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MINISTERE DE L'AGRICULTURE ET DE LA PECHE
SERVICE DES AFFAIRES
FINANCIÈRES, SOCIALES ET LOGISTIQUES |
NOTE DE SERVICE SG/SAFSL/SDABC/N2009-1506 Date: 24 février 2009 |
Date de mise en application : |
Le Ministre de
l'agriculture et de la pêche |
Objet : Principales
dispositions fiscales intéressant l'agriculture adoptées
au cours de l'année 2008 qui résultent des lois de
finances pour 2009 et rectificative pour 2008 et de la loi de
modernisation de l'économie du 4 août 2008.
Résumé : Note d'information qui a pour objet de
faire le point sur ces différentes mesures.
Mots-clés : fiscalité agricole
Destinataires |
Pour information
: |
I - LOI DE
FINANCES POUR 2009
II - LOI
DE FINANCES RECTIFICATIVE POUR 2008
III - LOI DE MODERNISATION DE L'ECONOMIE
I - LOI DE FINANCES POUR 2009 (loi n2008-1425 du 27 décembre 2008 - J.O. des 28 et 31/12/2007)
- Plafonnement des "niches fiscales" (article
91).
La somme des avantages fiscaux pouvant bénéficier à
un même foyer fiscal, quelle que soit sa composition, est
plafonnée dans la double limite de 25 000 € et
de 10 % du revenu imposable.
Cette limite ne concerne que les réductions et crédits
d'impôts dont profite le contribuable en contrepartie d'un
investissement ou d'une prestation (travaux d'économie
d'énergie dans la résidence principale, emploi d'un
salarié à domicile, investissements forestiers,
etc.).
Ne sont donc pas pris en compte les réductions et crédits
d'impôts résultant de la situation personnelle du
contribuable (intérêts perçus au titre du
différé de paiement pour la transmission des
exploitations agricoles, dépenses de remplacement pour
congé de certains exploitants agricoles...);
- DEFI Forêts -
travaux (article 112).
La réduction
d'impôt pour investissement et travaux dans le secteur
forestier fait l'objet de plusieurs aménagements qui sont
décrits dans l'annexe I;
- SOFIPECHE (art
88)
Les souscriptions au capital de sociétés
agréées pour le financement de la pêche artisanale
(SOFIPECHE) effectuées entre le 1er janvier 2009 et
le 31 décembre 2011 ouvrent droit à une réduction
d'impôt égale à 40% des versements effectués
dans la double limite de 25% du revenu net global et de 19
000€ pour une personne seule et 38 000€ pour un couple,
soit une réduction maximale de 7 600€ et 15 200€.
Cette réduction d'impôt remplace la déduction du
revenu global desdits souscriptions qui était définie
à l'article 163 duovicies du code général des
impôts.
Le III de l'article
précité prévoit que le Gouvernement présentera
au Parlement, avant le 31 décembre 2011, un rapport
d'évaluation détaillé sur la diffusion et l'impact
de l'avantage fiscal en faveur du financement de la pêche
artisanale.
- IFA (art 14):
l'imposition forfaitaire annuelle est supprimée
progressivement sur trois ans à compter de 2009. Le seuil de
taxation est porté de 400 000 € à 1 500 000 €
en 2009 puis à 15 000 000 € en 2010;
- charges déductibles (art 6). Cet article crée
deux nouvelles dérogations au principe de non
déductibilité des charges afférentes aux
résidences de plaisance ou d'agrément :
► la première concerne les résidences qui servent
à la fois de d'habitation et de siège social
conformément aux facultés offertes par le code de
commerce;
► la seconde concerne les résidences de plaisance ou
d'agrément qui font partie intégrante d'un
établissement de production et servent à l'accueil de la
clientèle, étant précisé que seules les charges
liées à l'utilisation professionnelle de la
résidence sont admises en déduction. Il ressort des
travaux parlementaires que cette mesure devrait
bénéficier notamment aux châteaux viticoles et
mettre fin aux nombreux contentieux opposant l'administration
fiscale et les exploitants viticoles qui revendiquaient depuis
longtemps la déduction des charges afférentes à
leurs châteaux lorsqu'ils sont utilisés à l'accueil
de la clientèle pour promouvoir l'image de marque du
vin;
- amortissement (art 20) : cet article
instaure une majoration de 30% du taux d'amortissement
dégressif applicable à certains matériels
utilisés par les entreprises de première transformation
du bois, notamment les scieries afin qu'elles puissent
développer leurs investissements et adapter leur capacité
de production au besoin du marché. Ce dispositif concerne les
investissements acquis ou fabriqués entre le 26 septembre 2008
et le 31 décembre 2011.
Un dispositif similaire avait été mis en place entre 2001
et 2005 suite aux tempêtes de 1999;
- plusieurs dispositifs d'amortissements exceptionnels en
faveur des investissements destinés à économiser
l'énergie et protéger l'environnement viennent
d'être reconduits pour deux ans, jusqu'au 1er
janvier 2011 (art 9). Cela concerne notamment :
* les travaux de mises aux normes d'installations classées de
productions agricoles (art 39 quinquies FC) ;
* les matériels destinés à économiser
l'énergie et les équipements de productions
d'énergies renouvelables (art 39 AB).
* déficits
: actualisation annuelle du seuil des revenus nets non agricoles
au-delà duquel les déficits agricoles ne peuvent plus
s'imputer sur les autres revenus catégoriels, il est
porté de 101 300 € à 104 239 € (art. 2,
I).
* vente de biomasse ou de la production d'énergie (art
7): la loi de finances pour 2008 a qualifié de
bénéfices agricoles les revenus provenant de la vente de
biomasse ou de la production d'énergie à partir de
produits ou de sous-produits majoritairement issus de
l'exploitation agricole. Le présent article apporte une
précision sur le caractère "majoritaire" qui doit
être apprécié en masse au regard de chaque produit
commercialisé par l'exploitant et non de façon globale au
niveau de l'activité. Ainsi, il convient de comparer le poids
des produits venant de l'exploitation par rapport au poids des
produits non issus de l'exploitation. (Cf annexe III )
* crédit d'impôt en faveur de l'agriculture
biologique (art 121) : le montant du crédit d'impôt
est doublé et les références à la
réglementation communautaire sont actualisées.
Le crédit d'impôt est égal à 2 400€,
majoré de 400€ par hectare exploité selon le mode
de production biologique, dans la limite de 1 600€, ce qui
porte le crédit d'impôt maximal à 4
000€.
* exonération de
plus-values (art 8) : une modification rédactionnelle est
apportée aux dispositions relatives à l'exonération
de plus-values professionnelles réalisées par
l'associé d'une société agricole non soumise à
l'IS;
* cotisations sociales (art 97) : les contribuables ayant
conclu, avant le 25/09/2003, un contrat "Madelin" ou
adhéré à un régime facultatif peuvent pendant
une période transitoire (2004-2008) se placer sous un
régime de déduction issue de la législation en
vigueur en 2003, si les limites globales fixées en valeur
absolue leur sont plus favorables. Ce régime transitoire est
prorogé de deux ans . En pratique ce régime est
intéressant pour les professionnels dont les résultats
sont faiblement ou moyennement bénéficiaires.
Deux mesures intéressent directement le secteur agricole
:
- biens ruraux loués par bail à long terme ou bail
cessible et parts de GFA (art 39): actuellement, ces biens sont
exonérés d'ISF à hauteur des 3/4 dès lors que
leur valeur ne dépasse pas 76 000€. Au delà de
cette somme, ils sont exonérés à hauteur de
50%.
Le seuil de 76 000€ est revalorisé, il est porté
à 100 000€. Par ailleurs à compter de 2010, ce
montant fera l'objet d'une réactualisation automatique dans la
même proportion que la limite supérieure de la
première tranche du barème de l'impôt sur le
revenu;
- investissement dans
les entreprises agricoles (art 41) : la loi en faveur du
Travail, de l'Emploi et du Pouvoir d'Achat (TEPA) du 21 août
2007 a institué une réduction d'ISF pour les
contribuables investissant dans le capital de PME.
Ce dispositif est aménagé afin que les entreprises du
secteur agricole qui ne remplissent pas les conditions liées
à la réglementation communautaire (entreprises en phase
d'amorçage, de démarrage ou d'expansion et qui ne sont
pas en difficultés) puissent néanmoins
bénéficier d'apports en capitaux. Elles pourront recevoir
des versements sous réserve de respecter la
réglementation de minimis agricole prévu par le
règlement CE 1535/2007 du 20 décembre 2007, soit 7
500€ sur trois ans.
impôts directs locaux
- Coefficient de majoration forfaitaire (art 117) : tous
les ans, les valeurs locatives foncières servant de base aux
impôts directs locaux font l'objet d'une revalorisation
forfaitaire. Pour l'année 2009, les coefficients de
revalorisation sont fixés à 1,015 pour les
propriétés non bâties.
- Taxe pour frais de chambres d'agriculture (art 139) : les
dépenses de fonctionnement des chambres d'agriculture sont
financées pour partie par la taxe pour frais de chambres
d'agriculture qui constitue une imposition additionnelle à la
taxe foncière sur les propriétés non bâties. Le
produit de la taxe est déterminé chaque année par
les chambres d'agriculture à partir de celui arrêté
l'année précédente et augmenté dans des
conditions déterminées par la loi.
Pour 2009, le taux maximal de l'augmentation du produit de la taxe
est fixé à 1,5%
- Taxe foncière sur les propriétés non
bâties - agriculture biologique (art 113) : les
collectivités locales sont autorisées à
exonérer de TFNB, sur délibération, les terrains
agricoles exploités selon un mode de production biologique
prévu au règlement CE 834/2007 du Conseil du 28 juin
2007. La durée de l'exonération est fixée à
cinq ans. En cas de fermage, le montant de l'exonération de la
taxe doit être reversé au preneur. La mesure s'applique
aux seuls producteurs certifiés pour la première fois au
1er janvier 2009 et les années suivantes.
- Taxe sur l'ameublement et le bois (art 142) :
l'assiette de la taxe est réduite pour les entreprises dont
l'activité ne réside pas exclusivement dans la
fabrication de produits en bois (ex entreprises du bâtiment
ayant également une activité de fabrication de produits
en bois);
- Taxe d'abattage (art 140-I) : cet article a pour objet,
dans le cadre plus général de la réforme du service
public de l'équarrissage (SPE) mis en place à compter du
18 juillet 2009, d'autoriser par arrêté la modulation du
taux d'imposition effectif de la taxe et de permettre d'utiliser
son produit pour financer des aides à la collecte et au
traitement des sous-produits animaux des exploitations
agricoles;
- Remboursement partiel de TIPP et TICGN (art.19) : le
dispositif de remboursement partiel de taxe de consommation sur les
produits pétroliers (TIPP) applicable au fuel domestique et au
fuel lourd et de taxe de consommation sur le gaz naturel (TICGN)
est reconduit pour l'année 2008. Le montant du remboursement
n'a pas été modifié, il s'élève
respectivement à :
- 5 € par hectolitre
pour les quantités de gazole acquises entre le 1er janvier et
le 31 décembre 2008,
- 1,665 € par 100
kilogrammes net pour les quantités de fuel lourd acquises
entre le 1er janvier et 31 décembre 2008,
-1,071 € par millier
de kilowattheures pour les volumes de gaz acquis entre le 1er
janvier et le 31 décembre 2008;
- Défiscalisation des biocarburants (art 16) : la
défiscalisation partielle des bio-carburants fait l'objet
d'une diminution progressive pour les années 2009 - 2010.
Désignation des produits |
2009 |
2010 |
2011 |
1. Esters méthyliques d'huile végétale incorporés au gazole ou au fioul domestique |
15,00 |
11,00 |
8,00 |
2. Esters méthyliques d'huile animale incorporés au gazole ou au fioul domestique |
15,00 |
11,00 |
8,00 |
3. Contenu en alcool des dérivés de l'alcool éthylique incorporés aux supercarburants dont la composante alcool est d'origine agricole |
21,00 |
18,00 |
14,00 |
4. Alcool éthylique d'origine agricole incorporé aux supercarburants ou au superéthanol E85 repris à l'indice d'identification 55 |
21,00 |
18,00 |
14,00 |
5. Biogazole de synthèse |
15,00 |
11,00 |
8,00 |
6. Esters éthyliques d'huile végétale incorporés au gazole ou au fioul domestique |
21,00 |
18,00 |
14,00 |
La redevance pollutions diffuses
(art 122 )
La loi sur l'eau du 30 décembre 2006, en remplacement de la
TGAP sur les produits phytosanitaires, a créé au
bénéfice des agences de l'eau une redevance pour
pollutions diffuses dues par toute personne distribuant des
produits phytosanitaires.
L'assiette de cette redevance est la quantité de substances
classées comme très toxiques, toxiques,
cancérogènes, tératogènes, mutagènes,
toxiques pour la reproduction ou dangereuses pour l'environnement
contenue dans ces produits. Le taux de cette redevance est
fixé par l'agence de l'eau dans la limite :
* de 1,2 € /kg pour les substances dangereuses pour
l'environnement;
* de 0,5 € /kg pour celles relevant de la famille chimique
minérale;
* de 3 € /kg pour les substances très toxiques,
toxiques, cancérogènes, tératogènes,
mutagènes.
De manière à financer une partie du plan Ecophyto 2018
qui vise à réduire l'usage des pesticides dans
l'agriculture et à maîtriser les risques afférents,
l'article 122 de la loi de finances pour 2009 relève les taux
précités sur trois ans :
Classement des substances |
01/07/ 2009 |
01/01/2010 |
01/01/2011 |
Substances dangereuses pour l'environnement |
1,5 € |
1,7 € |
2 € |
Substances relevant de la famille chimique minérale |
0,6€ |
0,7 € |
0,9 € |
Substances très toxiques, toxiques, cancérogènes, tératogènes, mutagènes |
3,7€ |
4,4 € |
5,1 € |
Cette augmentation de la redevance sera affectée à l'Office National de l'eau et des milieux aquatiques chargé de la mise en oeuvre une partie du programme Ecophyto.
Réforme des centres de gestion et
associations agréées (art 10, 13 et 129)
Antérieurement à la réforme de l'impôt sur le
revenu de 2006, les adhérents d'organismes de gestion
agréés bénéficiaient d'un abattement de 20% de
leurs revenus professionnels. Suite à la réforme, cet
abattement a été intégré dans le barème et
dans un souci de neutralité, une majoration de 25% a
été instaurée sur les revenus professionnels des
non-adhérents.
L'article 10 vise à permettre aux entrepreneurs individuels
non-adhérents à un organisme agréé et faisant
appel aux services des professionnels de l'expertise comptable
autorisés par l'administration fiscale, de ne pas se voir
appliquer la majoration de 25 %. Ce même article dispense les
adhérents de centres de gestion agréés de recourir
à un expert-comptable et modifie les conditions de
transformation de ces organismes en associations de gestion et de
comptabilité. L'article 13 proroge d'un an le délai
permettant cette transformation.
L'article 129 instaure une nouvelle mission pour les centres de
gestion et associations agréées, ils devront
procéder chaque année à un examen de cohérence,
de vraisemblance et de concordance entre les déclarations de
résultats et les déclarations de taxes sur le chiffre
d'affaires de leurs adhérents. Ils établiront un
compte-rendu de mission dont une copie sera adressée au
service des impôts. En contrepartie, le délai de reprise
de l'administration fiscale est ramené de 3 à 2
ans.
L'article 138 prévoit la remise d'un rapport sur
l'évolution de la fiscalité agricole et des
activités en lien avec l'agriculture au Parlement, avant le 10
octobre 2009.
II - LOI DE FINANCES RECTIFICATIVE POUR 2008 (loi n2008-1443 du 30 décembre 2008 - J.O. du 31/12/2007)
* Plusieurs dispositions concernent le régime des
plus-values et sont susceptibles d'intéresser les
agriculteurs :
- cessation d'activité d'un associé de
sociétés de personne (art 43): les droits sociaux
détenus par un associé qui exerce son activité au
sein de la société constituent un actif professionnel et
les plus-values générées par leur cession sont
imposées selon le régime des plus-values
professionnelles. Lorsque l'associé cesse d'exercer son
activité professionnelle, l'imposition de la plus-value
constatée sur les parts dont il conserve la
propriété est reportée jusqu'à la date de
cession, de rachat ou d'annulation de ces parts. Ce report est
maintenu en cas de transmission à titre gratuit des parts
à une personne qui prend l'engagement de déclarer en son
nom cette plus-value lors des opérations
précitées.
Le présent article prévoit l'exonération
définitive de la plus-value si le bénéficiaire
exerce son activité professionnelle dans la société
pendant les cinq années suivant la transmission à titre
gratuit;
- restructuration des syndicats AOC et agricoles (art 88) :
les opérations de restructuration auxquelles participent les
syndicats de défense des appellations d'origine et les
syndicats agricoles reconnus comme organisations de producteurs
sont réalisées sous un régime de neutralité
fiscale et n'entraînent pas les conséquences d'une
cessation d'activité avec imposition immédiate des
bénéfices non encore taxés, des provisions et
plus-values d'actifs. En matière de droits d'enregistrement,
ces opérations donnent lieu à un droit fixe de 375
€. Ces restructurations résultent de la loi
d'orientation agricole du 5 janvier 2006 et de l'ordonnance du 7
décembre 2006 qui ont modifié l'ensemble du dispositif
national de valorisation des produits agricoles et agroalimentaires
ainsi que les règles statutaires applicables à certaines
structures des marchés agricoles.
* Délais de déclaration (art 60) : à compter
de 2009, toutes les déclarations fiscales annuelles des
entreprises doivent être souscrites à la même date,
fixée par décret, au plus tard le deuxième jour
ouvré suivant le 1er mai. En pratique, cela
concerne notamment les déclarations de résultats, les
déclarations de TVA (RSI-RSA), les déclarations de taxe
professionnelle et de taxe d'abattage.
- Déduction pour investissement (DPI) - Déduction
pour aléas (DPA) (art 78) : le présent article
aménage de façon substantielle le régime de la DPA,
il supprime le plafond de déduction commun à la DPA et
DPI et instaure un plafond distinct pour chacun de ces
dispositifs.
L'annexe II de la présente note commente ces
modifications.
- Entreposage d'une production agricole (art 84) :
conformément à l'article 38 quinquies du CGI,
l'entreposage de produits agricoles chez un tiers, et
éventuellement leur reprise, n'entraînent pas de
conséquences fiscales chez l'exploitant tant que ces
productions restent inscrites dans ses stocks. Ainsi l'apport de
productions chez un organisme collecteur n'est pas taxé.
Le présent article précise les modalités
d'imposition de la production entreposée chez un tiers
lorsqu'elle n'est pas reprise par le producteur. Elles demeurent
inscrites dans les stocks au bilan de l'exploitant jusqu'à la
date de perception des sommes représentatives de la cession
des produits considérés ou des acomptes perçus.
Pendant cette période, la production agricole peut être
majorée des seuls frais facturés par l' organisme
collecteur (gestion, fonctionnement...).
En cas de reprise de la production par l'exploitant, celle-ci
demeure inscrite dans les stocks au bilan de l'exploitation
jusqu'au transfert du contrôle et des avantages
économiques futurs attachés à cette production.
Cette reprise est une opération intercalaire qui
n'entraîne pas de conséquence fiscale.
- Avances aux cultures (art 79) : elles représentent
l'ensemble des frais et charges engagés au cours d'un exercice
par un exploitant agricole en vue d'obtenir la récolte qui
sera levée après la clôture de cet exercice et
doivent être inscrites dans les stocks d'entrée et de
sortie à leur prix de revient. Selon une instruction fiscale
de 1985, les charges de fermage n'étaient pas mentionnées
comme étant des avances aux cultures et les exploitants
agricoles ne les ont pas incorporés dans leurs stocks. Cette
position a été sanctionnée par le Conseil d'Etat qui
a considéré que les frais de fermages devaient être
regardés comme une charge indirecte de production. Cette
jurisprudence se serait traduite par une surimposition
résultant de la revalorisation des stocks.
Le présent article revient sur cette position en excluant les
frais de fermage de la définition des avances aux
cultures.
- Option pour le dépôt de déclarations
mensuelles (art 74) : Les exploitants agricoles acquittent la
TVA par acomptes trimestriels égaux au minimum au
cinquième de l'impôt du au titre de l'année
précédente. Le complément de taxe
éventuellement du est versé lors du dépôt de la
déclaration annuelle de régularisation.
Sur option en principe
irrévocable, ils peuvent acquitter la TVA au vu de
déclarations trimestrielles CA 3 identiques à
celles déposées par les redevables relevant du
régime de droit commun.
Dans le cadre du plan de relance de l'économie, il est
prévu d'autoriser le remboursement mensuel de crédit de
TVA pour les entreprises créditrices d'un montant au moins
égal à 760€. Afin que les agriculteurs puissent
bénéficier de ce dispositif, le présent article les
autorise à opter pour le dépôt de déclarations
mensuelles et rend l'option révocable.
impôts directs locaux
- Installations destinées à la production d'électricité d'origine photovoltaïque (art 107) : le présent article précise le traitement fiscal qui leur est apporté au regard de la taxe foncière sur les propriétés bâties (TFB) et de la taxe professionnelle. (cf annexe III )
* TFB : les bâtiments ruraux sont
exonérés de taxe s'il y a affectation permanente et
exclusive à un usage agricole (granges, écuries, caves,
grenier....)
Cette exonération
n'est pas remise en cause lorsque les bâtiments
précités servent de support à des panneaux solaires
à condition qu'ils conservent par ailleurs leur destination
agricole. Cette mesure dérogatoire ne s'applique pas aux
bâtiments des coopératives agricoles, SICA et autres
collectivités agricoles.
L'exonération est également étendue aux
immobilisations elles-même.
* Taxe professionnelle : les immobilisations
destinées à la production d'électricité
d'origine photovoltaïque sont soumises à cette taxe. Les
immobilisations concernées, étant exonérées de
TFB, sont soumises aux règles d'évaluation prévues
pour les équipements et biens mobiliers.
- Taxe foncière sur les propriétés non
bâties applicable aux forêts domaniales (art 108) :
le présent article prévoit expressément que les
forêts domaniales gérées par l'Office National des
Forêts ne sont pas exonérées de TFNB et confirme que
c'est l'ONF qui en est le redevable.
Droits d'enregistrement
- cession de parts de sociétés et groupements agricoles non exploitants (art 40) : le présent article étend aux cessions à titre onéreux de parts de groupements fonciers agricoles (GFA) non exploitants, le droit fixe de 125 € au lieu du droit proportionnel de 3% (nouveau taux qui résulte de la loi de modernisation de l'économie);
- Acquisitions d'immeubles ruraux par les fermiers (art
42) : deux modifications sont apportées à ce régime
qui permet aux fermiers de bénéficier d'un droit de vente
réduit à 0,715% (au lieu de 5,09%) lorsqu'ils se portent
acquéreurs des terrains dont ils sont locataires :
- l'obligation d'enregistrement ou de déclaration du bail est
supprimée, en revanche l'acquéreur doit justifier qu'il
exploite les immeubles ruraux depuis au moins deux ans en vertu
d'un bail qui lui a été consenti (ou consenti à son
conjoint, ascendants ou ascendants du conjoint);
- les personnes morales peuvent bénéficier de ce
régime si elles exploitent les biens depuis au moins deux ans
soit en vertu d'un bail, soit d'une mise à disposition
consentie à leur profit par le preneur à bail.
- Cessions de navire de pêche (art 81) : le
présent article prévoit que la cession de gré à
gré d'un navire de pêche artisanale et du matériel
servant à son exploitation est enregistrée au droit fixe
de 125 € au lieu des droits progressifs applicables aux
cessions de fonds de commerce.
- biens ruraux loués par bail à long terme ou bail
cessible et parts de GFA (art 45): actuellement, ces biens sont
exonérés de droits de mutation à titre gratuit
à hauteur des 3/4 dès lors que leur valeur ne
dépasse pas 76 000€. Au delà de cette somme, les
dits biens sont exonérés à hauteur de 50%.
Ce seuil est revalorisé, il est porté à 100
000€. Par ailleurs à compter de 2010, ce montant fera
l'objet d'une réactualisation automatique dans la même
proportion que la limite supérieure de la première
tranche du barème de l'impôt sur le revenu.
La LFI 2009 a pris la
même mesure en matière d'ISF .
- Parts de groupements forestiers et parts de GFA non exploitant (art 41) : le régime d'exonération partielle d'ISF applicable aux parts de groupements forestiers et parts de GFA non exploitant représentatives d'apports en numéraire est assoupli de manière à le rendre comparable à celui qui est appliqué en matière de droits de mutations à titre gratuit. Dorénavant, l'exonération s'appliquera à la fraction de la part représentative des bois et forêt ou biens ruraux loués par bail à long terme ou cessible. Elle ne sera plus soumise à la condition que les parts soient représentatives d'apport en nature.
autres taxes
- le taux de la taxe sur les farines est ramené de 16 € à 15,24€ par tonne et son produit est affecté à la MSA, comme le produit de la taxe sur les huiles alimentaires (art 69).
III - LOI DE MODERNISATION DE L'ECONOMIE ( n 2008- 776 du 4 août 2008)
Certaines dispositions fiscales sont susceptibles de concerner le secteur agricole.
I - Impôt sur le revenu - BIC-BA
1) Production d'électricité
photovoltaïque ou éolienne (art 32)
La
loi de finances pour 2008 a créé un nouvel article 75-A
du CGI qui prévoit, pour les exploitants agricoles individuels
au réel, le rattachement aux bénéfices agricoles des
recettes tirées de la production d'électricité
d'origine photovoltaïque ou éolienne dès lors que
leur montant, majoré des autres recettes accessoires,
n'excède ni 50 % des recettes tirées de l'activité
agricole, ni 100 000 €.
La présente loi étend cette mesure aux sociétés civiles agricoles étant précisé que le dépassement des seuils susvisés entraînera l'assujettissement de la société à l'impôt sur les sociétés.
2) Application du crédit d'impôt
formation aux GAEC (art 63)
Le montant du
crédit d'impôt s'obtient en multipliant le nombre
d'heures passées en formation par le taux horaire du Smic, il
est plafonné à 40 heures. Dans les sociétés de
personnes, ce crédit est transféré aux associés
au prorata de leurs droits afin d'être imputé sur
l'impôt dont ils sont personnellement redevables.
Afin de respecter le principe dit de "transparence" du Gaec, le
montant du crédit d'impôt formation s'obtient
désormais en multipliant le plafond de 40 heures par le nombre
d'associés "chefs d'exploitation" du Gaec.
3) Possibilité pour certaines
sociétés de capitaux d'opter pour le régime des
sociétés de personne (art 30)
Sont concernées : les sociétés anonymes; les SARL et
sociétés par action simplifiées non cotées
exerçant, à titre principal, une activité
industrielle, commerciale, artisanale, agricole ou libérale et
constituant de "très petites entreprises" (moins de 50
salariés et un chiffre d'affaires inférieur à 10
M€) créées depuis moins de cinq ans.
L'intérêt de l'option est de placer la société
hors du champ de l'impôt sur les sociétés, les
bénéfices étant imposables au niveau de chaque
associé en proportion de leurs droits et les éventuels
déficits peuvent s'imputer sur leur propre revenu sans
attendre que la société devienne bénéficiaire
pour les imputer sur son résultat. En outre, les associés
conservent l'avantage juridique que représente la limitation
de leur responsabilité aux apports prévus pour les
associés de SA, SAS et SARL.
Cette possibilité est déjà prévue pour les SARL
"de famille" en application de l'article 239 bis AA du code
général des impôts. Ce dispositif pourra
intéresser les agriculteurs dans le cadre de la
diversification de leur activité.
4) Réduction d'impôt sur le revenu au
titre d'emprunts souscrits pour la reprise d'une entreprise
(art 67)
Afin de faciliter la
transmission d'entreprises, il est proposé d'aider les
personnes physiques qui ont recours à l'emprunt pour reprendre
une entreprise. Ceci se traduit par l'assouplissement du dispositif
de réduction d'impôt sur le revenu prévue à
l'article 199 terdecies-O B du CGI :
- le repreneur doit acquérir 25% des droits de vote et des
droits dans les bénéfices sociaux (au lieu de 50%)
;
- la reprise peut être réalisée conjointement par
les membres d'un même groupe familial ou par plusieurs
salariés de la société;
- le bénéfice de la réduction d'impôt est
désormais subordonné à la condition que la
société reprise soit une PME (moins de 250 salariés
et un chiffre d'affaires inférieur à 50 M€);
- le montant de la réduction d'impôt est égal à
25% du montant des intérêts payés au cours de
l'année d'imposition retenus dans la limite de 20 000€
ou 40 000€ selon la situation familiale (au lieu de 10
000€ ou 20 000€).
Ce dispositif s'applique
aux emprunts contractés jusqu'au 31 décembre
2011.
Divers aménagements sont
apportés au régime d'imposition des transmissions
d'entreprises.
- Cessions d'entreprises aux salariés ou membres du cercle
familial ( art 65)
Les rachats d'entreprises dont
la valeur du fonds ou des titres représentatifs de celui-ci ne
dépasse pas 300 000 € sont exonérés de droits
de mutation à titre onéreux (abattement de 300
000€). Ce dispositif bénéficie aux salariés
qui s'engagent à poursuivre leur activité dans
l'entreprise pendant cinq ans, ainsi qu'aux membres de la famille
du cédant si l'un d'eux assure pendant la même
période la direction effective de l'entreprise. Il concerne
les cessions en pleine propriété de fonds artisanaux, de
fonds de commerce et de fonds agricoles .
- Donations d'entreprises aux salariés ou membres du cercle
familial (art 67)
Le régime d'exonération de droit pour les donations
d'entreprises d'une valeur inférieure à 300 000€,
est modifié (article 790 A du CGI). Il est remplacé par
un abattement de même valeur qui met fin à l'effet de
seuil (exonération totale jusqu'à 300 000€,
imposition totale au delà).
Le Directeur des
affaires financières, sociales
et logistiques
François de La Guéronnière