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MINISTERE DE L'AGRICULTURE ET DE LA PECHE |
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Direction générale
de la forêt et des affaires rurales |
Direction générale
de l'alimentation |
MINISTERE DE L'EMPLOI, DE LA COHESION SOCIALE ET DU LOGEMENT Direction des relations du
travail |
MINISTERE DES TRANSPORTS DE L'EQUIPEMENT, DU TOURISME ET DE LA MER Inspection générale
du travail des transports |
NOTE DE
SERVICE |
Date de mise en application :
immédiate |
Objet : prévention des
risques professionnels concernant les travailleurs susceptibles
d'être exposés à des volailles ou d'autres oiseaux,
vivants ou morts, suspects d'être atteints ou atteints
d'influenza aviaire à virus hautement pathogène, ou
à tout produit ou sous-produit susceptible d'être
contaminé, ou contaminé.
Bases juridiques : Code du travail : articles R. 231-60
à R. 231-65-3.
Arrêté du 4 novembre 2002 fixant les procédures de
décontamination et de désinfection à mettre en
œuvre pour la protection des travailleurs dans les lieux
où ils sont susceptibles d'être en contact avec des
agents biologiques pathogènes pouvant être présents
chez des animaux vivants ou morts, notamment lors de
l'élimination des déchets contaminés, ainsi que les
mesures d'isolement applicables dans les locaux où se trouvent
des animaux susceptibles d'être contaminés par des agents
biologiques des groupes 3 ou 4 (J.O. 13 décembre 2002).
Arrêté du 18 juillet 1994 fixant la liste des agents
biologiques pathogènes.
Résumé : plan gouvernemental " pandémie
grippale " : action des services déconcentrés concernant
la prévention des risques professionnels liés à
l'influenza aviaire à virus hautement pathogène.
Mots-clés : Influenza aviaire. grippe aviaire.
Sécurité et prévention des risques biologiques en
milieu professionnel. Sécurité et prévention des
risques liés à l'influenza aviaire. Sécurité
des travailleurs concernant les risques liés aux zoonoses.
Santé au travail. Pestes aviaires.
Destinataires |
|
Pour exécution : |
Pour information : |
Au niveau mondial, l'influenza
aviaire a pris une importance considérable suite à
l'apparition et à la propagation à partir de fin 2003
d'une épizootie (épidémie animale constatée
chez des oiseaux sauvages et dans les filières de volailles)
due à un virus H5N1 hautement pathogène pour les oiseaux
et volailles, dans le Sud-Est asiatique. La présence de foyers
d'animaux infectés sur le continent européen a
renforcé la crainte d'une éventuelle propagation de la
maladie animale vers la France.
La transmission du virus de l'influenza aviaire hautement
pathogène H5N1 à l'homme (risque de zoonose) est
jusqu'à présent rare mais peut être mortelle.
De plus, une préoccupation majeure en matière de
santé publique, réside dans la possibilité d'une
évolution de ce virus influenza aviaire hautement
pathogène H5N1, notamment par recombinaison avec celui de la
grippe humaine saisonnière, lui conférant un
caractère très contagieux pour l'homme, à l'origine
d'une épidémie mondiale de grippe humaine (pandémie
grippale).
Pour les experts, il convient cependant de distinguer les risques
pour la santé humaine liés à une épizootie
d'influenza aviaire à virus hautement pathogène H5N1, et
ceux liés à une pandémie de grippe humaine
:
· Le risque pour la
santé humaine provenant d'une épizootie d'influenza
aviaire à virus hautement pathogène H5N1 est faible, et
focalisé sur des professions spécifiques, ayant des
contacts fréquents et/ou étroits avec des volailles ou
d'autres oiseaux infectés ;
· La survenue en
Europe d'une épizootie d'influenza aviaire à virus
hautement pathogène H5N1 n'implique pas le début d'une
pandémie grippale humaine.
Dans ce contexte, le Gouvernement a intégré à son
plan gouvernemental " pandémie grippale " un volet
prévoyant la mise en œuvre de mesures renforcées de
prévention des risques professionnels concernant les
travailleurs susceptibles d'être en contact avec des volailles
ou d'autres oiseaux atteints d'influenza aviaire à virus
hautement pathogène.
Dans le cas du risque de transmission de l'influenza aviaire à
virus hautement pathogène de l'animal à l'homme, les
services déconcentrés des ministères chargés de
l'agriculture, des transports et du travail sont concernés,
dans la mesure où :
· le risque pour la
santé humaine touche avant tout les travailleurs exposés
à un foyer animal d'influenza aviaire à virus hautement
pathogène ;
· la réduction des
causes potentielles de propagation du virus au sein de la
population générale dépend de la qualité de la
prévention en milieu professionnel en cas de foyer
animal.
La présente note de service
précise les modalités de prévention des risques
professionnels liés à l'influenza aviaire à virus
hautement pathogène, ainsi que :
· les
entreprises concernées par ce risque de zoonose
;
· la sensibilisation et
l'action des services déconcentrés de l'inspection du
travail du régime général, du régime agricole
et des transports en matière de prévention des risques
liés à l'influenza aviaire à virus hautement
pathogène ;
· l'implication des
services de santé au travail et de prévention des risques
professionnels dans l'élaboration et la mise en application
des dispositifs préventifs.
Par ailleurs, elle fait le point sur :
· la
réglementation applicable en matière de lutte contre
l'épizootie et de prévention des risques professionnels
liées au risque biologique (fiches A et B)
;
· l'influenza aviaire
à virus hautement pathogène et les risques professionnels
(fiche 1) ;
· les modalités
techniques de prévention des risques professionnels liés
à l'influenza aviaire à virus hautement pathogène
(fiche 2 : absence de foyer ; fiche 3 : suspicion ou foyer
d'influenza aviaire à virus hautement pathogène).
Les éléments d'ordre scientifique figurant dans la
présente circulaire et dans ses fiches annexées
correspondent aux propositions faites par les experts
compétents et/ou sont fondés sur les avis rendus par
l'Agence française de sécurité sanitaire des
aliments (AFSSA), en l'état des connaissances actuellement
disponibles.
Sommaire
1
Repérage des entreprises concernées par les risques
liés à l'influenza aviaire à virus hautement
pathogène, et ciblées par la présente note de
service
2
Information, sensibilisation et organisation de l'action des
services déconcentrés de l'inspection du travail
:
3 Action des services
déconcentrés de l'inspection du travail en
agriculture
3.1
Sensibilisation des organisations professionnelles et des
entreprises
3.1.1. Action des services régionaux, en liaison avec les
services départementaux en direction des organisations
professionnelles et des chambres d'agriculture
:
3.1.2. Action des services déconcentrés de
l'inspection du travail en agriculture auprès des
entreprises
3.2 Veiller à la mise en œuvre des mesures
organisationnelles et techniques de prévention
3.2.1. Contrôle
systématique des entreprises auxquelles les services
vétérinaires feront appel dans le cadre du plan d'urgence
" pestes aviaires "
3.3 En cas de suspicion ou de foyer
3.3.1. Rôle du
directeur départemental des services vétérinaires
:
3.3.2. Rôle et conditions d'accès des services
d'inspection du travail en agriculture :
3.4
Calendrier
4
Action des services déconcentrés du régime
général et des transports
4.1 En l'absence de foyer d'influenza aviaire
:
4.2 En cas de suspicion ou de foyer d'influenza
aviaire
5 Le rôle des services de santé au travail
5.1 L'action en milieu
de travail
5.2
Surveillance médicale individuelle des salariés en dehors
de foyer suspecté ou détecté
5.3 Surveillance par
le médecin du travail des salariés en cas de suspicion ou
de foyer confirmé.
5.4 Déclaration de maladie à caractère
professionnel
ANNEXES
Fiche 1
Influenza aviaire à virus hautement pathogène et risques
professionnels
Fiche 2 Absence de suspicion ou de foyer d'influenza aviaire à
virus hautement pathogène et prévention des risques
professionnels : veille et anticipation
Fiche 3 Suspicion ou présence d'un foyer d'influenza aviaire
à virus hautement pathogène et prévention des
risques professionnels
Fiche A Cadre réglementaire
Fiche B Tableau récapitulant la réglementation du travail
applicable à la protection des travailleurs
Fiche à remplir
1 Repérage des entreprises concernées par les risques liés à l'influenza aviaire à virus hautement pathogène, et ciblées par la présente note de service
Les activités concernées par les risques
professionnels liés à l'influenza aviaire à virus
hautement pathogène sont mentionnées dans la fiche
1.
Dans le cadre de l'action des services déconcentrés de
l'inspection du travail, le ciblage des entreprises comprend
:
· les entreprises les plus importantes
d'élevage ou d'hébergement d'oiseaux ou de volailles,
ainsi que les zoos et animaleries hébergeant des oiseaux en
captivité ;
· les entreprises
associées dans le cadre du plan d'urgence " pestes aviaires "
par les directions départementales des services
vétérinaires, y compris en tant que prestataires de
services, à la lutte sanitaire contre un éventuel foyer
d'influenza aviaire : vétérinaires, entreprises
chargées du ramassage des volailles, de l'euthanasie, du
nettoyage et de la désinfection du lieu d'hébergement des
animaux infectés...
· les entreprises
d'équarrissage ;
· les entreprises
transportant, manipulant ou détenant à quelque titre que
ce soit des denrées, produits ou sous-produits qui pourraient
être déclarés suspects d'être contaminés
ou contaminés par la direction départementale des
services vétérinaires ;
· les
entreprises transportant, manipulant ou détenant à
quelque titre que ce soit des produits d'origine aviaire
importés de pays contaminés par le virus de l'influenza
aviaire à virus hautement pathogène.
Si les détenteurs d'un nombre important de volailles ou
d'oiseaux dépendent le plus souvent du régime agricole,
les autres entreprises sont susceptibles de relever du régime
général ou des transports. Dans ces diverses
activités, sont concernés aussi bien les salariés
permanents des entreprises que les salariés qui y
interviennent de manière temporaire, y compris à titre de
prestation de service, et qu'il conviendra d'identifier.
Il appartient à chaque chef de service régional de
l'inspection du travail, de l'emploi et de la politique sociale
agricoles d'étudier le ciblage, en liaison avec les DDSV de sa
région, des élevages, zoos ou animaleries, ainsi que
faire la liste des entreprises auxquelles les services
vétérinaires feront appel dans le cadre du plan d'urgence
" pestes aviaires ", y compris les sous-traitants, prestataires de
service et entreprises intérimaires.
Le chef du SRITEPSA communique ces informations aux services
déconcentrés de l'inspection du travail en agriculture de
son ressort, ainsi qu'aux DRTEFP et aux directions régionales
du travail des transports concernées, afin de déterminer
le service d'inspection du travail compétent.
2 Information, sensibilisation et organisation de l'action des services déconcentrés de l'inspection du travail :
Au niveau de chaque région, le
chef du SRITEPSA organise, en liaison avec les DDSV et les services
de santé au travail et de prévention des risques
professionnels de la mutualité sociale agricole, une
réunion de sensibilisation et d'information des services
déconcentrés de l'inspection du travail de l'agriculture,
à laquelle sont associés ceux relevant du régime
général et des transports.
L'objet de cette action est de :
· Faire un rappel
de la réglementation applicable en matière de risques
biologiques, et de risques liés aux zoonoses (arrêté
du 4 novembre 2002 fixant les procédures de
décontamination et de désinfection à mettre en
œuvre pour la protection des travailleurs dans les lieux
où ils sont susceptibles d'être en contact avec des
agents biologiques pathogènes pouvant être présents
chez des animaux vivants ou morts, notamment lors de
l'élimination des déchets contaminés, ainsi que les
mesures d'isolement applicables dans les locaux où se trouvent
des animaux susceptibles d'être contaminés par des agents
biologiques des groupes 3 ou 4 (J.O. 13 décembre 2002). Cet
arrêté fait l'objet d'une présentation accessible
sur le site intranet du ministère de
l'agriculture.
· Sensibiliser les
agents de contrôle à la connaissance des risques et
moyens de prévention des risques professionnels liés
à l'influenza aviaire à virus hautement
pathogène.
· Déterminer au
niveau déconcentré les entreprises agricoles devant faire
l'objet d'un contrôle ciblé, ainsi que les branches ou
organisations professionnelles devant faire l'objet d'une
sensibilisation à la prévention des risques liés
à l'influenza aviaire à virus hautement pathogène,
en fonction des priorités déterminées au point
3.
3 Action des services déconcentrés de l'inspection du travail en agriculture
L'action des services d'inspection
du travail auprès des entreprises dont les travailleurs sont
susceptibles d'être exposés à des volailles ou
d'autres oiseaux, vivants ou morts, ou leurs produits ou
sous-produits contaminés, a pour objet
:
· de sensibiliser les
organisations professionnelles et les entreprises aux risques
liés à une épizootie d'influenza aviaire à
virus hautement pathogène, et aux moyens de prévention
à mettre en œuvre ;
· de veiller
à la mise en œuvre des mesures d'anticipation,
organisationnelles et techniques, face à un éventuel
foyer d'influenza aviaire à virus hautement
pathogène.
Enfin, le rôle respectif des différents services de
l'Etat est précisé en cas de suspicion ou de
foyer.
3.1 Sensibilisation des organisations professionnelles et des entreprises
3.1.1. Action des services régionaux, en
liaison avec les services départementaux en direction des
organisations professionnelles et des chambres d'agriculture
:
Les services régionaux et départementaux de
l'inspection du travail en agriculture, en liaison avec les
services de santé au travail et de prévention des risques
professionnels des caisses de Mutualité sociale agricole
diffusent les messages relatifs à la prévention des
risques liés à l'influenza aviaire auprès
:
· des organisations
professionnelles de salariés et d'employeurs des filières
concernées présentes au niveau local, telles que les
comités interprofessionnels (dindes, pintades, canards,
oeufs...), les fédérations de l'aviculture ou de
productions avicoles...
· des chambres
d'agriculture ;
· des commissions
paritaires d'hygiène, de sécurité et des conditions
de travail ;
L'information des organisations professionnelles et des
filières au sens large est essentielle car elle a pour objet
de diffuser les messages de prévention, tant auprès des
employeurs de main d'œuvre que des non-salariés
agricoles.
La fiche " grippe aviaire ", élaborée et actualisée
par le groupe de travail comportant des représentants des
ministères chargés de l'agriculture, du travail, de la
santé, de l'environnement, ainsi que de l'INRS et de la CCMSA,
a été transmise aux services déconcentrés du
ministère de l'agriculture et de la pêche, et est
téléchargeable sur son site internet .
Elle peut être mise en ligne sur les sites des directions
régionales de l'agriculture et de la forêt qui le
souhaitent.
Cette fiche technique est destinée à servir de base aux
messages de prévention que vous mettrez en œuvre et
à être diffusée auprès des professionnels, de
même que les fiches 1, 2 ou 3 ou les annexes
réglementaires de la présente note de service.
3.1.2. Action des services déconcentrés
de l'inspection du travail en agriculture auprès des
entreprises
Pour les entreprises agricoles, en liaison
avec les services de santé au travail et de prévention
des risques professionnels des caisses de Mutualité sociale
agricole, les services départementaux de l'inspection du
travail, de l'emploi et de la politique sociale agricoles
sensibilisent les employeurs et les salariés agricoles par
l'intermédiaire des comités d'hygiène, de
sécurité et des conditions de travail et à
l'occasion des contrôles systématiques ou ponctuels dans
les établissements concernés.
Ils assurent la diffusion des documents d'information relatifs
à la prévention des risques professionnels liés
à l'influenza aviaire à virus hautement
pathogène.
Ils précisent en particulier à l'employeur que sa
démarche d'évaluation et de prévention des risques "
influenza aviaire " repose sur :
· l'anticipation
d'un éventuel foyer animal dans son établissement par les
mesures d'organisation, de formation et d'information des
travailleurs précisées à la fiche 2 de la
présente note de service ;
· une demande
d'intervention rapide du vétérinaire de l'élevage en
cas de symptômes ou de mortalité anormale et
inexpliquée des volailles ;
· la mise en
œuvre immédiate de mesures de protection collectives et
individuelles, dès lors que le vétérinaire estime
qu'il y a suspicion d'influenza aviaire dans l'élevage ou que
la DDSV informe l'entreprise qu'elle détient des produits
suspects d'être contaminés ou contaminés.
Les services déconcentrés rappellent que les risques
liés aux zoonoses, notamment à l'influenza aviaire,
doivent être pris en considération dans le cadre de
l'évaluation des risques et du document unique
d'évaluation des risques, et se traduire par un plan d'action
prévoyant des mesures à prendre pour la protection des
salariés exposés.
Les employeurs, comme les non-salariés agricoles, sont enfin
encouragés à solliciter les services de santé au
travail et de prévention des risques professionnels des
caisses de Mutualité sociale agricole pour qu'ils rappellent
les risques liés à l'influenza aviaire, les moyens de les
prévenir et la conduite à tenir en cas d'exposition des
salariés à des volailles ou d'autres oiseaux, vivants ou
morts, atteints d'influenza aviaire à virus hautement
pathogène ou de leur environnement souillé.
3.2 Veiller à la mise en œuvre des mesures organisationnelles et techniques de prévention
3.2.1. Contrôle systématique des
entreprises auxquelles les services vétérinaires feront
appel dans le cadre du plan d'urgence " pestes aviaires
"
A cette occasion les agents de contrôle devront
s'assurer auprès de l'employeur de la mise en œuvre des
mesures de prévention suivantes :
· l'actualisation du document unique d'évaluation des
risques ;
· les moyens
d'hygiène mis à disposition (eau, savon, moyens
d'essuyage à usage unique, vestiaires séparés,
trousse de première urgence...) et la formalisation des
consignes d'hygiène spécifiques (lavage des mains,
séparation des vêtements...) ;
· l'établissement de la liste des salariés amenés
à intervenir dans des locaux faisant l'objet d'une suspicion
d'influenza aviaire, et sa communication au médecin du travail
;
· la formation de ces
salariés, notamment aux consignes de port d'équipements
de protection individuelle, de déshabillage, et d'hygiène
à mettre en œuvre en cas de foyer d'influenza aviaire
;
· la demande d'une
visite médicale spécifique avec décision d'aptitude,
notamment pour le port d'appareil de protection respiratoire, pour
le ou les salariés inscrits sur la liste précitée
;
· l'achat et la mise
à disposition d'équipements de protection individuelle,
en nombre suffisant pour ces mêmes salariés
;
· les conditions
d'entretien, de nettoyage et de stockage de ces équipements de
protection individuelle.
3.2.2. Contrôle par sondage
des entreprises d'élevage ou d'hébergement de volailles
ou d'oiseaux, ou d'autres établissements susceptibles
d'être concernés par les risques liés à
l'influenza aviaire à virus hautement pathogène
La liste de ces établissements est déterminée au
niveau local, en fonction des activités présentes ou des
priorités définies lors de la réunion
précisée au point 2 de la présente note de
service.
Pour le régime agricole, il est demandé de réaliser
le contrôle d'un minimum de trois établissements
d'élevage ou d'hébergement de volailles ou d'oiseaux par
département, ainsi que toutes les entreprises agricoles
auxquelles les services vétérinaires feront appel dans le
cadre du plan d'urgence " pestes aviaires ".
Si les premiers contrôles réalisés montrent que les
entreprises concernées ont été suffisamment bien
informées des risques et que les principes de prévention
ont été correctement assimilés, il ne sera pas
nécessaire de poursuivre l'action. Si, au contraire, il
apparaît des manquements importants dans les mesures de
prévention prises, il conviendra de renforcer l'information
des entreprises du secteur concerné et de leurs organisations
professionnelles et de procéder à un nouveau
contrôle dans un délai de deux à trois semaines
après cette nouvelle campagne de sensibilisation.
Une fiche d'aide au contrôle est fournie à l'annexe de la
présente note de service.
3.3 En cas de suspicion ou de foyer
3.3.1. Rôle du directeur départemental
des services vétérinaires :
Le directeur
départemental des services vétérinaires informe,
dès la présence d'une suspicion :
· la
direction départementale des affaires sanitaires et sociales
(DDASS) ; celle-ci informe aussitôt la DRASS et la CIRE
;
· le service
départemental de l'inspection du travail, de l'emploi et de la
politique sociale agricoles, qui en informera aussitôt : le
chef du service régional de l'inspection du travail, de
l'emploi et de la politique sociale agricoles, le service de
santé au travail de la caisse de Mutualité sociale
agricole ;
· la direction
départementale du travail, de l'emploi et de la formation
professionnelle, qui en informera aussitôt la DRTEFP
;
· la direction
régionale du travail des transports.
Dans le cadre des actions prévues dans le plan d'urgence
vétérinaire relatif aux pestes aviaires, le directeur des
services vétérinaires veille à ce que les
modalités de prévention des risques professionnels
détaillées dans les fiches 2 et 3 soient respectées
pour les agents des services vétérinaires intervenant
dans l'établissement suspect ou dans le foyer
infecté.
3.3.2. Rôle et conditions d'accès des
services d'inspection du travail en agriculture :
En cas
de suspicion ou de foyer d'influenza aviaire à virus hautement
pathogène, l'accès de l'établissement est restreint
aux seules personnes indispensables.
Les services d'inspection du travail, conservent leur droit
d'accès à l'établissement tel qu'il est défini
par l'article L. 611-8 du code du travail, de même que le
médecin du travail au titre de l'article L. 717-5 du code
rural.
Cependant, sauf raison impérieuse de service, la présence
des services d'inspection du travail dans ces établissements
n'est pas souhaitable. Il est préférable d'effectuer,
autant que possible, des échanges avec l'entreprise par tous
moyens tels que courrier, télécopie, courriel...
En particulier, toute information et recommandation utile à la
protection des travailleurs sera diffusée le plus largement et
rapidement possible par les services déconcentrés de
l'inspection du travail auprès des entreprises
concernées.
Si sa présence lui apparaît indispensable dans
l'établissement, l'agent de contrôle devra en informer
préalablement le DDSV, porter les équipements de
protection individuelle et respecter les mesures d'hygiène
mentionnés à la fiche 3, ainsi que les prescriptions
établies par l'arrêté préfectoral de mise sous
surveillance ou de déclaration d'infection.
3.4 Calendrier
A réception de la présente note : diffusion des messages
et documents de prévention auprès des branches
professionnelles concernées.
Avant le 31 janvier 2006 : ciblage des entreprises à
contrôler et sensibilisation des agents de
contrôle.
Visites au sein des entreprises : avant le 30 juin 2006.
Pour les services déconcentrés de l'inspection du travail
en agriculture, une synthèse des contrôles sera
effectuée au niveau régional puis transmise au bureau
réglementation et sécurité au travail (conjointement
avec les fiches de contrôle).
4 Action des services déconcentrés du régime général et des transports
4.1 En l'absence de foyer
d'influenza aviaire :
Les services régionaux et départementaux du travail de
l'emploi et de la formation professionnelle et des directions
régionales du travail des transports, organisent en tant que
de besoin des actions d'information ciblées en direction des
entreprises relevant de l'inspection du travail du régime
général et des transports, pour celles qui réalisent
des prestations de service sur des sites où leurs
salariés peuvent être exposés au risque
d'épizootie d'influenza aviaire. Ces actions sont
réalisées en coordination avec l'ITEPSA ainsi que la
direction régionale de l'équipement (service transports),
et en lien avec les chambres consulaires et les organisations
professionnelles d'employeurs des territoires concernés.
Parallèlement, les agents de contrôle de l'inspection du
travail, après avoir identifié les entreprises
concernées en lien avec les services de l'ITEPSA, engageront
des actions de sensibilisation au siège de ces mêmes
entreprises sur des mesures de prévention adaptées à
ce risque, dans le cadre de visites d'entreprise s'inscrivant dans
des actions collectives ou individuelles de contrôle.
La fiche A rappelle la réglementation générale
relative au risque professionnel et les fiches 1 à 3
présentent les conseils de prévention adaptés au
risque influenza aviaire en distinguant deux phases et à
l'égard des secteurs les plus concernés.
A cette occasion les agents de contrôle devront s'assurer
auprès de l'employeur de la mise en œuvre des mesures de
prévention suivantes :
· actualisation du
document unique d'évaluation des risques ;
· moyens d'hygiène mis à disposition (eau, savon,
moyens d'essuyage à usage unique, vestiaires
séparés, trousse de première urgence...) et la
formalisation des consignes d'hygiène spécifiques (lavage
des mains, séparation des vêtements...)
;
· établissement de
la liste des salariés amenés à intervenir dans des
locaux faisant l'objet d'une suspicion d'influenza aviaire, et sa
communication au médecin du travail ;
· formation de ces salariés, notamment aux consignes de
port d'équipements de protection individuelle, de
déshabillage, et d'hygiène à mettre en œuvre en
cas de foyer d'influenza aviaire à virus hautement
pathogène ;
· demande d'une visite
médicale spécifique avec décision d'aptitude,
notamment pour le port d'appareil de protection respiratoire, pour
le ou les salariés inscrits sur la liste précitée
;
· achat et la mise
à disposition d'équipements de protection individuelle,
en nombre suffisant pour ces mêmes salariés
;
· conditions
d'entretien, de nettoyage et de stockage de ces équipements de
protection individuelle.
4.2 En cas de suspicion ou de
foyer d'influenza aviaire
Les services d'inspection du travail rappellent, au cours de leur
action de sensibilisation au siège de l'entreprise, que toute
intervention de prestation de service est soumise à
l'autorisation de la DDSV compétente.
Dans ce cas, le temps d'intervention sera limité au strict
nécessaire, et les salariés concernés devront avoir
bénéficié de l'ensemble des mesures de
prévention détaillées dans la présente
instruction (visites médicale spéciale, équipement
complet de protection, formation à la
sécurité...)
Les services d'inspection du travail, ont accès à
l'établissement tel qu'il est défini par l'article L.
611-8 du code du travail, de même que le médecin du
travail au titre de l'article R 241-41-2 du code du travail.
Cependant, sauf raison impérieuse de service, la présence
des services d'inspection du travail dans ces établissements
n'est pas souhaitable. Il est préférable d'effectuer,
autant que possible, des échanges avec l'entreprise par tous
moyens tels que courrier, télécopie, courriel, ...
En particulier, toute information et recommandation utile à la
protection des travailleurs sera diffusée le plus largement et
rapidement possible par les services déconcentrés de
l'inspection du travail auprès des entreprises
concernées.
Si sa présence lui apparaît
indispensable dans l'établissement, l'agent de contrôle
devra en informer préalablement le DDSV, porter les
équipements de protection individuelle et respecter les
mesures d'hygiène mentionnés à la fiche 3, ainsi que
les prescriptions établies par l'arrêté
préfectoral de mise sous surveillance ou de déclaration
d'infection.
5 Le rôle des services de santé au travail
5.1 L'action en milieu de travail
Dans le cadre de la réalisation de son action en milieu de
travail, le médecin du travail remplit son rôle de
conseiller du salarié et de l'employeur. Il aide ce dernier
à procéder à une évaluation des risques afin de
déterminer, en amont, les mesures de prévention
collective adéquates. Il informe sur les règles
spécifiques de prévention du risque biologique. Il
rappelle à l'employeur et aux salariés les règles
d'hygiène de base (lavage des mains...), le port des
équipements de protection individuelle, les modalités
selon lesquelles s'équiper et retirer l'équipement. Ces
informations peuvent être délivrées de manière
collective. Il est souhaitable qu'un document écrit rappelant
les mesures de prévention, rédigé par le
médecin du travail, soit affiché dans les locaux des
entreprises identifiées comme étant à risque.
Pour les entreprises agricoles, les conseillers de prévention
des caisses de la mutualité sociale agricole peuvent
également assurer ces missions.
Au titre de l'article L. 752-29 du code rural, les actions des
services de santé au travail et de prévention des risques
professionnels des caisses de Mutualité sociale agricole,
concernant la prévention des risques liés à
l'influenza aviaire, doivent être également menées
en direction des non-salariés agricoles.
5.2 Surveillance médicale individuelle des
salariés en dehors de foyer suspecté ou
détecté
La surveillance médicale individuelle sera adaptée pour
les salariés amenés à occuper un poste à risque
d'exposition à un virus d'influenza aviaire hautement
pathogène. La liste de ces salariés doit être
transmise préalablement par l'employeur. Le médecin du
travail devra donc s'assurer de leur aptitude au port des
équipements de protection individuelle, et les sensibiliser,
en complément de l'information collective dispensée, aux
consignes en matière de prévention à adopter en cas
de présence ou de suspicion d'un foyer d'influenza aviaire,
telles que définies aux fiches 2 et 3 de la présente note
de service.
Il convient de rappeler que les salariés peuvent
bénéficier d'un examen par le médecin du travail
à leur demande ou à celle de leur employeur.
Au titre des articles L. 717-2 et L 752-29 du code rural, les
non-salariés agricoles, leur conjoint et les membres non
salariés de leur famille, amenés à occuper un poste
à risque d'exposition à un virus d'influenza aviaire
hautement pathogène, peuvent également
bénéficier sur leur demande, d'une visite médicale.
Les non-salariés agricoles de la filière concernée,
sont invités à se rapprocher de leur caisse de
mutualité sociale agricole.
5.3 Surveillance par le médecin du travail
des salariés en cas de suspicion ou de foyer
confirmé.
Dans le cadre des prescriptions particulières d'hygiène
et de sécurité applicables aux travaux effectués
dans un établissement par une entreprise extérieure, le
médecin du travail de l'entreprise utilisatrice dans laquelle
il y a suspicion d'influenza aviaire en informe les médecins
du travail des entreprises extérieures, notamment ceux qui
interviennent dans le cadre d'une opération d'euthanasie
(ramassage d'oiseaux ou de volailles morts ou vivants, euthanasie,
nettoyage et désinfection des lieux d'hébergement des
oiseaux et équarrissage).
En l'absence de cas humain identifié, les salariés ayant
été en contact avec des volailles ou d'autres oiseaux
vivants ou morts, contaminés par le virus d'influenza aviaire
peuvent bénéficier d'une visite auprès du
médecin du travail, à leur demande.
En présence d'un cas humain possible ou confirmé, le
médecin du travail, informé par l'employeur de l'absence
pour cause de maladie du salarié, doit pratiquer un examen
médical, assorti éventuellement d'examens
complémentaires, pour tous les travailleurs susceptibles
d'avoir été exposés sur le même lieu de
travail.
Si parmi ces salariés potentiellement exposés à une
même source de contamination, il détecte un ou plusieurs
cas possibles, le médecin du travail doit contacter sans
délai, pour leur signaler cette suspicion :
· le SAMU-Centre 15 de son département pour la prise
en charge diagnostique et thérapeutique du ou des patients
;
· la
DDASS en charge des investigations épidémiologiques, qui
informera la DDSV de cette évolution.
Le document "
Conduite à tenir devant des cas
possibles de grippe à nouvelle souche de virus grippal sans
transmission inter humaine (DGS - 28 novembre 2005) " en ligne sur le site du
Ministère de la santé et des solidarités,
détaille les éléments de prise en charge dans ce
cas.
Par ailleurs, il appartient au service de santé au travail de
rappeler aux employeurs, aux non-salariés agricoles et aux
travailleurs concernés l'importance de ne négliger aucun
symptôme grippal et d'orienter les personnes vers leurs
médecins traitants.
5.4 Déclaration de maladie
à caractère professionnel
Comme toute affection ne faisant pas l'objet d'un tableau de
maladie professionnelle, les éventuelles contaminations des
salariés par le virus de l'influenza aviaire (conjonctivites,
symptômes grippaux...), doivent faire l'objet, en application
de l'article L. 461-6 du code de la sécurité sociale,
d'une déclaration de maladie à caractère
professionnel par tout médecin qui peut en connaître
l'existence, notamment les médecins du travail. Concernant les
médecins du travail, il est recommandé d'adresser cette
déclaration au médecin inspecteur régional du
travail et de la main d'œuvre compétent, qui en assurera,
après vérification, la transmission à l'Institut de
veille sanitaire (InVS).
Ces affections peuvent également faire l'objet d'une demande
de reconnaissance comme maladie professionnelle au titre de
l'alinéa 4 de l'article L. 461-1 du code de la
sécurité sociale, s'il est établi qu'elles sont
essentiellement et directement causées par le travail habituel
de la victime et qu'elles entraînent le décès de
celle-ci ou une incapacité permanente au moins égale
à 25%. La demande devra être faite par le patient lui
même ou ses ayants-droit.
Il convient de rappeler que le code rural étend aux
non-salariés agricoles le régime de déclaration, de
reconnaissance et d'indemnisation des maladies professionnelles
dans des conditions très comparables à celles applicables
aux salariés agricoles, notamment les articles suivants
:
· déclaration :
articles L. 752-24, D. 752-65 et D. 252-66 du code rural
;
· reconnaissance du
caractère professionnel de la maladie : articles D. 752-8 et
suivants du code rural ;
· indemnisation :
articles D. 752-34 et suivants du code rural.
J'appelle votre attention sur la nécessité de faire
remonter à la DGFAR (bureau de la réglementation et de la
sécurité au travail), les informations nécessaires
concernant la mise en place de ces mesures. Vous voudrez bien aussi
informer, chacun pour ce qui le concerne, le directeur
général de la forêt et des affaires rurales, le
directeur des relations du travail, l'inspecteur général
du travail des transports, la direction générale de la
mer et des transports, des questions soulevées et
difficultés éventuelles de mise en œuvre de la
présente note de service.
Le Directeur Général de la
Forêt |
La Directrice Générale de
l'Alimentation |
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