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MINISTERE DE L'AGRICULTURE ET DE LA PECHE
Secrétariat
Général |
NOTE DE SERVICE SG/DAFL/SDAB/N2007-1522 Date: 20 mars 2007 |
Date de mise en application :
immédiate |
Le Ministre de
l'agriculture et de la pêche |
Objet : Lancement du contrôle interne budgétaire
et comptable.
Bases juridiques : Loi organique relative aux lois de
finances du 1er août 2001. Note du Secrétaire
général du 6 décembre 2006 diffusée par note de
service SG/DAFL/SDAB/N2006-1561 du 21 décembre 2006
MOTS-CLES : dispositif de contrôle interne
(qualité budgétaire et comptable)
Destinataires |
|
Pour exécution : |
Pour information : |
Introduction
1) en quoi consiste le contrôle interne
comptable (CIC) ?
1.1. le principe
1.2. les modalités du CIC
2) quels sont les enjeux du CIC ?
3) qui est concerné par le contrôle
interne comptable ?
4) comment procéder dans la structure
?
5) quelle organisation
?
5.1. le plan d'action
comptable ministériel (PACM)
5.2. quelle application du plan d'action dans les services
déconcentrés ?
5.3. quelle application du plan d'action dans les services
centraux ?
La présente note de service vise à
apporter à l'ensemble des services centraux et
déconcentrés du ministère de l'agriculture et de la
pêche les éléments nécessaires pour
appréhender le contenu de la démarche et apprécier
l'impact de son introduction dans le fonctionnement de ceux-ci.
Elle n'a pas pour but de servir de mode opératoire pour
déployer le Contrôle interne comptable dans ces
services.
Dans cette perspective, elle se propose de répondre aux
questions suivantes :
- en quoi consiste le
contrôle interne comptable (CIC) ?
- quels sont les enjeux du contrôle interne comptable ?
- qui est concerné
par le CIC ?
- comment procéder dans la structure ?
- quelle organisation ?
1) en quoi consiste le contrôle interne comptable (CIC) ?
1.1. le principe
Appréhendée du
point de vue de l'ordonnateur et du gestionnaire, la notion de
Contrôle interne comptable (CIC) s'entend au sens
large, puisqu'elle inclut la phase budgétaire d'engagement de
la dépense et l'appréciation de la conformité et de
la régularité des actes juridiques tant en matière
de dépense que de recette.
Le contrôle, dans ces domaines budgétaires et comptables,
n'est pas une fonction nouvelle, loin s'en faut. Son exercice
présentait toutefois jusqu'à présent deux
caractéristiques :
- il était pour une large part " externalisé ". En
effet, il était principalement centré sur la
présentation des dossiers au visa ou à l'avis du
contrôleur financier ;
- pour le reste, son exercice se confondait, en interne, avec
l'exercice du contrôle hiérarchique, selon des
modalités souvent assez peu formalisées.
Avec la LOLF la comptabilité de l'État se rapproche de
celle des entreprises (article 30 : " La comptabilité
générale de l'État est fondée sur le principe
de la constatation des droits et obligations. (...) Les règles
applicables à la comptabilité générale de
l'État ne se distinguent de celles applicables aux entreprises
qu'en raison des spécificités de son action ").
Dans le cas de l'entreprise, les différentes parties prenantes
(actionnaires, pouvoirs publics, fournisseurs...) ont
intérêt à ce que sa comptabilité soit
transparente, d'où une exigence de rigueur fondée sur un
certain nombre de règles mais aussi sur des pratiques visant
à maîtriser l'ensemble des risques. Le contrôle
interne comptable est le dispositif qui permet d'assurer cette
maîtrise. Il se définit comme " l'ensemble des
dispositifs organisés, formalisés et permanents, choisis
par l'encadrement, mis en œuvre par les responsables à
tous les niveaux pour maîtriser le fonctionnement de leurs
activités financière et patrimoniale. "
Pour l'État, avec la mise en place de la LOLF, la question se
pose désormais dans les mêmes termes mais avec une
exigence de rigueur accrue puisqu'il s'agit d'assurer aux citoyens
une garantie de bon fonctionnement et de transparence du service
public. L'article 27 de la loi organique traduit cette exigence en
stipulant que " les comptes de l'État doivent être
réguliers, sincères et donner une image fidèle de
son patrimoine. " A l'instar de l'entreprise, les services de
l'État doivent donc s'organiser pour maîtriser les
risques dans les domaines budgétaire et comptable, sans s'en
remettre à un contrôle externe. C'est l'objet du
contrôle interne comptable.
La qualité du contrôle interne comptable, entendu dans son sens large, c'est-à-dire incluant la phase budgétaire de l'engagement de la dépense ou de la recette, constitue la base de la certification des comptes.
1.2. les modalités du CIC
► Le
premier risque auquel la gestion budgétaire et comptable se
trouve exposée est la confusion des acteurs (" qui fait quoi ?
").
La première précaution consiste donc à mettre en
place des schémas d'organisation financière
organigrammes fonctionnels qui précisent les
tâches de chacun et ses responsabilités
(délégation de signature, habilitation informatique,
tâches assumées, etc.). Cette étape concilie deux
impératifs : la séparation des tâches, gage de
sécurité, et la continuité des opérations (y
compris la gestion des absences), gage de permanence du service
public.
► Le deuxième risque auquel est exposée la gestion
est l'anomalie ou l'erreur dans le traitement par ignorance des
procédures à suivre.
La deuxième précaution consiste donc à constituer
une documentation de référence exhaustive, à
jour, contenant tous les outils nécessaires aux agents
opérationnels pour mettre en œuvre les processus
budgétaires et comptables.
► Le troisième risque auquel la gestion est exposée
réside dans les défaillances humaines.
La troisième précaution consiste donc à organiser
les contrôles internes pour prévenir voire
détecter ces défaillances lorsqu'elles se produisent. Les
contrôles mis en place à cette fin se situent à
trois niveaux : auto-contrôle par l'agent, contrôle
mutuel entre agents opérationnels et contrôle de
supervision par le chef de service.
► Le quatrième risque important auquel est exposée
la gestion est la perte de mémoire des actes.
La quatrième précaution consiste donc à organiser la
" traçabilité " des opérations. Garder la
trace permet de justifier chaque opération, de remonter au
fait qui l'a générée. Cette action passe par
l'archivage des dossiers et leur normalisation (pièces
justificatives, traçabilité des intervenants,
conservation des données). Cette exigence de
traçabilité s'applique non seulement aux opérations
budgétaires et comptables elles-mêmes, mais aussi à
l'enregistrement des contrôles opérés en interne sur
ces mêmes opérations.
2) quels sont les enjeux du CIC ?
La LOLF a modifié la
responsabilité de l'ordonnateur en faisant de lui le premier
responsable dans la chaîne de traitement des opérations
de dépense et de recette. La maîtrise des risques
comptables commence donc à son niveau.
La qualité des comptes (régularité,
sincérité, exactitude, exhaustivité, bonne
imputation et rattachement au bon exercice) est certifiée
chaque année par la Cour des Comptes (à l'instar de la
certification des comptes par le commissaire aux comptes pour une
entreprise).
Si la maîtrise des
risques est défaillante à son niveau, l'ordonnateur sera
mis en cause personnellement en cas de refus de certification par
la Cour. Il s'agit bien d'une responsabilité nouvelle qui
s'ajoute à celles qu'il exerçait déjà en cas de
dysfonctionnements.
· Au delà des
enjeux directement liés à la certification, le CIC
constitue un enjeu en termes de bonne organisation et de bonnes
pratiques à toutes les étapes des processus.
· Il apporte
à tous les acteurs, depuis l'agent jusqu'au directeur, une
meilleure sécurité par le renforcement de la
formalisation des procédures.
· Il n'est pas en
soi une tâche nouvelle ou supplémentaire, il constitue
une approche différente de l'organisation du travail dans les
domaines budgétaire et comptable.
· Le CIC n'a
absolument pas pour objectif une évaluation individuelle ou
collective des agents ; il vise à fiabiliser les
procédures du système.
3) qui est concerné par le contrôle interne comptable ?
Au sein de l'ensemble des services,
toute la chaîne de traitement administratif et comptable des
opérations qui aboutissent à une dépense ou une
recette est concernée, donc tous les agents qui interviennent
dans cette chaîne.
Aussi désormais, le premier objectif à atteindre, tant en
administration centrale qu'en service déconcentré, est
l'implication des agents des services (services techniques d'une
direction départementale ou régionale par exemple) qui
sont à l'origine d'une dépense ou d'une recette.
Avant la réforme, ces services étaient en effet peu
concernés par les opérations comptables, lesquelles
étaient prises en charge par une cellule spécialisée
(au sein du secrétariat général pour ce qui concerne
les services déconcentrés, au sein des missions
d'affaires générales pour l'administration centrale).
Aujourd'hui la responsabilité de leurs agents est engagée
autant que celle de leurs collègues de la comptabilité.
La mise en place du contrôle interne budgétaire et
comptable commence donc à leur niveau et implique leur
hiérarchie autant que celle des services
généraux.
4) comment procéder dans la structure ?
Certaines directions sont
déjà rompues à l'analyse des risques et à la
formalisation des procédures dans le cadre des
démarches d'assurance qualité. Le déploiement
du contrôle interne dans le domaine budgétaire et
comptable participe de la même philosophie et fait appel
à des démarches comparables. Elles consistent, au regard
des différents types de risques énoncés plus haut,
à analyser les fragilités de la structure pour
définir les réponses adaptées. Il convient de
trouver le bon niveau de réponse au risque par rapport aux
enjeux (appréciés à partir de la probabilité de
dysfonctionnements et de la gravité de leurs conséquences
en cas de réalisation).
Par ailleurs, les exigences contenues dans le déploiement du
contrôle interne comptable sont de même nature que celles
qui sont exprimées à l'échelon européen dans la
mise en œuvre des contrôles sur l'attribution des aides
communautaires.
Malgré ces analogies, le contrôle interne budgétaire
et comptable reste une démarche spécifique du fait de son
champ d'application et de sa nature. Sa mise en œuvre sera
progressive et implique un engagement dans la
durée.
5.1. le plan d'action comptable ministériel
(PACM)
Les services de la Fonction comptable de
l'État (FCE) ont élaboré un référentiel de
contrôle interne comptable. Ce document découpe le champ
de la comptabilité en cycles (ex. : dettes, immobilisations et
stocks, charges...) et les cycles en processus comptables (ex. :
commande publique, paie, interventions...). Pour chaque processus
il recense la documentation, les procédures, les principaux
risques et les dispositifs de contrôle à mettre en place.
En application de ce référentiel le plan d'action
comptable ministériel, élaboré au sein du
ministère, fixe les actions prioritaires à conduire pour
maîtriser les risques identifiés par le
référentiel. Ce plan a été présenté
en 2006 devant la Cour des comptes qui l'a approuvé. Il engage
donc le ministère sur les résultats à atteindre
puisque la certification en dépendra.
Le PACM est évolutif.
Il sera actualisé chaque année en fonction du
déploiement du dispositif de contrôle interne dans le
ministère, de l'évolution des enjeux financiers et de
l'identification des risques.
5.2. quelle application du plan d'action dans les
services déconcentrés ?
Dans sa lettre du 6
décembre dernier à tous les directeurs, le
Secrétaire général a appelé à engager le
déploiement sans tarder : " Il convient dès à
présent de vous engager dans la mise en place effective des
dispositifs de contrôle interne et pour ce faire vous devez
vous organiser pour mener à bien cette réforme. Cela
nécessite la mise en place au sein de vos services d'un
ensemble de procédures structurées, formalisées et
contrôlées qui attestent de la maîtrise et de la
transparence de votre activité. "
Cette mise en œuvre passera par plusieurs étapes
successives : l'organisation, la documentation, les contrôles
internes et la traçabilité des opérations. La
priorité en 2007 pour tous les services du ministère,
en application du PACM, doit porter sur la première
étape organisationnelle : élaboration ou
actualisation des schémas d'organisation financière des
services. Une prochaine note de service organisera cette
première étape pour l'ensemble des services
déconcentrés.
Parallèlement une expérimentation sera conduite sur
quelques sites pilotes pour apprécier les conditions
d'organisation des étapes suivantes de la démarche. Les
sites retenus bénéficieront, au cours de l'année, de
l'appui d'une équipe d'audit-conseil de la MIGA (CGAAER) pour
réaliser une analyse conjointe de l'existant dans les
structures, accompagner la mise au point des organigrammes
fonctionnels et préparer des réponses adaptées pour
les étapes suivantes (documentation, contrôle,
traçabilité).
5.3. quelle application du plan d'action dans les
services centraux ?
Les schémas d'organisation
financière élaborés en 2006 devront être
réactualisés pour cette année (cf. ma note du 23
janvier dernier). Par ailleurs, le bureau de la comptabilité
pourra fournir aux directions qui le souhaitent un appui technique
pour le déploiement d'organigrammes fonctionnels
compléments des schémas d'organisation
financière.
Dans la continuité des travaux entrepris en 2006 pour la
fiabilisation du bilan d'ouverture, la démarche des audits
partenariaux conduits par la MIGA et la Mission d'audit,
d'évaluation et de contrôle (MAEC) de la Direction
générale de la comptabilité publique (DGCP) sera
renouvelée. Au regard de l'importance du mode de
comptabilisation des charges d'intervention les audits porteront
sur la fiabilisation des charges à payer comptabilisées
au titre de deux offices agricoles, l'ONIEP et VINIFLHOR, et du
CNASEA.
Le Directeur des
affaires financières
et de la logistique
François de LA GUERONNIERE