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MINISTERE DE L'EMPLOI, DE LA COHESION SOCIALE ET DU LOGEMENT Secrétariat
Général |
MINISTERE DE L'AGRICULTURE ET DE LA PECHE Secrétariat
Général |
Direction Générale de la Forêt
et des Affaires Rurales |
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NOTE DE SERVICE /
INSTRUCTION TECHNIQUE |
Date de mise en application : 1er mai 2006 |
Le Ministre de
l'emploi, de la cohésion sociale |
Objet : expérimentation d'un rapprochement entre les services de
l'inspection du travail, de l'emploi et de la politique sociale
agricoles et les directions départementales du travail, de
l'emploi et de la formation professionnelle.
Bases juridiques : circulaire du Premier ministre en date du
2 janvier 2006
Résumé : expérimentation d'un rapprochement
entre les services de l'ITEPSA et les DDTEFP
MOTS-CLES : expérimentation, rapprochement, ITEPSA,
DDTEFP
Destinataires |
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Les constats
préalables
I -
Organisation des services
II - Pilotage et suivi
Les présentes instructions ont pour objet d'en préciser
les modalités et de définir les conditions de son
évaluation à l'échéance.
Cette expérimentation s'inscrit dans le cadre des projets de
réforme de l'administration départementale de l'Etat et
ne préjuge en rien des décisions qui seront prises à
son terme par le gouvernement.
Les constats préalables :
- L'harmonisation progressive de la réglementation du travail
en agriculture avec celle de l'industrie et du commerce ne justifie
plus une inspection du travail autonome.
- Le découpage par secteur d'activité (industrie,
commerce, agriculture et transport) est de plus en plus complexe,
et souvent arbitraire et sans fondement (scieries, IAA) : il est
nécessaire de réduire les risques de contentieux et les
interrogations sur des questions de compétence (silos
portuaires, autoroutes, etc...).
- la réforme initiée en 1975 par la création du
corps interministériel n'est pas aboutie.
Les avantages attendus du regroupement des services d'inspection du
travail des ministères chargés du travail et de
l'agriculture se situent sur trois plans.
A) Pour l'usager
- Rendre plus lisible l'action des services d'inspection du travail
- un seul service, une seule adresse, une seule réponse - quel
que soit le secteur d'activité.
- Rendre plus accessible aux entreprises agricoles, les aides de
l'Etat en matière d'emploi et de formation professionnelle,
conséquence de l'unification des instruments de la politique
de l'emploi entre les mains des services du ministère du
travail.
- Améliorer la qualité du service public lors des
absences et vacances de poste.
B) Pour l'administration
- Simplifier l'organisation de l'Etat et mieux organiser son action
dans le domaine du contrôle de la législation du travail,
en particulier dans le champ santé sécurité au
travail, en regroupant sous une seule autorité les agents
chargés du contrôle.
- Renforcer la mission première de l'inspection du travail qui
est le contrôle de l'application de la réglementation du
travail, en développant les missions d'information et de
conseil des partenaires sociaux par une approche
généraliste et unifiée.
C) Pour les agents de contrôle
- Répondre à une attente des agents de l'ITEPSA qui,
suite au drame de Dordogne, s'estiment isolés et soumis
parfois aux pressions de la profession.
- Répondre au fait que dans de nombreux départements, la
taille du service de l'ITEPSA est insuffisante (1 ou 2 agents de
contrôle).
- Augmenter les capacités d'appui par la mobilisation de
toutes les ressources disponibles sur les plans juridiques
méthodologiques et techniques.
- Assurer à terme une meilleure gestion des absences et des
intérims.
Ces avantages ne doivent pas cacher les risques potentiels que
cette réforme peut engendrer, même s'il nous appartient,
dans le cadre de ce projet, d'y apporter des réponses. En
effet, les risques potentiels pourraient se manifester par :
- La réduction du nombre de contrôles dans le secteur
agricole, notamment dans celui de la production et du nombre
d'interventions des services d'inspection sur des risques
spécifiques à l'agriculture (phytosanitaires par
exemple), avec pour conséquence de réduire la protection
due aux salariés agricoles. L'exemple des DOM, où les
services sont unifiés depuis de nombreuses années,
démontre cependant que ce risque n'est pas
vérifié.
- La perte de l'échelon social départemental et de sa
connaissance du terrain, des entreprises et des secteurs
professionnels peut se traduire par une réduction de
l'information du ministère de l'agriculture, concernant la
situation sociale du secteur et rendre plus difficile, la mise en
œuvre d'une politique autonome, tant en matière de
réglementation du travail que de promotion de l'emploi.
L'expérimentation proposée dans la présente note
vise un double objectif, celui d'améliorer le système
actuel tout en limitant les risques identifiés ci-dessus.
C'est pourquoi l'organisation prévue fixe les règles
suivantes :
Le ministère de l'agriculture conserve :
- toutes ses prérogatives actuelles en matière
d'élaboration et de contrôle de la réglementation du
travail. Concrètement, ce rôle " politique " du
ministère se traduit par le fait qu'il continue à donner
des instructions aux services quant aux modalités
d'application du droit du travail applicable au secteur agricole
tel qu'il est défini aujourd'hui.
- toutes ses missions actuelles dans les domaines de la
négociation collective et du règlement des conflits
collectifs.
- sa qualité d'autorité hiérarchique des
décisions des inspecteurs du travail ou des chefs de service
de l'ITEPSA, ainsi que des DDTEFP lorsque le sujet concerne une
entreprise du secteur agricole.
A compter
du 1er mai 2006, le service départemental de
l'ITEPSA est placé sous l'autorité du DDTEFP.
a) Le transfert concerne l'ensemble des
missions actuelles du service de l'ITEPSA : inspection du travail,
emploi, protection sociale et secrétariat du contentieux ainsi
que la totalité des agents (contrôle et
secrétariat). La taille des services ne justifie pas
l'éclatement de ses missions.
La mission inspection du travail s'exerce selon les règles
fixées au sein de la DDTEFP. Le DDTEFP veillera à ce que
le service ITEPSA, dans sa configuration " section agricole "
tienne compte, dans ses actions, des priorités définies
par le ministère de l'agriculture (actions prioritaires
nationales notamment).
Pour ce qui est de la mission emploi :
- Elle relève de la compétence du DDTEFP.
- Le DDTEFP communique au DDAF, les informations qu'il détient
concernant le secteur agricole et agro-alimentaire suivant des
modalités fixées localement.
- Le DDTEFP communique au ministère de l'agriculture
(sous-direction du travail et de l'emploi) et au DDAF, les fiches
actions et alertes prévues par la circulaire du 22 mars 2005
(actions prioritaires emploi). Il collabore avec le coordinateur
régional de l'emploi prévu par la circulaire
interministérielle du 8 novembre 2004.
- La section agricole peut servir, en tant que de besoin,
d'interface entre les deux directions.
Les missions protection sociale et
contentieux continuent d'être exercées par le SDITEPSA
qui rend compte au SRITEPSA.
b) Le personnel, dans son
intégralité, demeure en fonction dans le service ITEPSA.
Les agents conservent leurs statuts et modes de
rémunération actuels (y compris les régimes
indemnitaires).
Ils demeurent agents du ministère de l'agriculture et de la
caisse de mutualité sociale agricole. Les modalités
d'évaluation et de notation ne changent pas, sauf pour le chef
de service dont l'évaluation est confiée au DDTEFP et la
notation à la mission d'inspection des services de l'ITEPSA,
après avis du DDTEFP.
c) Le service ITEPSA doit être
installé, dans les plus brefs délais, dans les locaux de
la DDTEFP.
- Dans le département du Pas-de-Calais, le
déménagement interviendra avant la fin du premier
semestre 2006.
- Dans celui de la Dordogne, avant la fin de l'année
2006.
Les coûts induits relatifs aux déménagements seront
à la charge du ministère de l'agriculture, le
ministère du travail assurant les coûts de location de
nouveaux locaux.
Pour les années 2006 et 2007, les frais de fonctionnement du
service, sur la base actuelle, demeurent à la charge de la
DDAF qui devra, pendant toute l'expérimentation, en tenir la
comptabilité. Le service ITEPSA conserve les véhicules de
service dont il a aujourd'hui l'usage. Il bénéficie des
réseaux informatiques des deux ministères.
La section agricole conserve les
crédits dont dispose actuellement le SDITEPSA, au titre du
TASS et du CDPSA.
d) La création de la " section
agricole " dans chacune des deux DDTEFP concernées permet le
maintien d'un interlocuteur privilégié pour le
ministère de l'agriculture de façon à ce que
celui-ci dispose de toutes informations nécessaires à son
action.
La section agricole a une compétence sectorielle sur tout le
département.
La responsabilité en est confiée
à l'actuel chef du service départemental de
l'ITEPSA.
Un arrêté pris en application de l'article 8 du
décret n° 94-1166 du 28 décembre 1994 relatif à
l'organisation et au fonctionnement des services
déconcentrés du ministère du travail, de l'emploi et
de la formation professionnelle, contresigné par le ministre
de l'agriculture, créera deux sections, l'une en Dordogne,
l'autre dans le Pas de Calais.
Un second arrêté met chaque
agent public à disposition de la DDTEFP et les affecte dans
cette section agricole. Il indique par ailleurs que l'actuel
titulaire du poste de chef de SDITEPSA, conserve cette
fonction.
En effet, dans l'attente de modifications réglementaires, le
maintien du service départemental est rendu nécessaire
pour préserver toutes les prérogatives liées à
certaines décisions administratives de la compétence
exclusive du chef de service de l'ITEPSA, relevant en particulier
du livre VII du code rural (dérogations à la durée
du travail ou au repos dominical - concernant la protection
sociale, affiliation d'office par exemple).
La section agricole est identifiée comme telle, tant pour les
partenaires sociaux agricoles que pour l'administration centrale du
ministère de l'agriculture et de la pêche, qui conservent
leur interlocuteur naturel habituel.
La section agricole, en Dordogne, continue à assurer le
secrétariat du tribunal des affaires de sécurité
sociale. L'ITEPSA du Pas de Calais ne l'assure pas actuellement.
Dans les deux départements, elle continue à assurer les
missions " protection sociale " (affiliation d'office par
exemple).
Le DDTEFP assure désormais certaines décisions relevant
précédemment du chef du service départemental. Par
exemple, sans que la liste ne soit exhaustive, le refus d'autoriser
la reprise de l'exécution du contrat d'apprentissage
après suspension, l'interdiction de recruter des apprentis
(Art. L. 117-5-1), les mises en demeure de l'article L. 231-5, le
constat de carence des PSE (Art. L. 321-7), la suppression du
comité d'entreprise (Art. L. 431-3)...
e) Le DDTEFP est mis, en tant que de besoin, sous l'autorité
du ministère de l'agriculture, pour la mise en œuvre de
ses politiques propres. Cela se traduit pour le ministère de
l'agriculture, par l'envoi aux DDTEFP concernés de toutes les
circulaires ou instructions particulières concernant l'ITEPSA.
En retour les DDTEFP envoient au ministère de l'agriculture
les rapports, statistiques ou autres informations
demandées.
La mise en œuvre, ainsi que précisé dans la circulaire du Premier Ministre, et le suivi de l'expérimentation sont assurés par un comité national de pilotage et un comité d'appui technique.
1 - Le
comité de pilotage, se réunissant tous les trois mois,
est chargé de prendre toutes décisions nécessaires
et de suivre l'avancement du projet dans les deux
départements. Il est composé :
- des secrétaires généraux des ministères de
l'agriculture et du travail, co-présidents,
- du comité d'appui technique (MICAPCOR, MISITEPSA et service
de la modernisation)
- des représentants des services concernés (DDTEFP,
SDITEPSA, DDAF, DRTEFP et SRITEPSA).
Le comité de pilotage prépare et
valide le rapport prévu par les instructions du Premier
ministre en procédant, au second semestre 2007, au bilan de
l'expérimentation. Il propose les suites à donner au
rapprochement des services de l'ITEPSA et des DDTEFP.
En cas de proposition d'extension, le rapport indique les
dispositions de nature législative ou réglementaire
à prendre, ainsi que les modalités opérationnelles
nécessaires.
2 - Le
comité national d'appui technique est composé :
- pour le ministère chargé du travail, de la
MICAPCOR,
- pour le ministère chargé de l'agriculture, de la
MISITEPSA et du Service de la modernisation.
Il assure le secrétariat du copil national, fait l'interface
avec les deux ministères et a pour missions spécifiques
:
- de préparer et de mettre en œuvre les décisions du
comité de pilotage,
- de préparer les instructions ministérielles et
interministérielles, après consultation éventuelle
des services juridiques des deux secteurs,
- de répondre rapidement aux questions des services
déconcentrés ne nécessitant pas une consultation du
comité de pilotage,
- d'assurer un suivi régulier des deux sites
expérimentateurs,
- d'alerter le comité de pilotage de toutes les
difficultés.
3 - Les
éventuelles difficultés organisationnelles ou de
fonctionnement sont réglées au niveau local par accord
entre les chefs de service concernés, en collaboration avec le
comité d'appui technique.
Par ailleurs, des groupes de travail sont mis en place pour faire
des propositions sur les thèmes présentant des
difficultés particulières et décidés par le
comité de pilotage. Il s'agit notamment des applications
informatiques, de l'évolution nécessaire des missions de
l'échelon régional ou des dispositions législatives
et réglementaires qu'il conviendra de modifier dans
l'hypothèse d'une extension du rapprochement.
4 - Il pourra, en tant que de besoin, être fait appel, aux inspections générales des deux ministères.
5 - Le directeur départemental
de l'agriculture et de la forêt et le directeur régional
du travail, de l'emploi et de la formation professionnelle doivent,
dès le lancement de l'opération de rapprochement,
réunir les comités techniques paritaires locaux et
consulter, en tant que de besoin, ces instances.
Une réunion de concertation est organisée avec l'ensemble
des organisations syndicales des deux ministères, afin de leur
présenter, au-delà des réunions statutaires des
instances représentatives, les modalités concrètes
de ce rapprochement et de l'expérimentation. Le rapport final
leur sera également présenté.
Vous voudrez bien me faire connaître,
sous le présent timbre, toutes difficultés d'application
de la présente instruction.
Jacques RAPOPORT |
Dominique SORAIN |
Alain MOULINIER |