Photocopie électronique, cliquez sur l'icône |
MINISTERE DE L'AGRICULTURE ET DE LA PECHE
DIRECTION
GÉNÉRALE DES POLITIQUES Sous-direction de l'élevage et des production animales Bureau des bovins, des ovins et des industries des viandes |
DIRECTION
GÉNÉRALE DE LA FORÊT Sous-direction des exploitations
agricoles Bureau des actions territoriales et de
l'agro-environnement |
NOTE DE SERVICE |
Nombre d'annexe : 0 |
Le Ministre de
l'agriculture et de la pêche |
Objet : Gestion des dérogations réglementaires
dans le cadre de la fièvre catarrhale ovine (FCO)
Résumé : La présente note rappelle les
dérogations existantes dans le cadre des réglementations
concernant le programme de maîtrise de pollution d'origine
agricole (PMPOA), les mesures agro-environnementales (MAE),
l'indemnité compensatoire d'handicaps naturels (ICHN), les
installations classées pour la protection de l'environnement
(ICPE), la directive nitrates et la redevance pollution des
élevages.
Mots-clés : dérogation, FCO, PMPOA, MAE , ICHN,
ICPE, nitrates, redevance pollution des élevage
Destinataires |
|
Pour exécution
: |
Pour information
: |
La fièvre catarrhale ovine
s'est largement propagée dans le nord de la France et les
conséquences sanitaires sont importantes. Elle perturbe
fortement la gestion des troupeaux. La limitation des mouvements
d'animaux qui résultent de la perturbation du marché et
de l'application de mesures sanitaires ajoute aux difficultés
rencontrées. Dans ce contexte, je demande que toutes les
dispositions soient prises afin de permettre aux éleveurs de
la zone réglementée de bénéficier des
dérogations prévues par les réglementations
nationales et communautaires.
La note d'information DGPEI/SDEPA/O2006-4001 -
DGFAR/SDEA/SDSTAR/O2006-5001 du 1er décembre 2006 avait
rappelé les dérogations possibles. L'extension de la
maladie et les évolutions des mesures sanitaires depuis la
reprise de la FCO à l'été 2007 ont amené des
interrogations sur les autorisations pouvant être
données. La présente note expose les mesures en vigueur
à ce jour.
1 -
Dérogation temporaire à l'interdiction d'utilisation des
bâtiments d'élevage
2 - Dérogations concernant les mesures
agro-environnementales (MAE)
3 - Dérogation concernant l'indemnité compensatoire
d'handicaps naturels (ICHN)
4 - Dérogation concernant les installations classées
pour la protection de l'environnement (ICPE) et la
conditionnalité des aides du premier pilier pour la directive
nitrates
5. - Dérogation au calcul de l'assiette de la redevance
pollution des élevages
1 - Dérogation temporaire à l'interdiction d'utilisation des bâtiments d'élevage
désaffectés au titre du programme de maîtrise de pollution d'origine agricole
(PMPOA)
Au titre du PMPOA (premier et second programme), certains
éleveurs ont pu bénéficier d'aides à la
construction de nouveaux bâtiments en substitution
d'unités existantes qui n'étaient pas aux normes. Le
bénéficiaire de l'aide s'engageait dans ce cas à
désaffecter définitivement les anciens
bâtiments.
Les mesures de police sanitaire liées à la fièvre
catarrhale ovine conduisent à maintenir dans les élevages
des animaux surnuméraires nécessitant de mobiliser des
places de logement supplémentaires. Afin de répondre
à cette nécessité, une dérogation
générale est accordée aux éleveurs situés
dans les zones de restriction afin qu'ils puissent remettre en
service les bâtiments désaffectés au titre du
PMPOA.
Aucune démarche particulière n'est demandée aux
exploitants concernés pour actionner cette mesure temporaire
qui s'applique à l'ensemble de la zone réglementée.
L'utilisation de ces bâtiments peut se faire pendant toute la
période de restriction de circulation des animaux et
au-delà, après la levée des mesures sanitaires
jusqu'à la fin du cycle de production des animaux.
2 - Dérogations concernant les mesures agro-environnementales (MAE)
Dans le cadre des MAE, les épizooties font partie des
circonstances reconnues comme relevant de la force majeure. Ainsi,
si du fait d'une épizootie, un exploitant ne peut respecter
tout ou partie de ses engagements souscrits dans le cadre d'une
MAE, aucune sanction ne lui sera appliquée pour l'année
concernée en particulier concernant les critères de
chargement.
L'aide lui sera intégralement versée, sous réserve
qu'aucune autre anomalie non imputable à l'épizootie ne
soit mise en évidence. Ces règles valent tant pour la
prime herbagère agro-environnementale (PHAE) que pour les
contrats territoriaux d'exploitation (CTE) ou les contrats
d'agriculture durable (CAD), et en particulier pour tous les
engagements liés aux taux de chargement. La note PHAE/2007/01
du 6 février 2007 rappelle que "pour les exploitations
d'élevage bovin situées dans les zones de restriction de
mouvement qui, du fait de ces restrictions, dépasseraient le
seuil maximal de chargement autorisé dans le département
pour la campagne 2007, vous lèverez la suspension du dossier
pour cause de force majeure. "
3 - Dérogation concernant l'indemnité compensatoire d'handicaps naturels (ICHN)
De même que pour les mesures agro-environnementales, les écarts de chargement directement imputables aux conséquences de la fièvre catarrhale ne sont pas pris en compte dans le calcul de l'ICHN. En particulier, le nombre d'ovins pris en compte reste celui déclaré à la prime à la brebis, quel que soit l'effectif réellement présent et même si la durée minimale obligatoire de détention n'a pas pu être respectée.
4 - Dérogation concernant les installations classées pour la protection de l'environnement (ICPE) et la conditionnalité des aides du premier pilier pour la directive nitrates
En cas de maintien d'animaux surnuméraires, les
contrôles qui pourraient être effectués par les
services vétérinaires et qui feraient apparaître un
dépassement des effectifs réglementaires ne donneront
lieu à aucune suite administrative ou pénale
En outre, les seuils (1)
qui font passer les élevages soit
du régime du règlement sanitaire départemental au
régime de la déclaration au titre des installations
classées soit du régime de la déclaration à
celui de l'autorisation, peuvent être franchis en cas de
maintien d'animaux surnuméraires obligeant dans les conditions
normales les éleveurs à transmettre une déclaration
à la préfecture dans le premier cas, à déposer
un dossier de demande d'autorisation dans le second cas. Les
éleveurs concernés sont dispensés de cette
obligation tant que les effectifs supplémentaires doivent
être maintenus.
De la même façon, ce maintien d'effectifs
surnuméraires peut conduire à disposer de capacités
de stockages des effluents d'élevage insuffisantes. En cas de
contrôle au titre de la réglementation des installations
classées ou de la conditionnalité des aides pour la
directive 91-676 dite nitrates, le calcul des capacités
nécessaires sera effectué sur la base des effectifs
régulièrement présents, sans tenir compte des
effectifs surnuméraires. Une procédure au titre de la
réglementation des installations classées sera mise en
œuvre ou une anomalie au titre de la conditionnalité sera
constatée dans le seul cas où les capacités
existantes sont inférieures aux capacités
nécessaires pour les effectifs réglementaires.
En zone vulnérable délimitée au titre de la
directive nitrates, ces capacités de stockage conditionnent le
respect des périodes d'interdiction des épandages des
effluents. Vous veillerez, dans la mesure du possible, à ce
que ces périodes soient respectées. Au cas, cependant,
où les capacités de stockage deviennent insuffisantes
suite à des effectifs surnuméraires et obligent à
réaliser des épandages en dehors des périodes
autorisées, les éleveurs concernés ne seront
pénalisés ni au titre de la police de l'eau, ni au titre
de la conditionnalité des aides pour la directive
nitrates.
En zone vulnérable également, les éleveurs sont
tenus de respecter le plafond de la quantité d'azote issu des
effluents d'élevage qui pourraient être épandus par
hectare de surface et par an fixé à 170 kg. Ce plafond se
calcule en se basant sur les effectifs moyens présents
annuellement.
En cas de contrôle au titre de la réglementation des
installations classées ou de la conditionnalité des aides
pour la directive nitrates, le calcul sera effectué en prenant
comme référence les effectifs présents pendant la
période d'un an précédent la date à partir de
laquelle l'éleveur a dû garder des animaux en surnombre.
Une procédure ne sera engagée ou une anomalie
constatée au titre de la conditionnalité que si le
dépassement du seuil des 170 kg par ha et par an relève
d'effectifs excédentaires sur cette
période.
5. - Dérogation au calcul de l'assiette de la redevance pollution des élevages
L'assiette de la redevance pollution des élevages est calculée sur la base des effectifs maximums présents au cours de l'année de référence. Cette redevance constituant une taxe et imposition diverse, il n'est pas possible d'obtenir systématiquement une dérogation à ses modalités de calcul. Les éleveurs concernés qui sont redevables de cette redevance devront déposer un recours gracieux auprès de l'Agence de l'eau afin que leur soit accordée la possibilité de ne mentionner sur la déclaration d'activité polluante que les effectifs maximums habituels. Les éleveurs dépassant le seuil de perception fixé à 100 UGB doivent remplir spontanément une déclaration d'activité polluante. En cas de dépassement du fait du maintien d'animaux surnuméraires, ils devront déposer un recours gracieux afin d'obtenir une dispense de cette obligation.
Michel BARNIER
(1) Ces seuils sont définis par le décret 2005-989 du 10 août 2005
|
Déclaration |
Autorisation |
Veaux de boucherie et/ou bovins à l'engraissement |
50 à 400 animaux |
Plus de 400 |
Vaches laitières et/ou mixtes |
50 à 100 vaches |
Plus de 100 |
Vaches allaitantes |
A partir de 100 vaches |
Non concerné |