEPSA, dans sa configuration " section agricole " tienne compte, dans ses actions, des priorités définies par le ministère de l'agriculture (actions prioritaires nationales notamment).
Pour ce qui est de la mission emploi :
- Elle relève de la compétence du DDTEFP.
- Le DDTEFP communique au DDAF, les informations qu'il détient concernant le secteur agricole et agro-alimentaire suivant des modalités fixées localement.
- Le DDTEFP communique au ministère de l'agriculture (sous-direction du travail et de l'emploi) et au DDAF, les fiches actions et alertes prévues par la circulaire du 22 mars 2005 (actions prioritaires emploi). Il collabore avec le coordinateur régional de l'emploi prévu par la circulaire interministérielle du 8 novembre 2004.
- La section agricole peut servir, en tant que de besoin, d'interface entre les deux directions.
Les missions protection sociale et contentieux continuent d'être exercées par le SDITEPSA qui rend compte au SRITEPSA.
b) Le personnel, dans son intégralité, demeure en fonction dans le service ITEPSA. Les agents conservent leurs statuts et modes de rémunération actuels (y compris les régimes indemnitaires).
Ils demeurent agents du ministère de l'agriculture et de la caisse de mutualité sociale agricole. Les modalités d'évaluation et de notation ne changent pas, sauf pour le chef de service dont l'évaluation est confiée au DDTEFP et la notation à la mission d'inspection des services de l'ITEPSA, après avis du DDTEFP.
c) Le service ITEPSA doit être installé, dans les plus brefs délais, dans les locaux de la DDTEFP.
- Dans le département du Pas-de-Calais, le déménagement interviendra avant la fin du premier semestre 2006.
- Dans celui de la Dordogne, avant la fin de l'année 2006.
Les coûts induits relatifs aux déménagements seront à la charge du ministère de l'agriculture, le ministère du travail assurant les coûts de location de nouveaux locaux.
Pour les années 2006 et 2007, les frais de fonctionnement du service, sur la base actuelle, demeurent à la charge de la DDAF qui devra, pendant toute l'expérimentation, en tenir la comptabilité. Le service ITEPSA conserve les véhicules de service dont il a aujourd'hui l'usage. Il bénéficie des réseaux informatiques des deux ministères.
La section agricole conserve les crédits dont dispose actuellement le SDITEPSA, au titre du TASS et du CDPSA.
d) La création de la " section agricole " dans chacune des deux DDTEFP concernées permet le maintien d'un interlocuteur privilégié pour le ministère de l'agriculture de façon à ce que celui-ci dispose de toutes informations nécessaires à son action.
La section agricole a une compétence sectorielle sur tout le département.
La responsabilité en est confiée à l'actuel chef du service départemental de l'ITEPSA.
Un arrêté pris en application de l'article 8 du décret n° 94-1166 du 28 décembre 1994 relatif à l'organisation et au fonctionnement des services déconcentrés du ministère du travail, de l'emploi et de la formation professionnelle, contresigné par le ministre de l'agriculture, créera deux sections, l'une en Dordogne, l'autre dans le Pas de Calais.
Un second arrêté met chaque agent public à disposition de la DDTEFP et les affecte dans cette section agricole. Il indique par ailleurs que l'actuel titulaire du poste de chef de SDITEPSA, conserve cette fonction.
En effet, dans l'attente de modifications réglementaires, le maintien du service départemental est rendu nécessaire pour préserver toutes les prérogatives liées à certaines décisions administratives de la compétence exclusive du chef de service de l'ITEPSA, relevant en particulier du livre VII du code rural (dérogations à la durée du travail ou au repos dominical - concernant la protection sociale, affiliation d'office par exemple).
La section agricole est identifiée comme telle, tant pour les partenaires sociaux agricoles que pour l'administration centrale du ministère de l'agriculture et de la pêche, qui conservent leur interlocuteur naturel habituel.
La section agricole, en Dordogne, continue à assurer le secrétariat du tribunal des affaires de sécurité sociale. L'ITEPSA du Pas de Calais ne l'assure pas actuellement. Dans les deux départements, elle continue à assurer les missions " protection sociale " (affiliation d'office par exemple).
Le DDTEFP assure désormais certaines décisions relevant précédemment du chef du service départemental. Par exemple, sans que la liste ne soit exhaustive, le refus d'autoriser la reprise de l'exécution du contrat d'apprentissage après suspension, l'interdiction de recruter des apprentis (Art. L. 117-5-1), les mises en demeure de l'article L. 231-5, le constat de carence des PSE (Art. L. 321-7), la suppression du comité d'entreprise (Art. L. 431-3)...
e) Le DDTEFP est mis, en tant que de besoin, sous l'autorité du ministère de l'agriculture, pour la mise en œuvre de ses politiques propres. Cela se traduit pour le ministère de l'agriculture, par l'envoi aux DDTEFP concernés de toutes les circulaires ou instructions particulières concernant l'ITEPSA. En retour les DDTEFP envoient au ministère de l'agriculture les rapports, statistiques ou autres informations demandées.

II - Pilotage et suivi

La mise en œuvre, ainsi que précisé dans la circulaire du Premier Ministre, et le suivi de l'expérimentation sont assurés par un comité national de pilotage et un comité d'appui technique.

1 - Le comité de pilotage, se réunissant tous les trois mois, est chargé de prendre toutes décisions nécessaires et de suivre l'avancement du projet dans les deux départements. Il est composé :
- des secrétaires généraux des ministères de l'agriculture et du travail, co-présidents,
- du comité d'appui technique (MICAPCOR, MISITEPSA et service de la modernisation)
- des représentants des services concernés (DDTEFP, SDITEPSA, DDAF, DRTEFP et SRITEPSA).
Le comité de pilotage prépare et valide le rapport prévu par les instructions du Premier ministre en procédant, au second semestre 2007, au bilan de l'expérimentation. Il propose les suites à donner au rapprochement des services de l'ITEPSA et des DDTEFP.
En cas de proposition d'extension, le rapport indique les dispositions de nature législative ou réglementaire à prendre, ainsi que les modalités opérationnelles nécessaires.

2 - Le comité national d'appui technique est composé :
- pour le ministère chargé du travail, de la MICAPCOR,
- pour le ministère chargé de l'agriculture, de la MISITEPSA et du Service de la modernisation.
Il assure le secrétariat du copil national, fait l'interface avec les deux ministères et a pour missions spécifiques :
- de préparer et de mettre en œuvre les décisions du comité de pilotage,
- de préparer les instructions ministérielles et interministérielles, après consultation éventuelle des services juridiques des deux secteurs,
- de répondre rapidement aux questions des services déconcentrés ne nécessitant pas une consultation du comité de pilotage,
- d'assurer un suivi régulier des deux sites expérimentateurs,
- d'alerter le comité de pilotage de toutes les difficultés.

3 - Les éventuelles difficultés organisationnelles ou de fonctionnement sont réglées au niveau local par accord entre les chefs de service concernés, en collaboration avec le comité d'appui technique.
Par ailleurs, des groupes de travail sont mis en place pour faire des propositions sur les thèmes présentant des difficultés particulières et décidés par le comité de pilotage. Il s'agit notamment des applications informatiques, de l'évolution nécessaire des missions de l'échelon régional ou des dispositions législatives et réglementaires qu'il conviendra de modifier dans l'hypothèse d'une extension du rapprochement.

4 - Il pourra, en tant que de besoin, être fait appel, aux inspections générales des deux ministères.

5 - Le directeur départemental de l'agriculture et de la forêt et le directeur régional du travail, de l'emploi et de la formation professionnelle doivent, dès le lancement de l'opération de rapprochement, réunir les comités techniques paritaires locaux et consulter, en tant que de besoin, ces instances.
Une réunion de concertation est organisée avec l'ensemble des organisations syndicales des deux ministères, afin de leur présenter, au-delà des réunions statutaires des instances représentatives, les modalités concrètes de ce rapprochement et de l'expérimentation. Le rapport final leur sera également présenté.
Vous voudrez bien me faire connaître, sous le présent timbre, toutes difficultés d'application de la présente instruction.

Jacques RAPOPORT

Dominique SORAIN

Alain MOULINIER

 

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